Où pourrait être idéalement placé un extraterrestre qui tenterait de détecter la Terre en utilisant notre niveau de technologie
Comme à chaque rentrée, le Guru est débordé, il a donc du retard et il espère que vous lui pardonnerez de la forme plus ou moins condensée de ses derniers articles…
L‘astronome Robert Wells de L’université Queen’s de Belfast et ses collègues ont inversé les rôles dans la traque aux planètes à l’extérieur de notre système solaire (exoplanètes), dans une nouvelle étude qui se met à la place d’un observateur extrasolaire qui pourrait détecter la Terre en utilisant notre niveau de technologie actuel. Au moins neuf exoplanètes, selon l’équipe, sont idéalement placées pour observer les transits de la Terre.
Wells et ses collègues d’Allemagne et du Royaume-Uni ont identifié des parties du ciel lointain à partir desquelles les planètes de notre système solaire pourraient être vu passé devant le Soleil, les soi-disant « zones de transit », concluant que les planètes terrestres (Mercure, Vénus, Terre et Mars) sont beaucoup plus susceptibles d’être repérés que les planètes géantes les plus éloignées (Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune).
Représentation de la détection d’une planète (exoplanète) par la méthode du transit. (Les astronomes ne profitent pas d’une belle image, mais juste de la courbe de luminosité…)
Selon Wells :
Les plus grandes planètes bloqueraient naturellement davantage de lumière lorsqu’elles passent devant leur étoile. Cependant, le facteur le plus important est en fait la proximité de la planète avec son étoile mère, puisque les planètes terrestres sont beaucoup plus proches du Soleil que les géantes gazeuses, elles seront plus susceptibles d’être vues en transit.
Pour chercher des mondes où des civilisations auraient la meilleure chance de repérer notre système solaire, les astronomes ont cherché des parties du ciel à partir desquelles plus d’une planète pouvait être vue traversant la face du Soleil.
Ils ont constaté que trois planètes au maximum pourraient être observées de n’importe où en dehors du système solaire.
Image montrant où les transits des planètes du système solaire peuvent être observés. Chaque ligne représente l’endroit où une des planètes pourrait être détectée en transit, avec la ligne bleue représentant celle de la Terre. (2MASS / A. Mellinger / R. Wells)
Selon le coauteur de l’étude, Katja Poppenhaeger, également de l’université Queen’s de Belfast :
Nous estimons qu’un observateur positionné au hasard aurait environ 1 chance sur 40 d’observer au moins une planète. La probabilité de détecter au moins deux planètes serait environ 10 fois plus faible, et d’en détecter trois serait 10 fois plus faible que cela.
Parmi les milliers de mondes connus en dehors de notre système solaire, l’équipe a identifié 68 exoplanètes à partir desquelles d’hypothétiques observateurs verraient une ou plusieurs des planètes de notre système solaire transiter le soleil.
Neuf de ces planètes, HATS-11b, 1RXS 1609b, LKCA 15b, WASP-47b, c, d, e, WASP-68b et WD 1145 + 017b, sont idéalement placés pour observer les transits de la Terre, bien qu’aucun monde de ces mondes n’est estimé être habitable.
L’étude publiée dans The Monthly Notices of the Royal Astronomical Society : Transit Visibility Zones of the Solar System Planets et présentée sur le site de l’université Queen’s de Belfast : Queen’s research shows how an alien observer might detect Earth.