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La biologiste Danielle Mersch et ses collègues de l’Université de Lausanne ont étiqueté des centaines de fourmis et les ont suivi numériquement pour voir comment elles forment des groupes sociaux et travaillent collectivement. Sur la base de ces données qui, selon les scientifiques, sont les plus nombreuses récoltées aujourd’hui sur l’interaction des fourmis, ils ont créé des cartes de chaleur et visualisé les trajectoires des fourmis.

L’équipe a élevé six colonies de fourmis (Camponotus fellah) dans leur laboratoire et  étiqueté chaque ouvrière avec un papier portant un symbole unique semblable a un code  barres.mersch-fourmis-code

Les colonies, chacune comprenant plus de 100 fourmis, vivent dans des enclos plats filmés par des caméras placées au-dessus. Un ordinateur a automatiquement reconnu les étiquettes et a enregistré la position de chaque individu deux fois par seconde (voir la vidéo ci-dessous). Sur plus de 41 jours, les chercheurs ont recueilli plus de 2,4 milliards de lectures et ont documenté 9,4 millions d’actions réciproques entre les ouvrières.

Les biologistes ont constaté que les ouvrières se répartissent en trois groupes sociaux qui ont des rôles différents : les soins de la reine et des jeunes; le nettoyage de la colonie, et la recherche de nourriture. Les différents groupes se déplacent autour de différentes parties du nid, et les insectes ont tendance à obtenir promotion d’un groupe à un autre à mesure qu’elles vieillissent, selon les chercheurs dans un article publié cette semaine (lien plus bas).

Les chercheurs ont constaté qu’environ 40 % des ouvrières étaient des infirmières, qui restaient presque toujours avec la reine et sa couvée. 30 % étaient des fourmis en quête de nourriture, “butineuse”, qui récolte la plupart de la nourriture pour la colonie et elles sont trouvées près de l’entrée du nid. Le reste représente les nettoyeuses et celles-ci visitent les tas de déchets de la colonie.

Les ouvrières changent d’emplois alors qu’elles vieillissent, les nourrices sont généralement plus jeunes que les nettoyeuses, qui sont plus jeunes que les butineuses. Les abeilles passent par des transitions similaires, de jeunes infirmières à vieilles butineuses, et cette étude fournit une très bonne preuve que les fourmis font de même.

Les nettoyeuses sont plus largement dispersées, patrouillant toute la colonie et interagissant avec chacune des deux autres castes.

Cette organisation a probablement des effets d’une grande portée. Par exemple, les butineuses qui rentre au bercail communiquent plus efficacement l’emplacement de la nourriture à d’autres butineuse sans se tracasser de la colonie entière. De même, en restant dans le même groupe /caste à l’entrée de la colonie, elles pourraient éviter de mettre en danger la reine et la précieuses couvée en les exposants à leurs éventuel parasites ou maladies.

Une idée que veut tester Danielle Mersch ainsi que d’essayez de comprendre pourquoi les fourmis se déplacent d’un travail à l’autre. Nous attendrons aussi les résultats de cette autre expérience de l’Université d’York qui consistait à équiper des fourmis d’émetteurs radios pour suivre le comportement d’une colonie.

L’étude publiée sur Nature : Tracking Individuals Shows Spatial Fidelity Is a Key Regulator of Ant Social Organization.

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