Pourquoi les “vieux” (Guru inclus) ne sentent pas aussi mauvais que ça ?
Partout où il passe, le parfum unique des personnes âgées s’attarde, où qu’ils vivent et dans tous les espaces confinés qu’ils ont récemment occupé. De nombreuses cultures différentes ont reconnu le phénomène que les Japonais ont même nommé, kareishuu (加齢臭; かれいしゅう), mais la vérité biologique de l’odeur des personnes âgée demeure incertaine. Dans une nouvelle étude, des bénévoles aux yeux bandés ont reconnu l’arôme des personnes âgées, en reniflant des tampons imbibés de sueur d’aisselles humaine (hummm !), et ils ont eu un peu plus de difficulté à faire correspondre les échantillons de sueur correspondant aux jeunes et aux personnes d’âge moyen, ils n’étaient, de plus, pas en mesure de faire de fines distinctions sur l’âge en ce basant seulement sur l’odeur.
Contrairement à la croyance populaire selon laquelle l’odeur des personnes âgées est désagréable, les bénévoles de la nouvelle étude ont évalué les odeurs des vieilles personnes, comme beaucoup moins désagréables et intenses que celles correspondant à l’âge moyen et jeune. En les combinant avec les recherches antérieures, les nouvelles découvertes suggèrent que les gens conservent une capacité latente leur permettant d’évaluer l’âge de quelqu’un en fonction de son odeur, un talent hérité de nos ancêtres qui pourraient être liés à la façon dont les animaux reconnaissent les malades et les mourants entre eux, entre le chien et l’homme et certainement d’autres animaux.
Les chercheurs ont montré que les odeurs corporelles de certains animaux, y compris la souris, le cerf à queue noire, les loutres, les hiboux et les lapins changent avec l’âge et que les animaux peuvent distinguer leurs pairs, jeunes et vieux par l’odorat. Dans d’autres études, les enquêteurs ont découvert que les gens, aussi, peuvent faire la différence entre des loutres jeunes et vieilles, de même pour les lapins, en utilisant des indices olfactifs.
L’odeur du corps humain change aussi avec l’âge, dépendant en grande partie de l’activité de diverses glandes cutanées et de comment les substances qu’elles libèrent interagissent avec les bactéries. Les glandes sébacées, qui sécrètent une substance cireuse appelée sébum pour lubrifier et imperméabilisé la peau de l’eau, sont particulièrement actives pendant la puberté et durant la plus grande partie de l’âge adulte. De même, les glandes sudoripares apocrines, qui se trouvent seulement dans quelques endroits, comme les aisselles et la région génitale, sont au top de leur activité pendant la puberté. Les glandes sudoripares eccrines, qui se trouvent partout dans le corps humain, dégagent un liquide clair, inodore et salé tout au long de la vie. Tous ces fluides commencent à sentir mauvais lorsque les bactéries décomposent les divers produits chimiques qu’ils contiennent, en particulier les stéroïdes et les lipides, en molécules plus petites et odorantes qui flottent facilement dans l’air. Plus il y a de sueur sur la peau, plus il y aura de produits chimiques à décomposer par les bactéries et plus forte sera l’odeur du corps.
Lundström Johan, du Centre Monell des Sens Chimiques, étudie la façon dont le cerveau réagit aux odeurs du corps humain et de l’animal. Alors qu’il tenaient régulièrement des conférences scientifiques dans un centre de soins aux personnes âgées dans la grande région de Philadelphie, il réalisa un jour, que les odeurs étaient presque exactement les même que dans un foyer de soins que sa mère gérait en Suède quand il était jeune. Peut-être que l’odeur émanait vraiment des résidents. En prenant connaissance des recherches antérieures sur les odeurs corporelles des animaux et de l’âge, Lundström décida de tester si l’odeur nous informe de l’âge des personnes aux alentours.
Dans leur nouvelle étude, Lundström et ses collègues ont cousu des coussinets absorbants dans les aisselles de T-shirts et ont demandé à des volontaires d’âges différents de dormir avec pendant cinq nuits consécutives. Les chercheurs ont divisé les 44 bénévoles en trois groupes : les jeunes, huit femmes et huit hommes âgés de 20 et 30; les âges moyens, le même nombre d’hommes et de femmes entre 45 et 55 ans et les personnes âgées représentées par six femmes et six hommes entre 75 et 95 ans. Pendant la journée, les bénévoles rangeaient leur T-shirt dans des sacs en plastique scellés; évitaient les aliments épicés, les cigarettes et l’alcool, et prenait une douche avec du shampoing et du savon inodore.
Après la cinquième nuit, Lundström et son équipe ont soigneusement collecté et stocké les tampons imbibés de sueur, en les plaçant dans des bocaux en verre différents pour chaque groupe d’âge dans la préparation d’un test de l’odorat. Un autre groupe de 41 jeunes hommes et femmes volontaires pour leurs nez, ont pris une grande bouffée de l’air au sommet d’un pot, les yeux bandés et ont noté à la fois l’intensité et la douceur de l’odeur. Parfois, les bénévoles ont dû choisir parmi deux odeurs celle qui provenait très probablement d’un bénévole âgé. D’autres fois, les volontaires ont dû étiqueter différents pots avec “jeune”, “âge moyen” ou “personne âgée”.
Contrairement aux plaintes communes à propos de « l’odeur des personnes âgées”, les choix à l’aveugle des volontaires ont révélé qu’ils avaient trouvé les odeurs des personnes âgées à la fois moins intense et moins désagréable que les odeurs de jeunes et d’âge moyen. Le musc d’homme d’âge moyen a obtenu le premier prix pour l’intensité et le désagrément qu’il occasionne, alors que les volontaires ont évalué les odeurs de femmes d’âge moyen plus agréables et les relents de l’homme âgé comme moins intense.
Non seulement les bénévoles, de la nouvelle étude de Lundström, ont estimé l’odeur des personnes âgées comme moins offensives que tout autre, ils ont aussi distingué plus rapidement leur odeur parmi une sélection de senteurs. Lorsque les bénévoles ont comparé deux bocaux contenant les prélèvements de différents groupes d’âge, ils ont reconnu que les odeurs étaient différentes, mais ils n’étaient pas particulièrement habiles pour décider quelle odeur provenait de la personne âgée. Lorsque les bénévoles ont tenté d’étiqueter plusieurs pots différents par groupe d’âge, ils ont aussi souvent échoué à identifier correctement les odeurs des personnes jeunes et d’âge moyen, mais ils ont beaucoup mieux réussi à sélectionner les pots contenant des tampons imbibés de sueur de personnes âgées. L’odeur des personnes âgées était souvent instantanément reconnaissable.
Ensemble, les preuves indiquent que les gens reconnaissent une odeur caractéristique de la personne âgée non pas à cause de l’intensité de l’arôme, mais en raison de son unicité par rapport aux odeurs corporelles des jeunes.
Selon Lundström :
Je pense qu’il est vrai que les personnes âgées sentent d’une certaine manière, mais l’idée que l’odeur est négative peut être largement dû à une stigmatisation sociale.
Une étude antérieure a révélé que, comparativement aux personnes âgées de 25 à 40 ans, les personnes de plus de 40 ans ont des niveaux plus élevés d’un composé organique aromatique connue sous le nom de 2-nonénal dans leur sueur et leur peau. Le produit chimique, que les chercheurs décrivent comme ayant une « odeur désagréable herbeuse et grasse, » pourrait être « une cause majeure de la détérioration de l’odeur du corps qui a été observée avec le vieillissement, en d’autres termes, l’explication biologique pour expliquer pourquoi les personnes âgées ont une odeur caractéristique. Mais le composé a également été liée à l’odeur du concombre et de vieille bière, qui ne sont pas désagréable pour la plupart des gens, d’autres ont comparé l’odeur des personnes âgées à un vieux livre, dont la plupart des gens la trouvent au pire bénigne ou agréable, au mieux.
Comparés à de nombreux autres animaux, les humains ont un mauvais sens de l’odorat. Déterminer exactement comment les gens changent leur comportement en fonction des odeurs dégagé par chacun, ou peut-être des phéromones a frustré et motivé les scientifiques. Pourtant, certaines données indiquent que la subtile communication chimique, pour la plupart inconsciente, aide les gens à reconnaitre les membres de leur famille, change les cycles de reproduction des femmes et permet de sympathiser plus facilement avec les autres. Quant à l’avantage de reconnaitre l’âge par l’odeur, « Il pourrait être un moyen de distinguer les malades des personnes en bonne santé, peut-être pas la maladie elle-même, mais la dégénérescence des cellules qui en découlent”, selon Lundström. “Plus on vieillit, plus nous avons une dégénérescence naturelle. Mais personne ne sait vraiment pourquoi les animaux ou les personnes ont cette capacité. »
Les résultats sont apparus le 30 mai dans la revue PLoS ONE : The Smell of Age: Perception and Discrimination of Body Odors of Different Ages.
Les recherches antérieurs citées dans cette article : The Identification of Attractive Volatiles in Aged Male Mouse Urine, Otter Scent Signals Age, Sex, and Reproductive Status.
Il a existé un très vieil ouvrage de médecine intitulé « La science des odeurs » qui parlait des odeurs corporelles diverses, notamment celles liées aux maladies. Chaque maladie ayant la sienne. J’ai eu cet ouvrage entre les mains , il y plus de 30 ans. Il faisait partie de la bibliothèque familiale et avait appartenu à un ancêtre médecin au début du XIXe. Ce livre a disparu et je l’ai longtemps cherché, sans résultat. Mais je m’en souviens très bien.