Sélectionner une page

Découverte de la plus proche exoplanète potentiellement habitable, à une étoile d’ici

25 Août 2016 | 7 commentaires

proxima_b_primary

Comme votre Guru l’avait “spoilé” il y a une dizaine de jours, via une fuite dans un journal allemand, voici la confirmation qu’une équipe internationale d’astronomes a découvert une planète de taille de la Terre en orbite autour de l’étoile la plus proche du Soleil. Le monde rocheux, qui est la plus proche exoplanète jamais trouvée, est seulement 1,3 fois plus massif que notre propre planète.

Son orbite signifie qu’elle est assez chaude pour avoir de l’eau à l’état liquide à sa surface, soulevant la possibilité intrigante qu’elle puisse héberger une vie extraterrestre. Toutefois, il convient de souligner que personne ne sait avec certitude à quoi elle ressemble et l’existence d’eau et d’une atmosphère n’est encore que spéculation. Elle pourrait également ressembler plus à Vénus qu’à la Terre, ce qui le rendrait totalement inhospitalière. Par contre, comme elle est à peu près de la même masse que notre planète, il est très peu probable qu’elle soit un monde gazeux, comme Neptune ou Jupiter.

La planète orbite Proxima Centauri, une étoile naine rouge qui est à “seulement” 4,2 années-lumière (42 600 000 000 000 km ou 285 000 fois la distance Terre-Soleil). Elle fait partie d’un système d’étoiles triple, ce qui signifie que la nouvelle planète profiterait de trois soleils dans son ciel, dont deux ressemblant à une double étoile brillante.

Image d’entête (clic pour agrandir les images) : représentation artistique de ce à quoi pourrait ressembler la surface de Proxima b en orbite autour de l’étoile naine rouge Proxima Centauri. (ESO / M. Kornmesser)
Ci-dessous : représentation de Proxima Centauri b, en orbite autour d’une naine rouge, qui tourne elle-même autour de l’étoile binaire Alpha Centauri. (ESO/ M. Kornmesser)
proximab1

La planète a été trouvée par une équipe dirigée par le Pr Guillem Anglada-Escudé, qui est originaire des environs de Barcelone, mais qui enseigne maintenant à l’université Queen Mary de Londres. Il a analysé les données recueillies par deux puissants télescopes opérés par l’Observatoire européen austral au Chili.

Les premiers indices, que Proxima Centauri avait une planète, ont été repérés en février 2013 par le Pr Mikko Tuomi, de l’université d’Hertfordshire. Il a trouvé son « empreinte » quand il a analysé des données archivées recueillies depuis mars 2000.

Les observations ont montré une oscillation dans la lumière de l’étoile qui révélait qu’un autre corps l’attirait gravitationnellement. L’équipe a obtenu la permission de réquisitionner les télescopes pour faire une étude concertée, baptisée “Pale Red Dot”,  entre le 19 janvier et le 31 mars de cette année, en utilisant un puissant spectrographe, appelé HARPS, pour mesurer les oscillations.

Les données ont révélé de petites oscillations de la lumière de Proxima Centauri. Des mesures précisent de ces oscillations au fil du temps ont permis aux astronomes de calculer l’attraction gravitationnelle et la taille de la planète, qui n’a pas de nom et qui est pour l’instant tout simplement désignée Proxima b.

L’exoplanète Proxima b et son influence gravitationnelle sur son étoile. La lumière de l’étoile présente des variations alors qu’elle subit l’attraction gravitationnelle de sa planète (Méthode des vitesses radiales / décalage vers le rouge). (Nature)
The exoplanet next door_1327-1460_optimized

Les observations montrent que la nouvelle planète est seulement légèrement plus grande que la Terre et qu’elle tourne autour de son étoile tous les 11,2 jours, à une distance de 7,5 millions de km. Bien que cela ne représente seulement qu’un vingtième de la distance de la Terre au Soleil, Proxima Centauri, qui est une naine rouge est donc beaucoup moins chaude.

Infographie comparant l’orbite de Proxima b autour de l’étoile naine rouge Proxima Centauri avec la même région de notre système solaire. (ESO / M Kornmesser / G. Coleman)
Proxima-b-comparaison
Bien que Proxima représente environ 1 / 7ème de la taille du Soleil, Proxima b est si proche de son étoile que celle-ci apparait trois fois plus grande dans son ciel que le Soleil avec la Terre. (ESO/G. Coleman)
Angular apparent size comparison

Cela signifie que la planète Proxima b réside dans la zone dite habitable de son étoile où il ne fait ni trop chaud et ni trop froid, mais idéal pour l’eau à l’état liquide d’exister. Cependant, les scientifiques ne savent pas si elle est réellement habitée.

Selon Guillem Anglada-Escudé :

Réussir dans la recherche de la planète terrestre la plus proche au-delà du système solaire fut une expérience d’une vie. La recherche de la vie sur Proxima b vient après.

Ses propres études, réalisées avec le télescope de 3,6 mètres de l’Observatoire européen austral à La Silla, au Chili, ont été soutenues par des analyses entreprises par des astronomes et des observatoires du monde entier.

Selon le Pr Ansgar Reiners, de l’Institut für Astrophysik, Göttingen (Allemagne), un membre de l’équipe qui a fait la découverte :

Elle pourrait bien être comme Vénus. Nous n’avons aucune idée de l’état actuel de son atmosphère. Nous ne pouvons calculer les probabilités pour qu’il y ait une atmosphère qui soit comme celle de la Terre. Vous pouvez théoriser des scénarios de formation qui donnent une atmosphère semblable à la Terre, ou semblable à celle de Vénus, ou aucune atmosphère.

Toujours selon Ansgar Reiners, des études de formation planétaire ont montré que Proxima b se serait formée loin de son étoile, là où il y avait plus de corps glacés, avant de migrer dans son orbite actuelle.

Dans ces conditions, nous nous attendons à ce que la planète soit dotée de très grande quantité d’eau, ainsi peut-être que 50 % de la planète pourrait être recouverte d’eau. Elle peut donc se révéler être un monde d’océan avec une énorme quantité d’eau à sa surface.

Et si elle est une planète d’eau, alors elle est très susceptible d’avoir une atmosphère, en partie constituée de vapeur d’eau, mais aussi de ses éléments constitutifs, l’hydrogène et l’oxygène. Étant donné que l’hydrogène est 16 fois plus léger que l’oxygène, il aura tendance à s’échapper plus facilement de la planète, en laissant une atmosphère qui pourrait être assez riche en oxygène. Donc, cette atmosphère pourrait très bien avoir un mélange d’eau et d’oxygène, peut-être avec un peu de dioxyde de carbone, bien que ce soit vraiment du domaine de la spéculation. Mais si elle est riche en eau, alors elle aura, presque certainement, une atmosphère significative.

Bien que Proxima b bénéficie des bonnes températures, son étoile naine rouge est connu pour diffuser des ultraviolets et des rayons X beaucoup plus intenses (100X) que ce que la Terre peut en recevoir du Soleil. La possibilité d’une vie est donc susceptible de dépendre de la présence autour de l’exoplanète d’un champ magnétique assez fort, comme celui de la Terre, pour faire office de bouclier protecteur.

Le résumé de l’étude dans cette vidéo réalisée par la revue Nature dans laquelle l’étude a été publiée :

En dépit d’être la planète extrasolaire la plus proche, Proxima b est si loin qu’un vaisseau spatial conventionnel mettrait des milliers d’années pour s’y rendre. Mais plus tôt cette année, le professeur Stephen Hawking et le patron de Facebook, Mark Zuckerberg ont lancé le projet Starshot qui consisterait à envoyer une flotte de petites sondes robotiques qui pourraient accélérer pour atteindre  un quart de la vitesse de la lumière, pour y arriver en 20 ans seulement.

En attendant, d’autres études suivront pour tenter de déterminer des similarités, ou des différences de Proxima b avec notre Terre. A suivre…

La découverte est annoncée cette semaine dans la revue scientifique Nature : Astronomy: Earth-like planet around Sun’s neighbour. Le site de la dernière campagne d’observation de Proxima : Pale Red Dot et l’annonce et les images sur le site de l’ESO : Découverte d’une planète dans la zone habitable de l’étoile la plus proche.

Faire un Don !

Pourquoi ?

Parce qu’il n'y a aucune publicité ici et que le Guru compte sur la générosité de ses lecteurs(trices) pour continuer à faire vivre GuruMeditation (...et son créateur par la même occasion). D'autres méthodes vous seront proposées en plus de PayPal.

“Saumon-mouth” : ce saumon préhistorique géant avait des dents semblables à des défenses

Comme tout droit sorti du film RRRrrrr!!!, ,avec son bestiaire à défenses de poulemouth, chevalmouth, chienmouth… voici un saumon préhistorique arborant des défenses.

Les plus anciens fossiles d’Oncorhynchus rastrosus datent d’environ 12 millions d’années, le long de la côte californienne. Ce saumon vivait le long des côtes pacifiques de l’Amérique du Nord et du Japon, atteignant une taille de 2,4 mètres et pesant 200 kg. De précédentes études des fossiles ont montré que le saumon du Pacifique…

Des cellules synthétiques capables de se former d’elles-mêmes agissent comme des cellules vivantes avec des capacités supplémentaires

À l’aide d’ADN et de protéines, des scientifiques ont créé de nouvelles cellules synthétiques qui agissent comme des cellules vivantes. En brouillant la frontière entre les matériaux artificiels et vivants, ces cellules peuvent être reprogrammées pour remplir de multiples fonctions, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles technologies de biologie synthétique censées dépasser les capacités de la nature.

Les cellules tirent leur structure et leur stabilité de leur cytosquelette, une structure de protéines qui enferme et protège d’autres composants…

Des scientifiques clonent deux furets en voie de disparition à partir de cellules congelées en 1988

Actuellement, il n’y a que 370 furets à pieds noirs vivants et tous descendent des sept mêmes furets élevés dans le cadre d’un programme de restauration dans les années 1980. Cela signifie que leur population présente une faible diversité génétique, ce qui ajoute encore plus de problèmes à une espèce déjà en difficulté.

Selon l’US Fish and Wildlife Service (USFWS), le département de l’Intérieur des États-Unis qui s’occupe de la gestion et la préservation de…

Des chercheurs découvrent la plus ancienne preuve irréfutable de l’existence du champ magnétique terrestre

Des chercheurs ont retrouvé au Groenland un témoignage du champ magnétique terrestre vieux de 3,7 milliards d’années, fournissant ainsi la plus ancienne estimation de son intensité à partir d’échantillons de roches entières.

Selon Claire Nichols, du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et chercheuse principale :

Il s’agit d’une avancée très importante, car nous essayons de déterminer le rôle de l’ancien champ magnétique lorsque la vie sur Terre est apparue.

L’analyse estime que le champ magnétique de la planète à l’époque semble avoir été remarquablement similaire à…

Une vaste étude génétique reconstitue l’arbre phylogénétique des plantes à fleurs

Au moyen de données génomiques provenant de plus de 9500 espèces, des botanistes ont dressé la carte des relations évolutives entre les plantes à fleurs. Ce nouvel arbre phylogénétique aidera les scientifiques à reconstituer les origines des plantes à fleurs et à orienter les futurs efforts de conservation.

Les plantes à fleurs et à fruits, appelées angiospermes, représentent environ 90 % des plantes terrestres. Elles sont essentielles au maintien des écosystèmes de la Terre…

D’étranges îles découvertes par la NASA sur un lac de lave de la lune de Jupiter, Io

La NASA a découvert une merveille géologique sur Io, la lune ardente de Jupiter, le monde le plus volcanique du système solaire. Les survols effectués par la sonde Juno ont révélé des montagnes inhabituellement escarpées et jusqu’alors inconnues, ainsi que de surprenantes îles dans un lac de lave.

En utilisant les données de Juno, les chercheurs ont créé des animations qui mettent en valeur ces lacs volcaniques et ces imposantes montagnes…

L’affaissement des villes chinoises est le signe d’un problème beaucoup plus global

Des dizaines de scientifiques chinois ont tiré la sonnette d’alarme en s’appuyant sur une analyse détaillée des données satellitaires pour déterminer les mouvements des sols à travers la Chine, en écrivant qu’un tiers des citadins du pays pourraient se retrouver dans une « ville en train de s’affaisser ».

Dirigée par Zurui Ao, Xiaomei Hu et Xie Hu de l’Université normale de Chine du Sud et de l’Université de Pékin, la recherche publiée cette semaine…

La voile solaire avancée de la NASA s’est déployée sans encombre dans l’espace

La NASA a lancé son système de voile solaire composite avancé (Advanced Solar Sail) à bord d’une fusée Electron de RocketLab, déployant ainsi une voile de 9 mètres en orbite terrestre basse…

Des millions de joueurs du jeu vidéo Borderlands 3 font avancer la recherche biomédicale

Plus de 4 millions de joueurs jouant à un mini-jeu de science citoyenne dans le jeu vidéo Borderlands 3 ont aidé à reconstituer l’histoire de l’évolution microbienne des bactéries de l’intestin humain…

La vieille sonde Voyager 1 de la NASA rétablit la transmission de ses données après 5 mois de charabia

La sonde Voyager 1 a renvoyé des données exploitables pour la première fois depuis plus de 5 mois, ce qui laisse espérer que la mission, vieille de 46 ans, pourra enfin reprendre ses activités normales.

La sonde interstellaire préférée de la NASA a transmis samedi au centre de contrôle de la mission des données sur la santé et l’état de ses systèmes embarqués…

Photos : Lorsque deux satellites dans des directions opposées se croisent dans l’espace à 10 000 km/h

La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA a pris une photo parfaitement synchronisée lorsqu’elle a croisé le chemin d’un autre engin spatial en orbite autour de la lune.

La sonde LRO, qui est en orbite autour de la lune depuis 15 ans, a pris plusieurs images de l’orbiteur lunaire Danuri de l’Institut de recherche aérospatiale de Corée, alors que les deux engins spatiaux, voyageant sur des orbites presque parallèles, se sont croisés dans des directions opposées au cours de trois orbites entre le 5 et le 6 mars…

Le professeur physicien Peter Higgs, célèbre pour avoir prédit l’existence du boson de Higgs, meurt à l’âge de 94 ans

Le professeur Peter Higgs, lauréat du prix Nobel, physicien théoricien britannique célèbre pour avoir prédit l’existence d’une nouvelle particule, le boson de Higgs, est décédé lundi 8 avril. L’université d’Édimbourg, où Higgs était professeur émérite, a annoncé mardi qu’il était « décédé paisiblement chez lui … à la suite d’une courte maladie ».

Les bosons de Higgs sont l’excitation quantique du champ de Higgs, un champ qui remplit tout l’univers et qui interagit avec les particules…

Voyager 1 : Les ingénieurs de la NASA ont repéré la puce défectueuse qui pourrait permettre de réparer l’ordinateur de la plus vieille sonde spatiale

L’une des plus anciennes (47 ans) et des plus lointaines sondes envoyées dans l’espace par l’humain, la sonde Voyager 1 souffre d’une importante défaillance qui l’empêche de transmettre des données scientifiques ou techniques vers la Terre. Les ingénieurs de la NASA ont réduit le problème de la sonde Voyager 1 à une seule puce défectueuse. Il pourrait désormais être possible de contourner la mémoire corrompue et de remettre la sonde interstellaire en état de marche…

Les astronautes sont conscients de la distance à laquelle ils "volent" dans l’espace en dépit de la microgravité

Des scientifiques étudiant les astronautes à bord de la Station spatiale internationale ont déterminé que les humains sont étonnamment doués pour s’orienter et évaluer la distance qu’ils ont parcourue en microgravité.

Selon Laurence Harris, spécialiste de la vision et de la perception du mouvement à l’université York au Canada, auteur principal de la nouvelle étude…

Pin It on Pinterest

Share This