À l’aube de la nouvelle année, la Chine a posé la sonde Chang’e 4 sur la face cachée de la Lune. Parmi ses diverses missions scientifiques, Chang’e 4 a été chargée de faire pousser du coton, des pommes de terre, des levures et d’élever des mouches des fruits.

Graines de cotons, pommes de terre, levures et des mouches des fruits emmener sur la face cachée de la Lune. (Université de Chongqing)

Récemment, les médias d’État chinois ont annoncé que la première graines de coton a germé. C’est la première fois qu’une plante commence à pousser sur la lune, ouvrant de nouvelles et passionnantes possibilités pour l’exploration spatiale. Auparavant, les plantes n’étaient cultivées qu’en microgravité à bord de la Station spatiale internationale.

Image d’entête : le germe de coton à l’extrême gauche. (CNSA/ Université de Chongqing)

Les plantes n’étaient pas cultivées dans le sol lunaire, mais dans de mini-biosphères autosuffisantes. Chaque type de plante ou d’organisme est arrivé sur la lune à l’intérieur de son propre conteneur, où des capteurs de surveillance contrôlent l’eau, la température, la pression, l’humidité, les nutriments et assurent un microclimat semblable aux conditions que l’on trouve sur Terre.

Le plus grand défi est de contrôler la température qui, à la surface de la Lune, peut fluctuer entre -173°C et 100°C. Par exemple, le coton germé est mort après 9 jours de croissance pendant une nuit glaciale le dimanche, lorsque les températures sont descendues à -150°C, submergeant les chauffeuses. Théoriquement, la seule chose qui devrait être différente dans un environnement super contrôlé est la gravité, qui est, sur la Lune, de 16,6% de celle à la surface de la Terre.

Selon le responsable de la mission, He Rongwei, de la Société de sciences et technologies aérospatiales de Chine (CASC) :

Chang’e-4 est la première sonde de l’humanité à se poser et à explorer l’autre côté de la lune. Cette mission est aussi le projet de recherche sur l’exploration de l’espace lointain le plus significatif au monde en 2018.

L’ensemble de l’expérience est contenu dans un conteneur de seulement 18 cm de hauteur et pesant 3 kg.

La capsule utilisée pour faire pousser des plantes sur la Lune. (Université de Chongqing)

Sur Terre, des scientifiques chinois ont mis en place une expérience de contrôle identique, qui ferait pousser les plantes beaucoup plus vite que sur la lune.

Certains craignent que l’expérience chinoise ne contamine biologiquement la lune. C’est peut-être le cas, mais il y a eu de nombreuses missions qui ont effectué des atterrissages contrôlés ou qui se sont écrasés sur la lune depuis les années 1960, et elles ont également transporté d’éventuels contaminants.

Le fait que les plantes semblent pousser normalement sur la lune est une très bonne nouvelle pour l’exploration spatiale. Les résultats suggèrent que les astronautes pourraient cultiver leur propre nourriture sur la Lune dans des environnements contrôlés, libérant ainsi un précieux espace de chargement pour des missions d’approvisionnement à partir de la Terre. C’est d’autant plus important sin l’on utilise la Lune positionnée comme un point d’étape pour se rendre vers Mars. Auparavant, des chercheurs trouvaient de la glace à la surface de la Lune qui pouvait être utilisée pour alimenter un avant-poste en eau ou en carburant.

Selon le professeur Liu Hanlong, responsable scientifique à l’origine de cette expérience :

Nous avons pensé à la survie future dans l’espace. Connaître la croissance de ces plantes dans un environnement à faible gravité nous permettrait de jeter les bases de notre future base spatiale.

A partir des médias d’État (Chinois) Xinhua : Moon sees first cotton-seed sprout, GB Times : Chang’e-4: Cotton seeds are sprouting on the far side of the Moon et de l’université de Chongqing : Change-4 Probe lands on the moon with “mysterious passenger” of CQU.