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Rappelez-vous, il y a quelques semaines, quand les astronomes ont remarqué un “serpent fantomatique", une tornade se frayant un chemin sur la face de Mars. Et bien, cette nouvelle tempête, en photo ci-dessus (clic pour agrandir), fait passer pour ridicule la précédente.

Le 14 mars, le puissant appareil photo, HiRISE de la sonde spatiale Mars reconnaissance Orbiter (MRO) de la NASA, a espionné cette tornade de poussière martienne qui serpente sur la région d’Amazonis Planitia, dans l’hémisphère nord de la planète rouge (la même partie de Mars où avait été repérée le précédent tourbillon de poussière). Mais contrairement à son petit frère, qui était de 800 misérables mètres de haut, cette tempête s’est élevée sur 19 km d’altitude.

Les astronomes ont pu déterminer la hauteur du tourbillon en examinant son ombre dans des images comme celle-ci : tornade-Mars2

Pour mettre les choses en perspective, considérez que sur Terre, c’est invraisemblable qu’une tornade atteigne 15 km de hauteur et ce que vous voyez ici n’est en fait pas vraiment une tornade. C’est un tourbillon de poussière. Mais les tourbillons de poussière sur Terre dépassent rarement des hauteurs même de quelques centaines de mètres. Alors comment diable est-ce qu’une tempête de poussière arrive à être si énorme et pourquoi les astronomes insistent à l’appeler une tempête de poussière au lieu d’une tornade ?

Le scientifique Paul Geissler de l’HiRISE a une réponse :

Les tourbillons de poussière sont différents des tornades dans leurs sources d’énergie. Les tourbillons de poussière sont entraînés par la chaleur de la surface, absorbée par la lumière du soleil et ré-émise pour réchauffer l’atmosphère. L’air chaud monte et tourne alors qu’il se contracte, tout comme un patineur artistique tourne plus vite, alors qu’il colle ses bras le long de son corps.

Les tornades ont une source d’énergie supplémentaire : la chaleur dégagée alors que la vapeur d’eau se condense en une pluie liquide. L’eau de condensation de la vapeur produit la partie visible d’une tornade, appelée entonnoir nuageux, qui est constituée de gouttelettes d’eau. Sur Mars, il y a trop peu de vapeur d’eau dans l’atmosphère pour contribuer de manière significative à la convection atmosphérique sur des échelles locales. Le nuage que nous voyons dans cette image est produit par des particules de poussière et non pas par des gouttes de pluie.

En ce qui concerne la prodigieuse hauteur de la tempête, Paul Geissler dit qu’elle est possible, car la masse d’une colonne atmosphérique sur Mars est inférieure à 1 % d’une colonne de taille similaire, ici sur Terre, et moins de masse permet au pic de vriller plus haut dans le ciel.

La vidéo réalisée par le laboratoire de la NASA, le Jet Propulsion Laboratory :

Le transfert de chaleur de la surface, dans cette atmosphère moins dense, peut produire une convection plus vigoureuse, qui pénètre davantage dans l’atmosphère martienne, que ses homologues sur Terre.

J’en profite pour vous donner une petite d’idée du son que peut produire ce tourbillon sur Mars et que j’avais inclus dans mon tout récent article : A l’écoute : à quoi ressemble notre voix, entre autres, sur Mars, Vénus et Titan ?

Vous pouvez consulter plus d’images de la surface de Mars sur le site de l’HiRISE : A Monster Dust Devil Stalks the Martian Landscape. Vidéo à partir du Jet Propulsion Laboratory de la NASA.

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