Alors que la vie émergeait sur Terre, Vénus aurait été habitable
Notre planète est assez similaire à Vénus sur un certain nombre de points. Par exemple, elles sont très similaires en taille et en masse. Cependant, en dépit d’être si identique par rapport à ces mesures, Vénus présente des températures très élevées, jusqu’à 427°C, ce qui ne correspond pas vraiment aux normes de la vie terrestre. Vénus a également très peu d’eau, environ 100 000 fois moins que sur Terre. Tout cela la rend, bien évidemment, incapable d’abriter la vie telle que nous la connaissons.
Mais certains chercheurs estiment que cela n’a pas toujours été le cas.
Vénus et la Terre (Wikimedia)
Venus Express, une sonde lancée par l’Agence Spatiale Européenne vers Vénus, a confirmé que la planète, au cours de son évolution, a perdu de grandes quantités d’eau dans l’espace par le rayonnement ultraviolet qui l’a fait fuir à travers son atmosphère (comme pour Mars). La sonde a également montré que le deutérium, une forme lourde d’hydrogène, était abondant dans l’atmosphère de Vénus, suggérant que la planète était, jadis, composée d’une grande quantité d’eau qui a été perdue au fil du temps. Ainsi, les chercheurs estiment qu’il est possible que Vénus présentait de grandes étendues d’océans, pendant 2 milliards d’années selon les plus récentes estimations, qui l’ont rendu habitable à un moment donné, par le passé.
Pour Michael Way, du Goddard Institute for Space Studies de la NASA à New York qui, avec son équipe, a réalisé des modèles climatiques de Vénus publiés récemment dans une étude (lien plus bas), l’indice est intéressant, mais pas encore concluant :
Il y a de grandes incertitudes quant à la compréhension de la Terre, non seulement sur son histoire climatique, mais également sur la façon dont la vie a commencé. Il n’y a aucune raison que la vie sur ce monde n’ait pas existé dans ces océans [océans vénusiens]. Mais c’est tout ce que vous pouvez dire.
Afin de déterminer la quantité exacte d’eau dont disposait la planète auparavant et si, oui ou non, elle a entretenue de la vie, la NASA prévoit une mission qui impliquerait de se rendre sur la surface de la planète avec une sonde dans les nuages tandis qu’une autre serait placée en orbite autour de la planète afin d’imager sa surface pour rechercher des indices pertinents.
La NASA à ainsi imaginée une mission, encore à l’état de concept, nommée VERITAS pour étudier les similarités de Vénus avec notre planète et, comme le note la NASA, de créer « une topographie globale en haute résolution, l’imagerie de la surface de Vénus, de produire les premières cartes et de déterminer la composition de la surface du globe. »
Représentation artistique de la mission VERITAS (NASA)
L’étude publiée dans The Geophysical Research Letters : Was Venus the First Habitable World of our Solar System ?
En fait, aucun indice ne prouve aujourd’hui que Vénus n’a pas été victime d’une civilisation telle que la nôtre, qui a emballé le climat et s’est auto-détruite… Un peu comme nous dans quelques décennies, vu comme c’est parti !