Pffffiiioouuuuu…* : les plus rapides étoiles de notre Galaxie ne font apparemment que passer
*Le Guru est bien connu pour ses célèbres imitations d’étoiles hyper-rapides, mais ça ne rend pas le même effet une fois sur le papier…
Au bord de la Voie lactée, certaines étoiles se déplacent assez vite, à environ 1200 km/s* elle dispose de l’énergie nécessaire leur permettant de s’échapper de l’attraction gravitationnelle de notre galaxie. Elles sont appelées étoiles hyper-rapides (hypervelocity stars, in english) et il s’avère que ce n’est pas la première galaxie dont elles se sont échappées.
*La plupart des étoiles ont habituellement une vélocité maximum de 100 km/s.
Auparavant, les physiciens pensaient que ces étoiles incroyablement pressées atteignaient de si grandes vitesses par l’influence du trou noir supermassif au centre de notre galaxie. Mais une nouvelle étude montre que ces étoiles « en fuite » au bord de la Voie lactée ont été éjectées d’une autre galaxie voisine.
Les chercheurs ont utilisé des simulations pour montrer d’où proviennent ces étoiles hyper-rapides et la réponse fut le Grand nuage de Magellan (LMC), une galaxie naine en orbite autour de la Voie lactée.
Le grand et le petit nuage de Magellan sont visibles à gauche de la Voie lactée dans cette photo (clic pour agrandir) présentant l’Observatoire européen austral dans le nord du Chili. (Y. Beletsky/ ESO)
Selon Douglas Boubert, de l’université de Cambridge et principal auteur du document de recherche :
De précédentes explications sur l’origine des étoiles hyper-rapides ne m’ont pas satisfait.Les étoiles hyper-rapides se trouvent surtout dans la constellation du Lion et du Sextans, nous nous demandons pourquoi c’est le cas.
Bien qu’il y en ait environ 10 000 selon l’estimation des chercheurs, jusqu’à présent, on ne connaît que 20 étoiles hyper-rapides et la plupart ont été repérées dans l’hémisphère nord. Les astronomes pensaient tout d’abord que ces étoiles étaient éjectées du centre de la Voie lactée par un trou noir supermassif. Mais si c’était le cas, elles seraient uniformément réparties dans le ciel. La nouvelle explication résout ce problème.
Selon le coauteur de l’étude, Rob Izzard, de l’Institut d’astronomie à l’université de Cambridge :
Ces étoiles ont juste sauté d’un train express pas étonnant qu’elles soient si rapides. Cela explique également leur position dans le ciel, parce que les plus rapides fugueuses sont éjectées le long de l’orbite du LMC vers les constellations du Lion et Sextans.
Elles se déplacent entre les galaxies dans notre groupe local.
Bon nombre de ces étoiles finiront par tomber dans d’autres galaxies, tandis que d’autres pourraient voyager pendant des milliards d’années dans l’espace entre les galaxies. Beaucoup vont mourir avant qu’elles n’aient atteint une autre galaxie.
La moitié des étoiles simulées échappant au LMC sont assez rapides pour échapper à la gravité de la Voie lactée et si les prédictions des chercheurs sont correctes, nous pourrions le découvrir dès l’année prochaine.
Selon Boubert :
Le satellite Gaia de l’Agence spatiale européenne renverra des données sur des milliards d’étoiles l’année prochaine, et il devrait y avoir une piste aux étoiles hyper-rapides à travers le ciel entre les constellations du Lion et Sextans dans le Nord et dans le Sud du LMC.
Les chercheurs aimeraient maintenant essayer d’estimer à quoi ressemble cette “pluie cosmologique” d’étoiles hypervéloces.
L’étude publiée dans The Monthly Notices of the Royal Astronomical Society : Hypervelocity runaways from the Large Magellanic Cloud et présentée sur le site de l’université de Cambridge : Fastest stars in the Milky Way are ‘runaways’ from another galaxy.