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Pourquoi les chats et d’autre carnivores ne sentent pas la saveur sucrée ?

14 Mar 2012 | 8 commentaires

candy-cat

Si vous ne le saviez pas, nos chats et d’autres félins ne sont pas aussi “gourmet” qu’on tend à l’imaginer, il ne sente pas, notamment, le gout du sucré. Mais pourquoi ? Des analyses génétiques ont révélé que deux des gènes des récepteurs gustatifs pour les saveurs sucrées et l’umami sont dysfonctionnels chez ces animaux. Cette constatation suggère fortement que les lions de mer, qui avalent leurs proies entières, ne peuvent pas détecter ces qualités gustatives.

Les scientifiques de l’institut Monell Chemical Senses Center, University City (Philadelphie) rapporte que 7, de 12 espèces de mammifères liées, ont perdu le sens du goût sucré. Comme chacune des espèces, insensibles à ces saveurs, ne mange que de la viande, les résultats démontrent que le goût pour le sucré est souvent perdu au cours de l’évolution de la spécialisation alimentaire.

Des recherches antérieures (2005) de l’équipe de Monell avaient révélé l’étonnante découverte que les chats, domestiques et sauvages, sont incapables de goûter les composés sucrés dus à des défauts dans un gène qui contrôle la structure du récepteur du goût sucré.

Les chats sont strictement carnivores, ce qui signifie qu’ils ne subsistent qu’à partir de viande. Dans l’étude actuelle, publiée cette semaine (lien plus bas), les scientifiques du centre Monell se sont ensuite demandé si d’autres mammifères strictement carnivores ont également perdu le récepteur du goût sucré.

Pour ce faire, ils ont examiné les gènes des récepteurs gustatifs du sucré de 12 espèces de mammifères liées, aux diverses habitudes alimentaires. Ils ont à nouveau trouvé la perte de goût et à leur grande surprise, elle était très répandue dans les espèces carnivores.
Selon le principal auteur Gary Beauchamp, biologiste du comportement au Monell :

On pensait que le goût du sucré était un trait universel chez les animaux. Cette évolution a indépendamment conduit à sa perte dans tant d’espèces différentes que cela était tout à fait inattendu.

Ci-dessous : lions de mer.

Lion-de-mer

L’intégrité du gène du récepteur du goût sucré était étroitement liée au régime alimentaire des animaux. Le lion de mer, l’otarie à fourrure, le phoque commun du Pacifique, la loutre d’Asie, la hyène tachetée, le fossa, et la civette à bande, des espèces qui se nourrissent exclusivement de viande, tous avaient des gènes défectueux des récepteurs du sucré.

Le Fossa :

Fossa

En revanche, ces gènes ont été trouvés intact dans le protèle (genre de hyène), la loutre canadienne, mon ami l’ours à lunettes, le raton laveur, et le loup rouge. Ces espèces comprennent à la fois des mangeurs de viande exclusivement et ceux qui mangent aussi d’autres aliments en plus de la viande.

Un examen plus approfondi a révélé que la partie défectueuse du gène du récepteur du sucrée varie parmi les sept espèces avec des récepteurs défectueux. Ensemble, les résultats suggèrent que la perte du goût liée à l’alimentation s’est produite à plusieurs reprises et de façon indépendante à travers l’évolution, ce qui démontre l’importance de la niche alimentaire dans la structure et la fonction du système sensoriel de l’animal.

Pour explorer plus avant la relation entre le comportement alimentaire et la fonction du goût, les chercheurs ont ensuite examiné les gènes des récepteurs gustatifs du sucré et de l’umami chez deux mammifères qui sont « retournés » en mer, l’otarie et le Grand Dauphin. Ces animaux ont été choisis parce qu’ils avalent entièrement leurs proies, ce qui suggère que le goût ne peut pas jouer un rôle important dans leur choix alimentaire.

Comme prévu, la perte de goût se retrouvait chez ces animaux. Les gènes des récepteurs du sucrés et de l’umami étaient tous deux non-fonctionnelles et le dauphin avait également des gènes des récepteurs du gout amer désactivés.

« Différents animaux vivent dans différents mondes sensoriels et cela s’applique particulièrement à leurs environnements alimentaires. Nos résultats fournissent une preuve supplémentaire que, ce que les animaux aiment manger et cela inclut les êtres humains, dépend, à un degré significatif, de la biologie des récepteurs de base du gout”, a déclaré Beauchamp.

Je vous décrivais comment le Panda a perdu son gout pour la viande par la désactivation de son gène TAS1R1, dont il n’avait plus l’utilité…

La recherche actuelle soulève des questions au-delà des choix alimentaires, alors que les récepteurs du goût ont été récemment identifiés dans de nombreux organes dans tout le corps, y compris l’intestin, le pancréas, le nez et les poumons. Ces récepteurs du goût “extraorales” sont censés servir à de nombreuses fonctions différentes.

Nos résultats montrent clairement que les récepteurs du goût extraoraux ne sont pas nécessaires pour la survie de certaines espèces,

note l’auteur principal Peihua Jiang, biologiste moléculaire à Monell.

Les animaux que nous avons examinés n’ont pas de récepteurs fonctionnels du sucré, de l’umami, ou des récepteurs du goût amer, il sera donc important de déterminer comment leurs fonctions ont été remplacées dans tout le corps.

La description de la découverte sur le site du centre Monell : Extensive Taste Loss in Mammals. L’étude publié sur PNAS : Major taste loss in carnivorous mammals.
Image d’entête Sweet Tooth.

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