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“Un éden de Ptérosaure” : découverte de centaines d’œufs fossilisés d’un ancien reptile volant

3 Déc 2017 | 3 commentaires

Hamipterus tianshanensis

Une équipe internationale de paléontologues a découvert en Chine un site très riche en fossiles, avec plus de 200 œufs fossilisés de l’espèce de ptérosaure du crétacé, l’Hamipterus tianshanensis dont certains contiennent encore les restes d’embryons.

Vous pouvez imaginer la joie des chercheurs face à cette découverte, d’autant plus que les œufs de ptérosaure sont très rares.

Les ptérosaures étaient un ordre de reptiles volants qui se sont éteints, il y a 66 millions d’années. Ce n’étaient pas réellement des dinosaures, mais ils se sont éteints en même temps. Avec les chauves-souris et les oiseaux, ils sont les seuls vertébrés à véritablement voler. Et bien que ces créatures aient dominé le ciel pendant environ 162 millions d’années, seule une poignée de fossiles d’œufs de ptérosaure ont été trouvés, dont six œufs en 3 dimensions, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas été complètement aplatis par des millions d’années d’écrasement sous des sédiments.

Selon la nouvelle étude, un site du bassin chinois de Turpan-Hami au Xinjiang a révélé contenir 215 beaux œufs souples et miraculeusement tridimensionnels, dont 16 contiennent des restes d’embryons. Les chercheurs soupçonnent également qu’il pourrait y avoir jusqu’à 300 œufs de plus dans le même bloc de grès.

Pas étonnant que Xiaolin Wang, auteur principal de l’étude et paléontologue à l’Académie des Sciences de Chine, ait déclaré que cette découverte pouvait être décrite comme une sorte “d’Eden Ptérosaure ».

Des os et des œufs de ptérosaures fossilisés du site de Turpan-Hami au Xinjiang. (A. Kelner/ UFRJ)

Hamipterus tianshanensis3 17

Qui plus est, accompagnant la pléthore d’œufs, il y avait également des squelettes de ce qui semble être des bébés, des juvéniles et des adultes. Cela signifie que les scientifiques disposent maintenant de plus d’informations qu’ils n’en ont jamais eu sur la façon dont les ptérosaures se développaient de l’œuf à l’âge adulte.

Avec une envergure d’environ 3 m, un H. tianshanensis adulte avait des airs d’albatros, en y rajoutant une grande crête sur toute la longueur de leurs têtes et des dents semblables à des clous. Cette espèce ne semble pas avoir eu de plumes selon Alexander Kellner, coauteur de la nouvelle étude et paléontologue au Musée national de l’université fédérale de Rio de Janeiro au Brésil.

Kellner étudie ces anciens animaux depuis plus de 30 ans et il a personnellement participé à la désignation ou à la description de plus de 20 espèces, incluant l’espèce en question que Kellner, Wang et leurs collègues ont découverte en 2014.

L’H. tianshanensis mangeait probablement du poisson et il habitait dans des environnements chauds et secs. Il aurait enterré ses œufs dans le sable et la végétation trouvés sur les rives de lacs ou de rivières.

Comme pour l’image d’entête, représentation de ptérosaure Hamipterus tianshanensis. (Zhao Chuang)

Hamipterus tianshanensis2

C’est aussi probablement pourquoi tant d’œufs ont été trouvés ensemble. Kellner soupçonne que de récentes tempêtes ont provoqué des inondations torrentielles qui les ont déterrés.

L’étude indique que les nouveau-nés du H. tianshanensis n’auraient pas été capables de voler immédiatement parce que plusieurs des œufs examinés par l’équipe présentaient des os des ailes moins développés que prévu. Cela pourrait signifier que les bébés ptérosaures passaient un certain temps sur le sol à chasser les insectes tout en essayant de ne pas être mangés avant d’apprendre à prendre leur envol. Kellner a même spéculé que les femelles ptérosaures et peut-être même les mâles seraient restés auprès des nouveau-nés pour les aider à traverser cette étape si précaire de leur vie.

Mais d’autres chercheurs, comme Michael Habib, paléontologue à l’université de Californie du Sud, estiment que cela ne prouve pas nécessairement que les jeunes ptérosaures étaient incapables de voler.

Il est important de noter que si les ailes sont moins développées que les os des cuisses à certains égards, les os des ailes sont encore beaucoup plus robustes que ceux des membres postérieurs.

David Unwin, expert en ptérosaures et paléobiologiste à l’université de Leicester (Angleterre), n’est pas non plus convaincu par cette hypothèse. Pour commencer, précise-t-il, les embryons en question étaient probablement à moitié formés, ils se seraient donc développés davantage avant d’éclore.

De plus, aucun de ces embryons n’a encore de dents et si les ptérosaures sont semblables à d’autres groupes de reptiles en développement, comme la plupart des experts l’admettent, le manque de dents est un bon indicateur qu’ils n’étaient pas entièrement formés. Pour Unwin, cela rend la découverte encore plus importante parce que tous les embryons de ptérosaure qui ont été découverts jusqu’ici étaient dans une phase avancée de leur développement et presque prêts à éclore :

Et bien que ce soit merveilleux d’avoir ceux-là, ils ne sont pas vraiment différents des nouveau-nés. Je pense donc que ces nouvelles découvertes embryonnaires sont vraiment intéressantes, car avec celles-ci, nous pouvons commencer à reconstruire le développement embryonnaire des ptérosaures à l’intérieur de l’œuf, je pense juste que cela prendra du temps.

Unwin estime également que nous aurons besoin de plus de preuves pour démontrer une autre suggestion de l’étude : que cette espèce de ptérosaure établissait des nids communs, comme les manchots. Unwin pense qu’il est plus probable qu’un groupe de ptérosaures femelles pondent simplement leurs œufs dans la même région, un peu comme les tortues femelles retournant sur les mêmes plages année après année.

Quoi qu’il en soit, cette étude n’est probablement que la pointe de l’iceberg et un tel site pourrait aisément soutenir une décennie ou plus de recherches. Les ptérosaures furent les premiers animaux à épines dorsales à maîtriser le vol propulsé. La façon dont ils ont fait ce qu’ils ont fait, et aussi longtemps, n’est qu’un des mystères que les chercheurs espèrent résoudre.

L’étude publiée dans Science : Egg accumulation with 3D embryos provides insight into the life history of a pterosaur.

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