La NASA a trouvé la vie sur Mars, mais a échoué à la reconnaitre, selon un nouveau rapport scientifique. Une équipe internationale a de nouveau analysé les résultats de deux satellites qui ont atterri sur la planète rouge, il y a 36 ans.
Sensationnellement, ils concluent que les missions Viking ont renvoyé une preuve claire de microbes vivant dans le sol martien. Deux engins robotiques spatiaux Viking ont été les premiers à atterrir sur Mars en 1976 et sont les seuls à avoir mené directement des expériences pour rechercher la vie.
Image d’entête : autoportrait du Viking 2 Lander (2 novembre 1976) montrant les roches de la plaine martienne Utopia Planitia en arrière-plan.
Une de ses expériences, appelées “l’expérience de libération marquée” (Labeled Release experiment) , consistait à ajouter des nutriments aux échantillons de sol martien, comme un jardinier pourrait ajouter de l’engrais pour les plantes de son jardin. Le sol a rapidement dégagé une grande quantité de gaz qu’on croit être principalement du dioxyde de carbone. Mais la NASA n’a pas pris en compte une cause biologique à l’époque.
Aujourd’hui, une équipe de scientifiques et de mathématiciens ont effectué une analyse détaillée des données recueillies par l’expérience et l’ont comparé aux résultats qui seraient obtenus à partir de microbes sans sol. Ils en concluent que leurs résultats montrent que ce sont des microbes qui ont produit le gaz.
Selon l’équipe écrivant dans l’International Journal of Aeronautical and Space Sciences (lien plus bas) :
Les seules expériences de détection de la vie extraterrestre jamais réalisées étaient au nombre de trois et étaient des composantes de la Mission Viking vers Mars, en 1976. Parmi celles-ci, seule l’expérience de libération marquée a obtenu une réponse clairement positive.
Dans cette expérience, des éléments nutritifs radiomarqués au carbone 14 ont été ajoutés à des échantillons du sol martien. Les sols actifs ont montré une libération importante et rapide de gaz. Le gaz était probablement du CO2 et, éventuellement, d’autres gaz contenant du radiocarbone.
Nous avons appliqué une analyse complexe aux données Viking LR … Nous concluons que le modèle de complexité, vu dans les expériences actives, suggère fortement la biologie. Ces analyses corroborent l’interprétation que l’expérience Viking LR a détecté l’existence d’une vie microbienne sur Mars.
L’équipe pense qu’ils ont vu un modèle régulier, ou "rythme circadien", dans la quantité de gaz libérée avec une augmentation au cours de la partie la plus chaude de la journée martienne.
Le biologiste Dr Joseph Miller, de l’université de Californie du Sud (Keck School of Medicine) qui a participé à l’étude, a déclaré :
Sur la base de ce que nous avons fait jusqu’à présent, je dirais que je suis sûr à 99 % qu’il y a la vie là-bas. La preuve ultime serait de prendre une vidéo de quelques bactéries martiennes.
Pour paraphraser un vieux dicton, s’il ressemble à un microbe et agit comme un microbe, alors c’est probablement un microbe. La présence de la rythmicité circadienne et un degré élevé de complexité mathématique ou d’ordre dans les dans les données LR Viking voudrait plutôt signifier que Viking a découvert la vie microbienne sur Mars, il y a 35 ans.
Chaque atterrisseur Viking disposait d’un bras robotisé avec une boule qui a recueilli la poussière de la surface. Une cuillerée à café contenait de riches éléments nutritifs en partie radioactifs qui ont été absorbés par les microbes dans le sol. L’idée était que tous les microbes libèreraient du carbone dans l’air et seraient détectable grâce au rayonnement.
Pour aider à prouver que tout résultat positif serait dû à des processus biologiques et non pas seulement à une réaction chimique, d’autres échantillons de sol ont été chauffés à des températures élevées, ou cuits, pour les stériliser et tuer tous les organismes vivants, afin de voir si la matière du sol martien non chauffé agit autrement que celle chauffée.
Les scientifiques ont été surpris de constater que le niveau de radiation de l’air du sol non cuit a augmenté rapidement. Le montant émis à partir de l’échantillon stérilisé est beaucoup plus faible. Cela suggèrerait qu’ils avaient trouvé la vie martienne.
Mais en fait, les experts de la NASA ont conclu, qu’étant donné l’émission trop rapide de radioactivité, des organismes ne pouvaient en être responsables. Ils ont également constaté que quand ils ont ajouté des éléments nutritifs, il n’y avait plus aucune augmentation de la radioactivité, ainsi la NASA a exclu une explication biologique.
Il ne nous reste plus qu’à atteindre que le véhicule martien Curiosity, un laboratoire sur roue envoyé par la NASA, commence ses expériences scientifiques, lorsqu’il aura atterri sur la planète rouge en aout de cette année.
La recherche publiée dans l’International Journal of Aeronautical and Space Sciences : Complexity Analysis of the Viking Labeled Release Experiments.
Je lis quasi tout tes articles et je te félicite pour ton travail, par contre je me permet de te signaler que parfois des mots disparaissent dans les phrases, et que quelques fautes récurantes se glissent dans tes articles (confusion entre terminaison en ER et en É ) Cordialement cher gourou 😉
Merci, il est toujours difficile, quand on est pris par le temps et non-issu d’une formation littéraire, de repérer ses propres erreurs, même à la troisième relecture…. On a toujours tendance à survoler ses propres écrits et il est très énervant de trouver des fautes qui semblaient si visibles par la suite. Je fais en sorte de m’améliorer…
PS : « Je lis quasi tous tes articles » « je me permets » » fautes récurrentes »
Voilà ! 😉
Bonjour cher Guru,
C’est une découverte absolument sensationnelle selon moi, mais à la lecture de cet article, je me pose une question toute bête : pourquoi a-t-il fallu 35ans pour une nouvelle interprétation de ces données. J’imagine que tu as simplifié l’article pour que tout le monde comprenne bien, mais ces conclusions me semblent relativement évidentes au vu des résultats. D’autant plus que les contrôles négatifs (échantillons stérilisés) montrent que l’hypothèse de départ était d’identifier la présence de microorganismes. Alors que s’est-il passé ? Données oubliées ? réinterprétées différemment en faisant fi des hypothèses de départ (sur quoi ce sont-ils alors basés pour exclure cette hypothèse) ?
Au cas où tu aurais une réponse… 🙂
(Je pourrais aussi jeter un oeil moi-même à l’article après tout, si c’est expliqué dedans)
Bonne journée
Bonjour Hauru,
Il a fallu attendre tout ce temps pour avoir les moyens technologiques permettant d’effectuer de nouveau ses analyses, uniquement avec les données des propres analyses des sondes Viking et sans les échantillons transformés par les diverses manipulations de la NASA.