Sélectionner une page

Un analogue compact de notre système solaire : Découverte de 7 planètes de la taille de la Terre dans le même système

23 Fév 2017 | 2 commentaires

TRAPPIST-1

Des scientifiques en utilisant une combinaison de télescopes terrestres et spatiaux ont trouvé un système solaire à 39 années-lumière du Soleil hébergeant 7 planètes rocheuses avec des masses similaires à celle de la Terre. Trois d’entre elles pourraient contenir de l’eau à l’état liquide et donc, peut être, la vie. Pour être tout à fait exact, ce système a été détecté en 2016, mais on y avait trouvé que 3 planètes.

*Normalement, selon l’UAI, on appelle toutes planètes à l’extérieur de notre système solaire des exoplanètes, vous permettrez au Guru ce petit écart, pour l’occasion.

Jusqu’à maintenant, les astronomes n’ont jamais trouvé plus de deux ou trois planètes de ce type dans un seul système.

Selon Michaël Gillon, astronome à l’Université de Liège, en Belgique, auteur principal d’un article annonçant la découverte dans Nature (lien plus bas) :

C’est la première fois que d’aussi nombreuses planètes de la taille de la Terre ont été trouvées autour d’une même étoile.

Il ajoute qu’au moins 3 de ces planètes sont à la bonne distance de leur soleil pour avoir de l’eau à l’état liquide. Mais il est aussi possible que les 7 puissent recevoir de l’eau liquide sur au moins une partie de leur surface, en fonction de la composition de leur atmosphère.

Les planètes tournent autour d’une étoile naine ultra-froide appelée TRAPPIST-1, située à environ 40 années-lumière de distance. Elles ont été détectées par la méthode du transit, en détectant les faibles variations de la lumière de l’étoile alors que les planètes, lors de leurs orbites, passent périodiquement devant.

TRAPPIST-1 est une  minuscule étoile, avec une masse d’environ 8% celle de notre Soleil. Pour la comparaison, Gillon dit :

Si le soleil est un ballon de basket-ball, alors TRAPPIST-1 est une balle de golf.

Comparaison (clic pour agrandir) entre notre Soleil et TRAPPIST-1. (ESO)

Elle est également très pâle, produisant beaucoup moins de lumière que notre soleil. Mais c’est encore assez pour garder sa famille au chaud, car elles s’en rapprochent si près que les orbites des six planètes intérieures varient de 1,51 jour à 12,35 jours. (L’orbite extérieure n’a pas encore été entièrement déterminée, mais elle est probablement d’environ 20 jours, selon Gillon.)

Entre autres choses, cela signifie que les planètes sont non seulement très près de leur étoile, mais elles sont si proches les unes des autres qu’elles sont à seulement quelques millions de kilomètres de distance.

Schéma des orbites des planètes orbitant TRAPPIST-1, comparées à celles des lunes galiléennes de Jupiter, Mercure, Vénus et la Terre. (ESO/ O. Furtak)
trappist-1-planete-orbites-diagrame
Ce schéma présente les orbites des 7 planètes autour de l’étoile TRAPPIST-1. La zone ombrée montre la « zone habitable » de l’étoile, où une planète pourrait avoir la bonne température de surface pour l’eau liquide. Les lignes en pointillés montrent des limites alternatives à la zone habitable basées sur différentes “hypothèses théoriques”. (ESO/M. Gillon et col.)
eso-orbite TRAPPIST-1

Selon Gillon :

Si vous étiez debout à la surface d’une de ces planètes, vous auriez une vue merveilleuse.

…notant que les autres planètes ne seraient pas seulement des points dans le ciel, mais qu’elles apparaitraient comme aussi grandes ou plus que la lune, avec des caractéristiques facilement discernables.

Représentation artistique (clic pour agrandir) de la vue depuis la surface de l’une des sept planètes de la taille de la Terre dans le système TRAPPIST-1. (NASA/ JPL-Caltech)
Surface TRAPPIST-1f
Une précédente représentation de la vue hypothétique à partir d’une des planètes orbitant TRAPPIST-1. (ESO)

Comme TRAPPIST-1 est très petite, elle ne diffuse pas beaucoup de lumière visible, mais elle est des milliers de fois plus lumineuse dans l’infrarouge, ce qui en a fait la candidate idéale pour être étudiée par le télescope spatial Spitzer qui est conçu pour mesurer la lumière infrarouge. En l’utilisant, les scientifiques ont pu profiter de la proximité des planètes les unes avec les autres pour observer comment leurs influences gravitationnelles entre elles produisent des variations dans leurs orbites. C’est important, car cela permet aux astronomes de calculer la masse de chaque planète. En comparant ces données à leur taille, déterminée par le taux d’obscurcissement de la lumière de l’étoile en passant devant elle (transit), ils ont put ainsi calculer leurs densités et ainsi de savoir si elles sont gazeuses, rocheuses, ou même composées d’eau.

Les premières mesures de leurs masses indiquent non seulement que ces planètes semblent être rocheuses, comme la Terre, mais que l’une d’elles semble également être riche en eau.

Caractéristiques des 7 planètes orbitant TRAPPIST-1 avec une comparaison des planètes rocheuses dans notre système solaire. (NASA/JPL-Caltech)
TRAPPIST-1 systeme

trappist-1-comparaison

L’étape suivante consistera à mesurer plus précisément comment les sept atmosphères affectent la lumière de TRAPPIST-1 lorsqu’elle les traverse et ces observations permettront de percevoir les empreintes spectroscopiques de gaz importants.

Déjà, selon Nikole Lewis, astronome au Space Telescope Science Institute à Baltimore, Maryland, les scientifiques utilisant le télescope spatial Hubble ont déterminé que deux des planètes les plus internes du système n’ont pas d’atmosphères dominées par de l’hydrogène ou l’hélium et selon Lewis :

C’est formidable, parce que c’est un pas de plus dans la voie d’avoir des mondes habitables.

Finalement, l’objectif sera de mesurer les niveaux de gaz à effet de serre sur ces planètes, en essayant de déterminer exactement leurs températures de surface.

Toujours selon Michaël Gillon :

Nous allons même chercher des gaz qui pourraient être produits par la vie, comme l’oxygène, l’ozone, le méthane et plein d’autres.

Toutefois, des mesures précises pourraient être nécessaires et elles pourront être réalisées par le télescope spatial James Webb, actuellement prévue pour octobre 2018.

En attendant, il y a encore des choses à apprendre en continuant à étudier les orbites des planètes.

L’autre particularité de ces planètes est que leurs orbites semblent être stabilisées par leur résonance orbitale respective, ce qui signifie que leurs périodes orbitales forment des ratios numériques très simples. Selon Hal Levinson, un scientifique planétaire du Southwest Research Institute de Boulder, au Colorado, qui ne faisait pas partie de l’équipe de l’étude, ces modèles sont rares pour les systèmes exoplanétaires.

Pour l’équipe de Gillon, cela signifie que les orbites des planètes ont changé, indiquant qu’elles se sont formées plus loin de leur étoile et qu’elles ont plus tard migré sur de longues distances vers l’intérieur. Levison ne pense pas que ces déplacements aient nécessairement eu lieu, mais il convient que la résonance indique que les orbites ont changé.

L’autre information qui peut être déduite des orbites des planètes, c’est qu’elles sont probablement si près de leur étoile qu’elles sont verrouillées gravitationnellement, ce qui signifie qu’un de leur côté sera toujours face à l’étoile. Cela signifie également qu’elles pourraient avoir un côté chaud, un côté froid et une zone tempérée entre les deux. En étant aussi proche de leur soleil, cela signifie également qu’elles pourraient éprouver un violent réchauffement par effet de marée et avoir une grande activité volcanique. Si tel est le cas, cela pourrait également affecter leur habitabilité.

Un autre problème, qui pourrait être de mauvaises nouvelles pour l’habitabilité, ajoute Levison, c’est que lorsqu’elles sont jeunes, des étoiles comme TRAPPIST-1 sont très actives et émettent « une énorme quantité de rayons X » (lire : “Mauvaise nouvelle pour l’habitabilité de l’exoplanète la plus proche de la Terre et celles en orbite autour de jeunes étoiles naines rouges”). Si les planètes étaient proches de leurs orbites actuelles, cela signifie qu’elles pourraient avoir été grillées. Il précise quand même qu’elles n’ont peut-être pas toujours été là où nous les voyons aujourd’hui.

Quelques vidéos :

Un 360° que vous exécuterez à l’aide de votre souris de la planète TRAPPIST –1D :

Le travail du télescope spatial Spitzer pour détecter par la méthode du transit les 7 planètes autour de TRAPPIST-1.

Présentation de la découverte par les chercheurs du Jet Propulsion Laboratory de la NASA :

L’étude publiée dans Nature : Seven temperate terrestrial planets around the nearby ultracool dwarf star TRAPPIST-1 et annoncée sur le site de la NASA : NASA Telescope Reveals Largest Batch of Earth-Size, Habitable-Zone Planets Around Single Star.

Faire un Don !

Pourquoi ?

Parce qu’il n'y a aucune publicité ici et que le Guru compte sur la générosité de ses lecteurs(trices) pour continuer à faire vivre GuruMeditation (...et son créateur par la même occasion). D'autres méthodes vous seront proposées en plus de PayPal.

“Saumon-mouth” : ce saumon préhistorique géant avait des dents semblables à des défenses

Comme tout droit sorti du film RRRrrrr!!!, ,avec son bestiaire à défenses de poulemouth, chevalmouth, chienmouth… voici un saumon préhistorique arborant des défenses.

Les plus anciens fossiles d’Oncorhynchus rastrosus datent d’environ 12 millions d’années, le long de la côte californienne. Ce saumon vivait le long des côtes pacifiques de l’Amérique du Nord et du Japon, atteignant une taille de 2,4 mètres et pesant 200 kg. De précédentes études des fossiles ont montré que le saumon du Pacifique…

Des cellules synthétiques capables de se former d’elles-mêmes agissent comme des cellules vivantes avec des capacités supplémentaires

À l’aide d’ADN et de protéines, des scientifiques ont créé de nouvelles cellules synthétiques qui agissent comme des cellules vivantes. En brouillant la frontière entre les matériaux artificiels et vivants, ces cellules peuvent être reprogrammées pour remplir de multiples fonctions, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles technologies de biologie synthétique censées dépasser les capacités de la nature.

Les cellules tirent leur structure et leur stabilité de leur cytosquelette, une structure de protéines qui enferme et protège d’autres composants…

Des scientifiques clonent deux furets en voie de disparition à partir de cellules congelées en 1988

Actuellement, il n’y a que 370 furets à pieds noirs vivants et tous descendent des sept mêmes furets élevés dans le cadre d’un programme de restauration dans les années 1980. Cela signifie que leur population présente une faible diversité génétique, ce qui ajoute encore plus de problèmes à une espèce déjà en difficulté.

Selon l’US Fish and Wildlife Service (USFWS), le département de l’Intérieur des États-Unis qui s’occupe de la gestion et la préservation de…

Des chercheurs découvrent la plus ancienne preuve irréfutable de l’existence du champ magnétique terrestre

Des chercheurs ont retrouvé au Groenland un témoignage du champ magnétique terrestre vieux de 3,7 milliards d’années, fournissant ainsi la plus ancienne estimation de son intensité à partir d’échantillons de roches entières.

Selon Claire Nichols, du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et chercheuse principale :

Il s’agit d’une avancée très importante, car nous essayons de déterminer le rôle de l’ancien champ magnétique lorsque la vie sur Terre est apparue.

L’analyse estime que le champ magnétique de la planète à l’époque semble avoir été remarquablement similaire à…

Une vaste étude génétique reconstitue l’arbre phylogénétique des plantes à fleurs

Au moyen de données génomiques provenant de plus de 9500 espèces, des botanistes ont dressé la carte des relations évolutives entre les plantes à fleurs. Ce nouvel arbre phylogénétique aidera les scientifiques à reconstituer les origines des plantes à fleurs et à orienter les futurs efforts de conservation.

Les plantes à fleurs et à fruits, appelées angiospermes, représentent environ 90 % des plantes terrestres. Elles sont essentielles au maintien des écosystèmes de la Terre…

D’étranges îles découvertes par la NASA sur un lac de lave de la lune de Jupiter, Io

La NASA a découvert une merveille géologique sur Io, la lune ardente de Jupiter, le monde le plus volcanique du système solaire. Les survols effectués par la sonde Juno ont révélé des montagnes inhabituellement escarpées et jusqu’alors inconnues, ainsi que de surprenantes îles dans un lac de lave.

En utilisant les données de Juno, les chercheurs ont créé des animations qui mettent en valeur ces lacs volcaniques et ces imposantes montagnes…

L’affaissement des villes chinoises est le signe d’un problème beaucoup plus global

Des dizaines de scientifiques chinois ont tiré la sonnette d’alarme en s’appuyant sur une analyse détaillée des données satellitaires pour déterminer les mouvements des sols à travers la Chine, en écrivant qu’un tiers des citadins du pays pourraient se retrouver dans une « ville en train de s’affaisser ».

Dirigée par Zurui Ao, Xiaomei Hu et Xie Hu de l’Université normale de Chine du Sud et de l’Université de Pékin, la recherche publiée cette semaine…

La voile solaire avancée de la NASA s’est déployée sans encombre dans l’espace

La NASA a lancé son système de voile solaire composite avancé (Advanced Solar Sail) à bord d’une fusée Electron de RocketLab, déployant ainsi une voile de 9 mètres en orbite terrestre basse…

Des millions de joueurs du jeu vidéo Borderlands 3 font avancer la recherche biomédicale

Plus de 4 millions de joueurs jouant à un mini-jeu de science citoyenne dans le jeu vidéo Borderlands 3 ont aidé à reconstituer l’histoire de l’évolution microbienne des bactéries de l’intestin humain…

La vieille sonde Voyager 1 de la NASA rétablit la transmission de ses données après 5 mois de charabia

La sonde Voyager 1 a renvoyé des données exploitables pour la première fois depuis plus de 5 mois, ce qui laisse espérer que la mission, vieille de 46 ans, pourra enfin reprendre ses activités normales.

La sonde interstellaire préférée de la NASA a transmis samedi au centre de contrôle de la mission des données sur la santé et l’état de ses systèmes embarqués…

Photos : Lorsque deux satellites dans des directions opposées se croisent dans l’espace à 10 000 km/h

La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA a pris une photo parfaitement synchronisée lorsqu’elle a croisé le chemin d’un autre engin spatial en orbite autour de la lune.

La sonde LRO, qui est en orbite autour de la lune depuis 15 ans, a pris plusieurs images de l’orbiteur lunaire Danuri de l’Institut de recherche aérospatiale de Corée, alors que les deux engins spatiaux, voyageant sur des orbites presque parallèles, se sont croisés dans des directions opposées au cours de trois orbites entre le 5 et le 6 mars…

Le professeur physicien Peter Higgs, célèbre pour avoir prédit l’existence du boson de Higgs, meurt à l’âge de 94 ans

Le professeur Peter Higgs, lauréat du prix Nobel, physicien théoricien britannique célèbre pour avoir prédit l’existence d’une nouvelle particule, le boson de Higgs, est décédé lundi 8 avril. L’université d’Édimbourg, où Higgs était professeur émérite, a annoncé mardi qu’il était « décédé paisiblement chez lui … à la suite d’une courte maladie ».

Les bosons de Higgs sont l’excitation quantique du champ de Higgs, un champ qui remplit tout l’univers et qui interagit avec les particules…

Voyager 1 : Les ingénieurs de la NASA ont repéré la puce défectueuse qui pourrait permettre de réparer l’ordinateur de la plus vieille sonde spatiale

L’une des plus anciennes (47 ans) et des plus lointaines sondes envoyées dans l’espace par l’humain, la sonde Voyager 1 souffre d’une importante défaillance qui l’empêche de transmettre des données scientifiques ou techniques vers la Terre. Les ingénieurs de la NASA ont réduit le problème de la sonde Voyager 1 à une seule puce défectueuse. Il pourrait désormais être possible de contourner la mémoire corrompue et de remettre la sonde interstellaire en état de marche…

Les astronautes sont conscients de la distance à laquelle ils "volent" dans l’espace en dépit de la microgravité

Des scientifiques étudiant les astronautes à bord de la Station spatiale internationale ont déterminé que les humains sont étonnamment doués pour s’orienter et évaluer la distance qu’ils ont parcourue en microgravité.

Selon Laurence Harris, spécialiste de la vision et de la perception du mouvement à l’université York au Canada, auteur principal de la nouvelle étude…

Pin It on Pinterest

Share This