Respiration martienne : quelque chose a encore relâché une grosse bouffée de méthane détectée par l’astromobile Curiosity sur la planète rouge
Les dernières mesures du méthane effectuées sur Mars continues de susciter l’intérêt des scientifiques de la planète alors qu’elles révèlent la plus grande quantité de ce gaz jamais détecté au cours de la mission de sept ans de l’astromobile Curiosity de la NASA, ce qui soulève à nouveau la perspective d’une vie microbienne à un moment donné, quelque part sur la planète rouge.
Image d’entête : cette image a été prise par la Navcam (caméra de navigation) du Curiosity le 18 juin 2019, le 2440e jour martien, ou sol, de la mission. Elle montre une partie du « Teal Ridge », que l’astromobile a étudié dans une région appelée « clay-bearing unit”. (NASA/ JPL-Caltech)
Comme le méthane est un sous-produit de la vie organique sur Terre, sa détection en quantité importante sur d’autres planètes représente un événement digne de mention dans les milieux scientifiques. Les vaches sont un exemple de source de méthane sur notre planète, mais le gaz peut aussi provenir de sources géologiques comme les volcans.
Un selfie du Curiosity en février 2013. (NASA)
Quelles que soient les raisons pour la présence de méthane sur Mars, les scientifiques veulent absolument en savoir plus. La chasse au méthane fait partie de la mission du Curiosity et, bien qu’elle n’ait rien trouvé dans les premiers temps et qu’elle ait réduit les espoirs de trouver de la vie sur Mars, elle a rapidement commencé à enregistrer des pics de méthane atmosphérique, avec une mesure en 2013, de 15 parties par milliard, selon le relevé.
Puis en 2014 :
Puis en avril de cette année :
Puis un peu plus tard dans le même mois, avec une détection bien plus faible de méthane par la sonde ExoMars Trace Gas Orbiter (TGO) :
Le plus récent et le plus grand pic de méthane a été relevé la semaine dernière par les scientifiques de la NASA, établissant un nouveau record pour la mission à environ 21 parties par milliard. Le méthane n’a pas tendance à rester très longtemps dans l’atmosphère, alors ce genre de détections sont passionnantes, car elles suggèrent qu’il a été libéré dans l’histoire relativement récente de Mars.
Mais on ne sait pas encore très bien d’où il vient. Bien qu’il n’y ait actuellement pas de volcans actifs sur Mars, il est possible qu’il s’agisse encore d’un processus géologique, comme une réaction chimique entre des roches carbonatées, l’eau et l’hydrogène.
Le cycle supposé du méthane sur Mars, montrant comment le gaz est produit et détruit. (ESA)
Le Curiosity n’a aucun moyen de déterminer seul la source, mais la NASA prévoit d’utiliser les données des expériences de suivi menées au cours du week-end pour faire la lumière sur cette découverte.
Selon Thomas Zurbuchen, administrateur associé de la NASA pour la Direction des missions scientifiques :
Bien que l’augmentation des niveaux de méthane mesurés par le Curiosity soit excitante, en tant qu’indicateurs possibles de la vie, il est important de se rappeler qu’il s’agit d’un résultat scientifique précoce. Pour maintenir l’intégrité scientifique, l’équipe scientifique continuera d’analyser les données avant de confirmer les résultats.
Annoncée sur le site de la NASA : Curiosity Detects Unusually High Methane Levels.