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Ambrosia_artemisiifolia

La trahison, les conflits, la concurrence, c’est aussi la vie complexe de l’herbe à poux (ou Ambroisie à feuilles d’armoise en image d’entête), une plante jusqu’ici dédaignée. Et dans la lutte hautement concurrentielle pour les nutriments, les chercheurs ont trouvé que l’herbe à poux se comportera en altruiste avec ses frères et sœurs, investissant de précieuses ressources pour le bien du groupe.

Un nombre croissant de travaux suggèrent que les plantes reconnaissent et réagissent à la présence et à l’identité de leurs voisines (comme une plante qui sent l’odeur de sa victime qu’elle va étrangler…) et les résultats, publiés cette semaine, fournissent une preuve supplémentaire de l’importance de la famille (souche) dans la préservation de la coopération au sein et entre les espèces.

Plus précisément, les chercheurs ont examiné la mycorrhizalrelation mutuellement bénéfique entre l’herbe à poux et les champignons mycorhiziens (comme ci-contre).

Dans cette relation, la plante fournit des hydrates de carbone aux champignons qui leur permettent de grandir et de coloniser le sol. En retour, la plante reçoit l’eau, les éléments nutritifs indispensables et une protection contre les agents pathogènes dangereux.

Selon les explications d’Amanda File (en photo ci-dessous), une étudiante diplômée au département de biologie de l’Université McMaster et principal auteur de l’étude :

La stabilité de cette relation peut être compromise par les tricheurs. Cela arrive parce qu’un seul réseau fongique peut interagir avec de nombreuses plantes, ce qui crée des opportunités pour les individus d’acquérir des récompenses et ses nutriments, sans réellement offrir de glucides.

Amanda-file

Dans cette étude, les chercheurs ont mené deux expériences distinctes pour déterminer comment l’environnement social influe sur l’investissement des plantes dans le réseau. Autrement dit, si la présence de congénères ou d’inconnus affecte leur comportement. Lorsque l’herbe à poux a été plantée avec des membres apparentés, le réseau fongique était plus important, ce qui implique un plus grand cout pour les plantes, mais aussi de créer de plus grands bénéfices pour elles.

En outre, l’augmentation de la colonisation fongique parmi les racines a été associée à une réduction du nombre de lésions sur celles-ci, provoquées par des pathogènes.

Selon Susan Dudley, professeure agrégée au Département de biologie de l’Université McMaster qui a participé à l’étude :

Si la reconnaissance de parent proche est une chose réelle, nous prévoyons que l’environnement social aura une incidence sur de nombreux types d’interactions chez les plantes. Nous avons vu une reconnaissance de la même souche pour les caractères impliqués dans la concurrence entre les plantes et nous voyons ici que la coopération entre les espèces est certainement renforcée par l’altruisme envers la même famille (de plantes).

Les résultats pourraient avoir des implications futures pour l’agriculture, a-t-elle ajouté.

Les champignons mycorhiziens sont maintenant disponibles commercialement comme additifs pour le sol des plantes de jardin. Et tandis que les pratiques agricoles conventionnelles perturbent généralement les champignons mycorhiziens, ils ont le potentiel pour jouer un rôle important dans l’agriculture durable par l’encouragement d’une croissance naturelle.

L’étude publiée sur Plos One : Plant Kin Recognition Enhances Abundance of Symbiotic Microbial Partner.

L’annonce de la découverte sur le site de l’université : Nothing to sneeze at: ragweed behaves better with kin.

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