Quand il s’agit d’habitabilité, la Terre ne fournirait apparemment pas le meilleur exemple. En effet, des astrobiologistes estiment que nous devrions chercher des planètes qui sont plus hospitalières à la vie que la nôtre, une nouvelle classe d’objets qu’ils appellent des “mondes superhabitables”. Ils savent même où nous devrions chercher.
Image d’entête : Kepler-62f, l’une des 3 planètes ressemblant le plus à la Terre et en zone habitable.
Dans la recherche d’une vie extraterrestre, les astrobiologistes se déplacent de plus en plus au-delà de la frontière qui définit l’hypothèse de la zone habitable (ZH). Comme une récente étude l’a noté, la vie pourrait apparaitre sur des planètes et des lunes en dehors de la ZH, ce que les auteurs ont surnommé la zone habitable du sous-sol. Mise à part ce point, ce n’est pas parce qu’une planète peut accueillir de l’eau liquide à sa surface, selon les critères pour l’habitabilité, que cela signifie qu’elle peut aussi favoriser la vie.
En effet, alors que nous cherchons la vie sur d’autres planètes, nous avons utilisé la Terre comme notre référence standard. En pratique, c’est le seul modèle dont nous disposons et il semble assez bon ; La Terre grouille de vie depuis des milliards d’années et elle a même donné naissance à une puissance civilisation capable d’aller dans l’espace.
Cela étant dit, sommes-nous vraiment sûrs que cela soit le meilleur modèle pour l’habitabilité ? D’autres planètes ou lunes pourraient-elles être encore plus propices à la vie ? Deux astrobiologistes prétendent que oui. Pour trouver un monde habitable et, finalement, habité, ils soutiennent que nous devrions adopter une approche biocentrique plutôt que géo- ou anthropocentrique.
La recette d’un monde Superhabitable
La superhabitabilité décrit une parfaite cohérence de facteurs de convivialité pour la vie. Dans leur récente étude (lien plus bas), les astrobiologistes René Heller et John Armstrong en décrivent 18. Tout d’abord, la superhabitabilité survient sur des planètes terrestres avec des masses de deux à trois fois celle de la Terre. Les planètes de cette taille disposent d’un certain nombre de choses qui pourrait les aider, comme :
- De longues périodes d’activité tectonique pour induire des cycles carbonate-silicate qui sont actifs sur une grande échelle de temps
- Un bouclier magnétique renforcé pour protéger contre les rayonnements cosmique et stellaire à haute énergie
- De grandes zones de surface, permettant une plus grande biodiversité, mais si celle-ci est trop grande la vie ne peut pas correctement apparaitre, évoluer et se diversifier en raison de l’excès de gravité
- Des surfaces lisses fournissant davantage de mers peu profondes, ce qui permet d’accroitre l’habitabilité (la vie adore les eaux chaudes et peu profondes)
- Le fractionnement et la distribution optimale terre-océan ; les supercontinents ne sont pas très adaptés (comme le Gondwana sur Terre, qui comportait de vastes déserts intérieurs); la diversité des continents fournit également des effets modérateurs sur l’atmosphère
- Une atmosphère plus épaisse que celle de la Terre, ce qui permet des températures légèrement plus chaudes, mais pas trop élevées
En outre, des planètes ou des lunes superhabitables devraient être d’une grande diversité biologique car, plus la biodiversité est élevée, plus les planètes seront habitables dans le long terme.
“Cosmologiquement” parlant, les planètes superhabitables devraient orbiter des étoiles qui sont légèrement plus petites que notre soleil, en particulier des naines orange (étoiles de type K V). Idéalement, ces étoiles devraient être assez âgées et avoir la capacité de brûler pendant encore un long, long moment.
Cela aiderait aussi, que la planète soit dans un système solaire avec d’autres planètes habitables, augmentant ainsi les chances de panspermie.
Les mondes Superhabitable devraient également connaitre, à leur début, des bombardements planétaires à partir d’objets célestes, comme des astéroïdes et des comètes. Ceci permet d’obtenir les molécules et les composés volatils organiques essentiels. En général, ces périodes actives diminuent au fil du temps, résultant en des périodes de stabilité prolongée et en une baisse spectaculaire des évènements d’extinction de masse.
Les scientifiques affirment que les orbites stables, presque circulaires ne sont pas une exigence.
Sans surprise, ces planètes devraient idéalement résider dans la zone habitable d’un système solaire et disposer d’une rotation propice à la vie. Sur ce dernier point, les auteurs vont à l’encontre des estimations actuelles :
Il n’est pas certain que toute vitesse de rotation donnée soit souhaitable pour la vie, tant qu’elle contribue à maintenir la surface uniformément habitable, tandis que des changements radicaux dans une telle vitesse de rotation peuvent être préjudiciables. L’existence de la Lune a-t-elle encouragé la vie à évoluer en changeant les cycles diurnes et de marées, ou était-ce un obstacle à l’évolution ? Est-ce que des changements modérés de l’obliquité d’un monde ou de sa vitesse de rotation obligent la vie à s’adapter à un large éventail de conditions environnementales, déclenchant ainsi une évolution plus diversifiée ? En fin de compte, est-il possible qu’une planète terrestre sans une grosse lune, ou une planète soumise à des changements de rotation, soit superhabitable ?
Compte tenu de tous ces facteurs, les scientifiques estiment que la Terre n’est que "marginalement" habitable.
Pour Heller et Armstrong ; il y a un système candidat à la superhabitabilité qui est connu, l’étoile Alpha Centauri K1V B. C’est le système le plus proche du nôtre à "seulement" 4,37 années-lumière. Plus remarquable encore, on sait qu’elle accueille au moins une planète de la masse de la Terre avec une orbite de 3,235 jours et un soleil qui est un peu plus développé que le nôtre. Le système dispose même des niveaux de rayonnement modérés qui ne devraient pas causer d’importantes variations climatiques sur ses planètes.
A partir de “Découverte d’une planète dans le système d’étoiles le plus proche de la Terre” : cette représentation artistique montre la planète décrivant une orbite autour de l’étoile Alpha Centauri B, un membre du système d’étoile triple qui est le plus proche de la Terre. Alpha Centauri B est l’objet le plus brillant dans le ciel et l’autre objet éblouissant est Alpha Centauri A. Notre propre Soleil est visible en haut à droite.
Selon les scientifiques :
Il offre une cible idéale pour les recherches de planètes dans la HZ et, finalement, pour des mondes superhabitables. Si la vie sur une planète ou une lune dans la HZ de Alpha Centauri B a évolué de façon similaire comme elle l’a fait sur terre et si cette planète a eu la chance de recueillir de l’eau à partir des comètes et des planétésimaux, alors des formes primitives de la vie pourraient déjà avoir prospéré dans ses eaux ou sur sa surface.
Leur étude publiée dans Astrobiology: Superhabitable Worlds.
Bonjour Guru, bonjour tout le monde.
Je trouve que ces dernière année tous va trop vite, on et passer en moins de dix ans a une exception ( notre bonne vieille terre ) à aujourd’hui, on a l’impression que aujourd’hui tout corps céleste peut abriter la vie ( Hors étoile bien sur ).
Quel son vos avis sur se changement radical en si peut de temps ?
Moi en ce qui me concerne ça me convient .Ca permet de mettre l’humain à sa place c’est à dire en temps que vulgaire être vivant , un animal .
On est juste un peu plus évolué que les autres espèces et on risque à long terme de tomber sur plus avancé technologiquement ( et inversement ) .
Peut être que de mon vivant je n’assisterai pas à cet évènement mais il y aura des retombées qui peuvent être bonnes comme mauvaises .
Le changement radical replace les religieux ( et autres croyances ) là où ils doivent être .Je ne suis pas pour le transhumanisme par ex . mais il faut avouer que la science apporte la neutralité et évite les extrémismes .
Je trouve que c’est une bonne chose de se rendre compte de tout cela du point de vue d’une sorte d’assurance, que, même si nous disparaissons, il y auras quand même la vie ailleurs. C’est rassurant.
Et qu’es qui nous interdit de trouver des milieux où la vie peut survivre et d’y introduire la vie. Une sorte de Panspermie artificielle, se serais une des belles choses que l’humanité pourrais faire.
Dans quelque années ce sera l’expatriation vers les étoile .
Les gars font pas mal de conjectures, sur du vent…
Bien au contraire les Super-Terres posent beaucoup plus de problèmes qu’elles n’en résolvent. Toutes les planètes de ce type trouvées sont en fait des géantes gazeuses qui n’ont rien d’hospitalières.
Tout à une raison, il y a tellement de facteurs qui sont entrés en compte pour donner naissance à une vie complexe sur notre planète qu’il est plus que simpliste de croire à ces visions.