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Demodex folliculorum4

Des Acariens, comme celui présenté dans l’image d’entête, meurent, et relâchent leurs excréments sur le visage de presque tout le monde. Ainsi, au moins vous n’êtes pas seul.

Image d’entête : Demodex folliculorum. (USDA)

Il y a deux ans, le Guru vous présentait le Demodex Folliculorum, qui crapahute sur votre visage et dont les excréments provoqueraient la couperose. Ils s’installent à l’intérieur de vos pores, y vivent, y mangent et s’accouplent avant d’y mourir, plus ou moins pacifiquement. Il pourrait être problématique lorsqu’ils sont présents en trop grand nombre. Les personnes atteintes de rosacée, par exemple, sont connues pour abriter dix fois plus d’acariens de la face que ceux sans. On suppose que les bactéries présentes dans les excréments des acariens pourraient exacerber les réponses immunitaires, des dommages tissulaires typiques de cette maladie de la peau. Il faut savoir que ces acariens n’ont pas d’anus, ils libèrent leurs excréments qu’une fois qu’ils ont trouvé la mort et qu’ils ont commencé à se décomposer.

Selon plus de 150 ans de recherche sur les deux espèces connues pour résider dans et sur ​​nos visages (Demodex folliculorum et Demodex brevis): ils sont sacrément communs. Mais la recherche devait encore procéder à une évaluation de l’universalité des acariens du visage.

Ci-dessous : Demodex brevis (Dan Fergus et Megan Thoemmes)Leica Picture

Un groupe de scientifiques, dirigées par Megan Thoemmes et Rob Dunn de l’université de Caroline du Nord, a constaté que tous les adultes dans un petit échantillon d’américain avaient ces acariens sur leurs visages, quelque chose qui a longtemps été suspecté, mais jamais confirmé… Cela, combiné avec plus d’un siècle d’autres études, suggère fortement que les acariens sont au visage ce que la fumée est au feu, au moins sur les adultes.

Thoemmes a également échantillonné dix jeunes adultes de 18 ans et ils ont trouvé l’ADN du Demodex sur seulement 70 % d’entre eux. Cela correspond à ce que des études antérieures avaient montré, les acariens semblent devenir plus fréquents avec l’âge. Ils sont rares sur les bébés, plus courants sur les adolescents et universels chez les adultes. Personne ne sait vraiment d’où nous les recevons. Les chiens récupèrent leurs acariens de la face pendant l’allaitement et il pourrait en être de même pour les humains. Une étude a révélé qu’un grand nombre de Demodex vivent dans les tissus du mamelon. Mais le fait que certains adolescents ne soient pas colonisés suggère que nous recueillons ces créatures tout au long de notre vie. 

Thoemmes et Dunn ont basé leur recherche sur l’analyse ADN de ces créatures. Des études antérieures ont cherché à identifier visuellement les acariens, avec un microscope, après avoir tamponné le visage d’une personne. Le problème avec cette méthode c’est que les acariens ne se répartissent pas uniformément sur le visage.

Demodex folliculorum

Les Demodex vivent probablement avec nous depuis très, très longtemps; alors que les premiers humains ont quitté l’Afrique et qu’ils se sont répartis dans le monde entier, ils portaient probablement leurs acariens avec eux. Donc, les chercheurs ont voulu savoir si l’ADN du Demodex pouvait fournir un reflet de notre propre histoire évolutive, leur permettant de retracer les chemins de la migration humaine à travers les acariens.

Jusqu’à présent, leurs analyses semblent prometteuses. Lorsqu’ils ont analysé l’ADN de l’une des espèces d’acariens, D. brevis, les chercheurs ont constaté que ceux de Chine sont génétiquement distinctes des acariens des Amériques. Les Asiatiques et les populations européennes ont divergé, il y a plus de 40 000 ans et jusqu’à présent il semble que leurs acariens ont fait de même. D’autre part, le D. folliculorum de la Chine ne se distingue pas de celui des Amériques. Parmi les deux espèces Demodex associées à l’homme, D. brevis vit profondément dans les pores et s’est probablement partagée moins facilement entre les personnes, tandis que le D. folliculorum semble profiter d’une domination mondiale.

L’étude ppubliée sur PlosOne : Ubiquity and Diversity of Human-Associated Demodex Mites.

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