Après 9 mois dans l’espace, des spermatozoïdes lyophilisés de souris ont produit de jolis souriceaux de retour sur Terre
Si la survie de la race humaine se résume à coloniser une lointaine planète habitable, le succès de scientifiques japonais expérimentant des spermatozoïdes dans l’espace peut être d’une très grande importance.
L’équipe de recherche, dirigée par Sayaka Wakayama de l’université de Yamanashi (Japon), adopte un meilleur scénario que celui du “Plan B” dans le film de science-fiction Interstellaire (2014) de Christopher Nolan, dans lequel la survie de l’humanité dépend du transport de milliers d’embryons humains congelés. Sauf que leur programme de sélection réussie n’a pas impliqué d’humains, mais des souris.
L’équipe rapporte que le sperme de souris lyophilisé et transporté à bord de la Station spatiale internationale (ISS) pendant 288 jours a été jugé viable à son retour sur terre.
Le sperme a ensuite été utilisé pour produire des embryons fécondés in vitro, qui ont été transplantés chez des souris femelles vivantes. Les embryons se sont transformés en souriceaux à terme et sont nés en bonne santé.
Image d’entête, tirée de l’étude : Les “souriceaux de l’espace” produits à partir de spermatozoïdes lyophilisés à bord de l’ISS. (Teruhiko Wakayama et col./ PNAS)
À bord de l’ISS, le sperme de souris gelé a été exposé à des rayonnements environ 100 fois plus élevés que ceux observés pour les spermatozoïdes contrôlés sur Terre.
Wakayama et ses collègues ont constaté quelques dommages de l’ADN lorsqu’ils ont examiné les spermatozoïdes de l’ISS décongelés avant la fertilisation. Cependant, cela ne s’est pas traduit par des anomalies chez les souriceaux, qui sont nés normaux et sont devenus des adultes fertiles.
L’analyse de l’ADN suggère que les dégâts notés avant la fertilisation ont été largement réparés pendant la phase embryonnaire.
Selon le biotechnologue Teruhiko Wakayama de l’université de Yamanashi :
Le but de notre projet est de savoir si la reproduction des mammifères est possible dans l’espace ou non. Nos résultats démontrent que la génération de progéniture d’animaux domestiques ou d’humains à partir de spermatozoïdes conservés dans l’espace est une possibilité, ce qui devrait être utile lorsque l’ère de la “conquête spatiale” arrivera.
Wakayama et son équipe concluent que cette réussite appuie l’affirmation selon laquelle la reproduction des mammifères n’est pas entravée par l’utilisation de sperme qui a passé une longue période congelé dans l’espace.
L’étude publiée dans The Proceedings of the National Academy of Science : Healthy offspring from freeze-dried mouse spermatozoa held on the International Space Station for 9 months.