Comme à chaque rentrée, le Guru est débordé, il a donc du retard et il espère que vous lui pardonnerez de la forme plus ou moins condensée de ses derniers articles…

L‘une des problématiques avec la maladie d’Alzheimer est notre incapacité à la diagnostiquer avec certitude tant que le malade n’est pas proche de la fin. Des chercheurs de l’université Lancaster (LU), en Angleterre, affirment pouvoir identifier la maladie même à ses débuts, en utilisant un capteur associé à un diamant. L’espoir est qu’en utilisant cet appareil pour un dépistage précoce, cela permettra d’améliorer la qualité et la durée de vie de ceux qui souffrent de cette maladie.

Actuellement, le diagnostic de la maladie d’Alzheimer repose sur une longue série d’entretiens, d’observations, de scans et d’analyses sanguines et urinaires et, au moment où la maladie est confirmée, elle est souvent trop avancée pour que les thérapies existantes soient suffisamment efficaces.

Dans ce que l’université Lancaster appelle “l’étude la plus vaste et la plus concluante de son genre”, les chercheurs ont fabriqué un capteur avec un noyau en diamant mesurant environ 0,6 m^2, rattaché à un ordinateur. Ils ont ensuite analysé environ 550 échantillons de plasma sanguin provenant d’individus en bonne santé ainsi que ceux diagnostiqués avec la maladie d’Alzheimer et d’autres maladies neurodégénératives. La lumière infrarouge a été passée d’abord à travers le diamant, puis à travers l’échantillon alors que les chercheurs ont pris note du “spectre de l’empreinte” qui a été produit.

Pour le professeur Francis Martin, responsable de l’étude, ce nouvel appareil d’analyse sanguine sera capable de diagnostiquer la maladie, même dans ses premiers stades, permettant aux malades de mieux gérer les symptômes.

En observant comment la lumière est absorbée dans l’échantillon, l’analyse basée sur le diamant peut distinguer les diverses liaisons chimiques comme celles indiquant de lipides, de protéines, d’ADN , de glycogène, et d’autres.

Selon Martin :

Le diamant est une variante du dispositif de détection. L’échantillon biologique est placé à proximité d’une surface, la lumière passe à travers cette surface dans un phénomène connu sous le nom d’onde évanescente, la façon dont les liaisons chimiques dans l’échantillon interagissent et atténuent cette onde évanescente donne naissance au spectre des empreintes.

Dans l’étude, les chercheurs ont non seulement été en mesure d’identifier la maladie d’Alzheimer dans les échantillons de sang, mais ils ont également été capables d’affiner suffisamment les données pour faire la distinction entre la maladie et d’autres formes de déficience cognitive, comme la démence à corps de Lewy avec laquelle elle peut être confondus.

Nous avons une population vieillissante, ce qui signifie que l’incidence et la prévalence de la maladie d’Alzheimer augmentent, tout comme le besoin d’un diagnostic précis. La capacité d’identifier différentes maladies neurodégénératives grâce à l’analyse du sang offre une manière plus rapide et précise d’établir le plan de traitement le plus efficace ainsi que la surveillance de la maladie.

Les chercheurs ne travaillent pas encore à la commercialisation de leur appareil, ils envisagent d’abord de le miniaturiser à la taille d’une main. Ils indiquent également qu’il existe d’autres organisations qui poursuivent cet objectif dans le monde, comme un test sanguin développé en 2014 qui recherche une combinaison de 10 protéines représentant une des caractéristiques de cette maladie.

L’étude publiée dans PNAS : Differential diagnosis of Alzheimer’s disease using spectrochemical analysis of blood et présentée sur le site de l’université Lancaster : Breakthrough study reveals new diagnosis for Alzheimer’s.