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Alors qu’il était sur le point de disparaitre, le diable de Tasmanie développe une résistance à son cancer

1 Sep 2016 | 4 commentaires

Diable de Tazmanie2

En un peu plus de 20 ans, la maladie “Devil Facial Tumour Disease(DFTD) a ravagé la population de diables de Tasmanie sur l’île australienne, ce qui a entrainé une réduction globale de 80 % de l’espèce. Le cancer transmissible se distingue par des tumeurs faciales rouges et suintantes, fatales dans presque 100 % des cas, 6 mois après avoir contracté la maladie.

Sur la base de modèles statistiques, les populations de diable sur la bordure Est de l’île, où les chercheurs ont d’abord détecté la maladie en 1996, devraient déjà être éteintes, mais cela n’a pas eu lieu. De petites populations s’accrochent encore à la vie, parce que, comme de nouvelles preuves le suggèrent, les diables de Tasmanie pourraient développer une résistance à leur mortel cancer.

Ces animaux sont le plus grand marsupial carnivore et ce sont des animaux notoirement violents, qui mordent la face leur congénère lors de rencontres sociales. Voilà pourquoi la maladie se propage si rapidement. En ce mordant, les cellules malignes d’un  diable infectées se retrouvent dans les plaies ouvertes d’un autre diable, propageant ainsi la maladie.

Diable de Tazmanie3

En tant que prédateur, le diable de Tasmanie représente l’un des premiers chainons dans une longue chaine écologique et si l’espèce venait à s’éteindre, la perte aura des répercussions jusqu’en bas de la chaîne alimentaire. Les diables contrôlent les populations de renard et le nombre de chats sauvages, protégeant ainsi les populations de chat marsupial moucheté, de pademelon à ventre rouge et de bettongie de Tasmanie, qui sont toutes endémiques à l’île.

La biologiste Menna Jones, de l’université de Tasmanie, a effectué des captures et des prélèvements d’échantillons de diables de Tasmanie afin de surveiller les populations et la propagation de la maladie. Son long et difficile travail a permis aux scientifiques d’étudier comment certains diables survivent, défiant les prédictions. Sa vaste bibliothèque d’échantillons de tissus inclus des spécimens recueillis avant que la maladie ne se répande sur l’île et durant son émergence, des données qui se sont révélées cruciales.

En utilisant des échantillons de 294 diables de trois populations différentes, les chercheurs ont identifié deux régions du génome qui différait entre la pré et la post émergence du DFTD. Cinq des sept gènes, contenus dans ces régions, sont liés aux fonctions immunitaires et au risque de cancer chez d’autres mammifères.

Les chercheurs pensent que ces gènes ont peut-être conféré une résistance au DFTD, car le cancer se cache du système immunitaire de l’hôte. Par conséquent, des changements sur ces gènes suggèrent que le système immunitaire du diable apprend à reconnaitre la menace furtive. De plus, ces changements se sont produits dans les quatre à six générations de populations de relativement faible diversité génétique, représentant une réponse évolutive rapide.

Mais il y a une autre tournure à cette histoire et elle fait allusion à une connexion plus profonde entre les diables et leur diabolique affliction.

En 2015, des chercheurs ont annoncé qu’ils avaient détecté une deuxième souche, génétiquement distincte de DFTD, désignée DFT2 (la plus ancienne souche étant DFT1) chez 8 diables de Tasmanie au sud-est de l’île. L’étude publiée cette semaine ne porte que sur DFT1 et les chercheurs s’efforcent actuellement d’en apprendre plus sur DFT2. Étonnamment, l’émergence d’une deuxième souche pourrait donner lieu à un certain optimisme.

Selon le coauteur de l’étude, le généticien évolutionniste Andrew Storfer, de l’université d’Etat de Washington :

L’émergence de l’évolution de la deuxième tumeur est curieuse. Les chance que cela se produise en 20 ans semble très éloignée.

Qu’un tel un évènement, aussi rare, se produisent deux fois, de façon indépendante dans une espèce et dans un laps de temps aussi court, est une indication que les diables ont pu rencontrer cet ennemi dans le passé. Storfer souligne que c’est une hypothèse, une supposition qui devra être testée.

Selon Storfer :

Peut-être qu’ils sont juste sujets aux cancers transmissibles comme celui-ci.Peut-être qu’ils sont déjà passés par là et, bien que dévastateur, ils le feront à nouveau.

Pour l’instant, il y a encore beaucoup de questions sans réponses et les scientifiques devront encore déterminer comment les gènes du diable leur confèrent une résistance au cancer. L’équipe de Storfer utilise actuellement la manipulation génétique pour voir comment les gènes du diable perturbent les lignées de cellules tumorales en laboratoire. Ils tentent également de déterminer la génétique de DFT2.

il faudra aussi répondre au caractère transmissible de ce cancer et si le sort du diable de Tasmanie peut nous apprendre quelque chose sur les cancers des humains.

En attendant, des programmes d’élevage sélectif pourraient se concentrer sur l’introduction dans la nature de diable de Tasmanie pourvu de la résistance au DFTD. Les chercheurs pourraient également concevoir un vaccin pour prévenir de la maladie. Quoi qu’il en soit, les chercheurs estiment que le diable ne s’éteindra pas, malgré les précédentes prévisions.

Les chercheurs ont publié leurs résultats mardi dans la revue Nature Communications : Rapid evolutionary response to a transmissible cancer in Tasmanian devils.

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