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Le comportement jamais encore observé de fourmis blessées sur un champ de bataille récupérées et transportées jusqu’à la fourmilière par leurs congénères

15 Avr 2017 | 2 commentaires

premier secour fourmis

Pour la première fois, des fourmis ont été filmées portant secours à leurs camarades blessés sur un champ de bataille afin de les ramener à la fourmilière pour qu’elles s’en remettent.

Les fourmis subsahariennes Matabele (Megaponera analis) se sont spécialisées dans la prédation des termites. De deux à quatre fois par jour, environ 200 à 500 soldats de cette espèce forment de longues colonnes et marchent vers les sites de recherche de termites. Au cours de ces attaques, de grandes fourmis (appelées majors) ouvrent le nid, et des fourmis plus petites (minors) se précipitent pour tuer les termites. Les fourmis transportent ensuite leurs proies mortes dans leur nid.

Mais les termites ne se laissent pas faire. Au cours des millénaires, les termites ont développé plusieurs façons de se défendre, comme de puissantes mâchoires et la formation d’une caste sociale dédiée à la lutte contre les fourmis Matabele. Par conséquent, les fourmis soldat peuvent s’attendre à rencontrer une résistance et lorsque la bataille s’ensuit, les blessures sont fréquentes.

Comme une nouvelle étude le montre, cette « course à l’armement » entre les fourmis et les termites a pris un tournant inattendu. Au cours d’une récente expédition au parc national de Comoé en Côte d’Ivoire, une équipe de recherche de l’université de Würzburg en Allemagne a documenté ce comportement de secours.

Selon les chercheurs :

Nous montrons qu’un comportement de sauvetage unique chez les fourmis Matabele, consistant à transporter leurs compagnons blessés vers le nid, réduit la mortalité par combat. Après un combat, les fourmis blessées sont transportées par leurs compagnons de nidification; ces fourmis ont généralement perdu une extrémité ou ont des termites accrochés à elles et sont capables de récupérer dans le nid.

Vidéo tirée de l’étude : fourmi blessée récupérée pour être transportée jusqu’au nid (Erik Thomas Frank et Col./ Science Advances)

Après avoir étudié les fourmis en détail, les chercheurs ont appris que celles blessées ou en difficultés demandaient de l’aide en diffusant deux signaux chimiques, du disulfure de diméthyle et du trisulfure de diméthyle, qui sont sécrétés par les glandes dans les mandibules. Le comportement des hormones est très influencé par les produits chimiques, et ces signaux obligent un soldat proche à saisir son compagnon en détresse et à le ramener à la fourmilière. Les fourmis blessées ou mutilées utilisent ce temps pour récupérer, même si leurs membres manquants ne repousseront pas, et elles retournent ensuite sur le champ de bataille. Dans certains cas, les “soins à domicile” impliquent l’élimination des termites encore accrochés à la fourmi.

Comme le montre la nouvelle étude, les fourmis blessées qui ont réussi à retourner au nid sans aucune aide sont mortes dans environ 32 % des cas. Mais lorsqu’elles ont été secourues, environ 95 % d’entre elles ont pu se remettre pour ensuite participer aux raids suivants,  parfois moins d’une heure après avoir été blessées. Les chercheurs estiment que ce comportement de sauvetage entraîne une taille de colonie environ 29 % plus grande qu’elle ne le serait autrement.

Les fourmis n’agissent pas par compassion. C’est un calcul pur, appliqué par les brutales exigences de l’évolution. Les ressources, le temps et l’énergie consacrés à ces tentatives de sauvetage en valent la peine, aidant les fourmis à maintenir la taille et la force de la colonie dans son ensemble.

Un lien potentiel peut être fait avec les humains et leurs comportements prosociaux qui, en surface, semblent violer la théorie du gène égoïste, l’idée que les gènes ne “s’intéressent” qu’aux individus et non au groupe en tant qu’ensemble (égoïsme Vs altruisme). En fin de compte, les raisons qui nous amèneront à sauver nos congénères seront différentes, plutôt basées sur l’empathie et la compassion, contrairement aux fourmis qui sont guidées par des signaux chimiques, mais la motivation est la même : préserver l’intégrité de l’individu pour assurer la survie du groupe dans son ensemble.

L’étude publiée dans Science Advances : Saving the injured: Rescue behavior in the termite-hunting ant Megaponera analis et présentée sur le site de l’université de Würzburg : Ameisen retten ihre Verletzten.

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Selon Claire Nichols, du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et chercheuse principale :

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Mais les termites ne se laissent pas faire. Au cours des millénaires, les termites ont développé plusieurs façons de se défendre, comme de puissantes mâchoires et la formation d’une caste sociale dédiée à la lutte contre les fourmis Matabele. Par conséquent, les fourmis soldat peuvent s’attendre à rencontrer une résistance et lorsque la bataille s’ensuit, les blessures sont fréquentes.

Comme une nouvelle étude le montre, cette « course à l’armement » entre les fourmis et les termites a pris un tournant inattendu. Au cours d’une récente expédition au parc national de Comoé en Côte d’Ivoire, une équipe de recherche de l’université de Würzburg en Allemagne a documenté ce comportement de secours.

Selon les chercheurs :

Nous montrons qu’un comportement de sauvetage unique chez les fourmis Matabele, consistant à transporter leurs compagnons blessés vers le nid, réduit la mortalité par combat. Après un combat, les fourmis blessées sont transportées par leurs compagnons de nidification; ces fourmis ont généralement perdu une extrémité ou ont des termites accrochés à elles et sont capables de récupérer dans le nid.

Vidéo tirée de l’étude : fourmi blessée récupérée pour être transportée jusqu’au nid (Erik Thomas Frank et Col./ Science Advances)

Après avoir étudié les fourmis en détail, les chercheurs ont appris que celles blessées ou en difficultés demandaient de l’aide en diffusant deux signaux chimiques, du disulfure de diméthyle et du trisulfure de diméthyle, qui sont sécrétés par les glandes dans les mandibules. Le comportement des hormones est très influencé par les produits chimiques, et ces signaux obligent un soldat proche à saisir son compagnon en détresse et à le ramener à la fourmilière. Les fourmis blessées ou mutilées utilisent ce temps pour récupérer, même si leurs membres manquants ne repousseront pas, et elles retournent ensuite sur le champ de bataille. Dans certains cas, les “soins à domicile” impliquent l’élimination des termites encore accrochés à la fourmi.

Comme le montre la nouvelle étude, les fourmis blessées qui ont réussi à retourner au nid sans aucune aide sont mortes dans environ 32 % des cas. Mais lorsqu’elles ont été secourues, environ 95 % d’entre elles ont pu se remettre pour ensuite participer aux raids suivants,  parfois moins d’une heure après avoir été blessées. Les chercheurs estiment que ce comportement de sauvetage entraîne une taille de colonie environ 29 % plus grande qu’elle ne le serait autrement.

Les fourmis n’agissent pas par compassion. C’est un calcul pur, appliqué par les brutales exigences de l’évolution. Les ressources, le temps et l’énergie consacrés à ces tentatives de sauvetage en valent la peine, aidant les fourmis à maintenir la taille et la force de la colonie dans son ensemble.

Un lien potentiel peut être fait avec les humains et leurs comportements prosociaux qui, en surface, semblent violer la théorie du gène égoïste, l’idée que les gènes ne “s’intéressent” qu’aux individus et non au groupe en tant qu’ensemble (égoïsme Vs altruisme). En fin de compte, les raisons qui nous amèneront à sauver nos congénères seront différentes, plutôt basées sur l’empathie et la compassion, contrairement aux fourmis qui sont guidées par des signaux chimiques, mais la motivation est la même : préserver l’intégrité de l’individu pour assurer la survie du groupe dans son ensemble.

L’étude publiée dans Science Advances : Saving the injured: Rescue behavior in the termite-hunting ant Megaponera analis et présentée sur le site de l’université de Würzburg : Ameisen retten ihre Verletzten.

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