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Voici le projet Startram, un système de lancement proposé qui utilise un train à lévitation magnétique, un tunnel de 1 600 km et un câble supraconducteur pour atteindre l’orbite terrestre basse. Étonnamment, nous avons déjà la technologie pour le fabriquer… et pour bien moins cher que les fusées actuelles.

L’idée de base, de la façon dont le Startram pourrait fonctionner, est assez simple. Parce que les trains à sustentation magnétique lévitent au-dessus de leurs rails et n’ont donc pas à se soucier des frottements, ils sont théoriquement capables d’aller bien au-delà de leur vitesse actuelle, d’environ 600 kilomètres/h, pour atteindre les 32 000 km/h nécessaires pour des vitesses orbitales. Bien sûr, pour que les humains supportent l’accélération pour ces vitesses de manière sécurisée, vous auriez besoin d’une grande voie, sans parler d’un moyen pour préserver un train hypersonique d’être mis en lambeaux par l’air qui l’entoure. Selon ses ingénieurs, un tube à vide de 1 600 km de long simulant la pression inférieure d’air de la mésosphère, devrait faire l’affaire.

startram1Alors qu’une grande partie du tube serait au niveau de la mer, le point de sortie devrait être à environ 20 km d’altitude. La technologie de lévitation magnétique, celle-là même utilisée pour le train, pourrait également être utilisé pour suspendre le tunnel dans les airs :

startram5Si nous faisons en sorte d’avoir un câble supraconducteur sur le sol pouvant transporter 200 millions d’ampères, et un câble supraconducteur dans le tube de lancement transportant 20 millions d’ampères, à une altitude de 20 km, il y aura une force de lévitation d’environ 4 tonnes par mètre de longueur de câble, plus que suffisante pour faire léviter le tube de lancement. Le tube à vide serait maintenu, contre l’excès de force de lévitation, par des liens très résistance. La marque de fibre Dyneema (UHMWPE) est plus que suffisamment forte à cette fin. La conception redondante rendrait très peu probable une défaillance du système de lévitation.

Cela pourrait sembler tiré par les cheveux, mais ses concepteurs, James Powell, George Maise, et John Rather de l’université Johns Hopkins (laboratoire de physique appliquée), soulignent que pour le soutien d’un câble de 20 km, il ne faudrait qu’une fraction du savoir-faire en ingénierie nécessaire pour tenir les “amarres” beaucoup plus longues, impliquées dans un ascenseur spatial. Les ingénieurs proposent de bâtir le système dans les régions polaires comme l’Alaska, le nord du Canada, le Groenland ou la Sibérie, avec la calotte glaciaire antarctique comme candidate particulièrement intéressante parce qu’elle ne contient pas de forme de vie.

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Pour construire le Startram, l’équipe estime qu’il faudrait 20 ans et 60 milliards de dollars (46 milliards d’euros), ce qui peut sembler énorme, mais quand vous considérez qu’il a fallu près de trois fois cette somme pour obtenir une navette spatiale au sol… Et une fois construit, il n’en coûterait que 40 euros par kilogramme pour envoyer des choses en orbite, par rapport aux couts actuels de 7 700 euros par kilogramme pour le fret et 77 000 euros par kilogramme pour les personnes. Cela signifie qu’un billet pour l’espace ne coûterait qu’environ 3 800 $ (2 900 euros), et les concepteurs estiment que le taux d’accidents serait égal à celui des avions de ligne modernes.
startram2 Et en bonus, la capacité du Startram à avoir des tonnes de matériel en orbite en un court laps de temps pourrait en faire notre meilleur système de défense contre les objets de grande taille dirigée sur notre trajectoire, que les concepteurs du Startram considèrent comme "l’application la plus importante" :

Aujourd’hui, nous n’avons aucune défense contre les impacts d’astéroïdes ou de comètes. Nous n’aurions probablement même pas un avertissement avant l’impact. Avec les capacités de lancement actuelles, cette situation ne changera pas. Pour vraiment nous défendre contre cette menace, nous avons besoin d’un système d’alerte beaucoup plus élaborer, avec de nombreux grands intercepteurs très rapides qui seraient pré-positionnés en orbite et prêt à partir au moment où une menace est détectée. Il faudra pour cela le lancement de plusieurs tonnes de masse en orbite, ce qui n’est pas possible avec les systèmes actuels aux coûts de lancement élevés.

Pour plus de détails, consultez les documents mis à la disposition sur le site du Startram.

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