Au moins, une chose est sûre, les rayures du zèbre ne le rafraichissent pas
… il ne reste plus que 17 hypothèses à rayer (…) de la liste…
Il existe, selon une équipe de chercheurs de l’université Eötvös Loránd de Hongrie, « jusqu’à 18 théories sur les fonctions possibles des rayures des zèbres ».
L’équipe, dirigée par Gabor Horvath, a réussi à éliminer une des hypothèses, après avoir démontré que les bandes de couleur n’aident pas, comme suggéré précédemment, les animaux à rester au frais sous le soleil africain.
Depuis Charles Darwin, la réflexion sur le but des rayures zébrées fut un passe-temps populaire chez les naturalistes. Avec la régulation thermique, leur présence a été provisoirement expliquée comme étant un camouflage, une protection contre les insectes piqueurs, pour l’interaction sociale et bien d’autres choses.
L’hypothèse pour la régulation de la chaleur soutient que les bandes noires et blanches des animaux absorbent et réfléchissent la chaleur à des vitesses différentes. Le gradient de température entre les deux zones de liaison se traduit par de petits tourbillons d’air juste au-dessus de la peau, dont les mouvements servent à refroidir l’animal.
A partir de l’étude, représentation de l’hypothèse de refroidissement par bandes zébrées. Selon l’hypothèse de la thermorégulation, en plein soleil, les bandes noires sont plus chaudes que les bandes blanches, de sorte que par temps calme, il peut y avoir des courants d’air ascendants et descendants au-dessus des premières et des dernières bandes, respectivement. (Horváth et col./ Scientific Reports)
Pour tester cela, Horvath et ses collègues ont choisi dans un premier temps de ne pas mener d’expériences avec de vrais zèbres. A la place, ils ont utilisé des barils métalliques remplis d’eau, chacun recouvert d’une peau de cheval, de vache ou de zèbre. En plus des rayures, naturelles et artificielles, les peaux étaient noires, blanches et grises.
L’installation expérimentale. Disposition des 6 barils et de la station météorologique utilisée dans les expériences sur le terrain. (Horváth et col./ Scientific Reports)
Les barriques ont ensuite été laissées au soleil pendant 4 mois et leurs températures en leur centre ont été continuellement mesurées. Même après plusieurs journées chaudes consécutives, la température des barriques à rayures zébrées n’était pas différente de celle des barriques grises.
Selon les chercheurs :
La température moyenne du cœur des barils a augmenté comme suit : bovins blancs, bovins gris, zèbres réels, zèbres artificiels, chevaux gris, bovins noirs.
Pour s’assurer que les barils fonctionnaient comme des analogues/ répliques adéquats des animaux en question, Horvath et ses collègues les ont soumis à l’imagerie thermique.
Les barils à rayures zébrés et éclairés par le soleil reproduisent bien les caractéristiques de température de surface des zèbres éclairés par le soleil.
A partir de l’étude, thermographie d’une partie des barils utilisés dans les expériences. (Horváth et col./ Scientific Reports)
La recherche a révélé qu’étant donné qu’il n’y avait pas de différence significative entre les barils gris et les barils à rayures zébrées, l’idée que ces manteaux fonctionnent comme des glacières portables n’était pas soutenue.
Heureusement, de précédentes recherches ont déjà exclu deux autres grands concurrents, le camouflage et l’interaction sociale, nous nous rapprochons donc un peu plus de leur véritable nature, car cette dernière ne fait les choses au hasard.
Deux autres hypothèses majeures demeurent. La première est l’idée que les rayures produisent une sorte d’illusion d’optique qui « éblouit » les prédateurs lorsque les zèbres courent. C’est possible, mais la communauté scientifique n’est toujours pas d’accord sur ce point.
L’autre est que les rayures dissuadent les mouches suceuses de sang de piquer. Cela pourrait avoir un rapport avec la polarisation. Une étude de 2012 (à laquelle Horváth a également participé) a montré que les bandes claires et foncées reflètent la lumière polarisée d’une manière qui dissuade les insectes volants. Pour faire simple, les mouches n’aiment pas atterrir sur les manteaux rayés des zèbres.
Et cela expliquerait clairement le nombre plus élevé de rayures dans les climats plus chauds. Les mouches les plus gênantes pour les zèbres préfèrent aussi les températures plus chaudes.
Néanmoins, il pourrait y avoir de multiples raisons pour les rayures. Nous ne le saurons peut-être pas avec certitude tant qu’ils n’auront pas tous été testés sur le terrain.
L’étude publiée dans Scientific Reports : Experimental Evidence That Stripes Do Not Cool Zebras.
Il est à noter que cette même équipe de chercheur à remporter le prix de physique des IG NObel de 2016 (qui récompense la science qui fait rire et ensuite réfléchir) pour avoir découvert pourquoi les chevaux aux poils blancs sont les plus à l’épreuve des taons et pourquoi les libellules sont fatalement attirées par les pierres tombales noires.
Combien a du couter tous ces d études qui ont été fait au sujet des zèbres ? Je suis pour la recherche, la science et pour la préservation de la nature.
Mais, parfois, je me demande pourquoi continuer à dépenser autant surtout que cela ne va pas améliorer la situation des zèbres…
Utilisez cette dépense pour la sauvegarde des zèbres me paraît beaucoup plus judicieux.
Ces études n ont pas pour bu de servir d autres intérêts moins avouable, plus mercantiles …?