Sélectionner une page

Un groupe d’orques utilise des techniques brutales de chasse en haute mer

22 Mar 2024 | 0 commentaires

Dans les immenses étendues d’eau au large de la Californie, un groupe d’orques nomades (Orcinus orca) fraîchement identifié utilise des méthodes de chasse spécialisées pour attraper les mammifères marins. Une étude publiée cette semaine (lien plus bas) se penche sur les orques du canyon sous-marin de Monterey, l’un des plus profonds de la côte ouest, et donne un aperçu de leurs stratégies de chasse uniques.

Les orques du monde entier présentent des populations distinctes ou « écotypes« , chacune ayant des structures sociales, des préférences alimentaires et des techniques de chasse qui lui sont propres. Parmi ces populations, les orques nomades sont des adeptes de la chasse aux mammifères marins. Ces orques sont désignées « nomades » parce qu’elles sont plus insaisissables, empruntant des itinéraires imprévisibles comme des nomades des mers, contrairement à leurs homologues « résidentes ».

Une orque nomade attaque un lion de mer en Californie. (Josh McInnes)

Cet écotype particulier peut être subdivisé en deux groupes distincts : les orques de la côte intérieure, qui chassent dans les zones côtières peu profondes, et les orques de la côte extérieure, connues pour leurs activités de recherche de nourriture en eaux profondes. Cependant, les comportements et les habitudes des orques de la côte extérieure restent moins bien définis, car trouver des orques en pleine mer est un véritable défi pour les biologistes marins.

Afin de faire la lumière sur cette question, Joshua McInnes, de l’Université de Colombie-Britannique, premier auteur de l’étude et ses collègues chercheurs ont analysé des données provenant d’études sur les mammifères marins réalisées entre 2006 et 2018, ainsi que des observations faites lors de visites d’observation des baleines entre 2014 et 2021. Ils se sont concentrés sur les habitudes de recherche de nourriture des orques nomades de la côte extérieure dans et autour du canyon sous-marin de Monterey, en Californie, connue pour ses reliefs escarpés.

A partir de l’étude : localisation et topographie de baie de Monterey en Californie et de son canyon sous-marin. (J. McInnes et col./ PLOS One)

Ce canyon sous-marin offre à ces orques un cadre unique pour l’application de leurs méthodes de chasse particulières. Contrairement à leurs congénères qui chassent dans des eaux côtières moins profondes, ces orques utilisent stratégiquement la topographie profonde du canyon pour capturer des mammifères marins tels que les otaries de Californie, les baleineaux des baleines grises et les éléphants de mer du Nord.

Selon McInnes :

Dans notre étude, les orques nomades semblent utiliser le profond réseau de canyons sous-marins de Monterey pour chasser les mammifères marins, tandis qu’en Norvège et en Islande, les populations d’orques semblent utiliser des comportements spécialisés pour capturer le hareng de l’Atlantique dans les eaux côtières peu profondes. En outre, les orques mangeuses de mammifères dans les îles Crozet et le long des côtes exposées de la Patagonie utilisent l’échouage intentionnel pour attraper les éléphants de mer du sud et les lions de mer du sud sur la plage.

Pour chasser les lions de mer, plusieurs orques entouraient une proie, se précipitant à tour de rôle pour la percuter ou la frapper avec leur tête ou leur queue. Elles lançaient également le lion de mer en l’air. Une fois l’animal mort, le groupe se divisait et le mangeait, ou le transportait pendant un certain temps. Pour les éléphants de mer, la technique variait un peu : les orques entouraient l’animal, le frappaient avec leur queue, puis le saisissaient par les nageoires pour le secouer.

Un orque catapulte ce qu’il reste d’un phoque commun. (Peggy West-Stap/ NOAA)

Les chasses aux baleineaux de baleines grises étaient souvent initiées et menées par des orques femelles adultes. Le groupe poursuivait la baleine grise et son baleineau jusqu’à ce que ce dernier commence à se fatiguer. Les orques s’efforçaient alors de séparer le baleineau, en s’interposant entre la mère et le baleineau et en s’agrippant à ce dernier pour le tirer au loin. La chasse devenait assez brutale, les orques éperonnant et mordant le baleineau, et sautant sur son évent pour le noyer.

Pour les dauphins, la chasse était très coordonnée, les orques encadrant un grand banc de dauphins pour en séparer les individus. Lorsqu’un dauphin était vulnérable, les orques l’éperonnaient par en dessous pour le projeter en l’air, ou le saisissaient et le traînaient sous l’eau jusqu’à ce qu’il soit mort. Des techniques similaires étaient utilisées pour chasser les marsouins.

Dans une autre étude, également parue cette semaine, McInnes et ses collègues donnent davantage de détails sur une population unique d’orques offshore, un groupe qui ressemble plus aux résidentes qu’aux nomades, au large de la Californie et de l’Oregon. Ils ont constaté que certaines orques présentaient des cicatrices de morsure de requin de type squalelet féroce. Il s’agit de requins parasites qui vivent en haute mer, ce qui signifie que les orques elles-mêmes se déplacent très loin des côtes. Lors de l’une des rencontres observées, les orques ont été vues en train d’attaquer un groupe de 9 femelles cachalots adultes. Dans d’autres cas, on les a vues s’attaquer à des tortues de mer.

A partir de l’étude : séquence d’images montrant les orques chassant le baleineau d’une baleine grise. (J. McInnes et col./ PLOS One)

Ce qui est intrigant, c’est que cette sous-population présente des caractéristiques physiques distinctes. McInnes explique que bien que la taille et la forme des nageoires dorsales et des taches de selle de ces baleines soient généralement similaires à celles observées chez les orques nomades et les orques offshore, la forme des nageoires varie considérablement. Certaines baleines ont des nageoires pointues, comme celles des orques de passage, tandis que d’autres ont des nageoires plus arrondies, comme celles des orques offshore. En outre, les motifs de leurs taches de selle, les marques grises distinctives près de leurs nageoires dorsales, présentent également une certaine diversité. Certaines baleines présentent de grandes taches grises uniformes, tandis que d’autres ont des taches étroites, plus typiques des orques vivant dans les zones tropicales.

Toujours selon McInnes :

On ne sait toujours pas comment les orques de passage peuvent utiliser les contours du canyon sous-marin de Monterey pour chasser. Ce comportement a été observé pendant plusieurs décennies dans cette zone d’étude et dans les systèmes de canyons adjacents le long de la côte. Notre étude est la première à quantifier les schémas d’utilisation de l’habitat des orques de passage dans la baie de Monterey à l’aide d’une analyse géospatiale.

L’étude publiée dans PLOS ONE : Foraging behaviour and ecology of transient killer whales within a deep submarine canyon system et le complément dans la revue Aquatic Mammals : Evidence for an Oceanic Population of Killer Whales (Orcinus orca) in Offshore Waters of California and Oregon.

Il n’y a aucune publicité sur GuruMeditation et le Guru ne compte que sur la reconnaissance de ses lecteurs/ lectrices. 

Merci pour votre aide !

“Saumon-mouth” : ce saumon préhistorique géant avait des dents semblables à des défenses

Comme tout droit sorti du film RRRrrrr!!!, ,avec son bestiaire à défenses de poulemouth, chevalmouth, chienmouth… voici un saumon préhistorique arborant des défenses.

Les plus anciens fossiles d’Oncorhynchus rastrosus datent d’environ 12 millions d’années, le long de la côte californienne. Ce saumon vivait le long des côtes pacifiques de l’Amérique du Nord et du Japon, atteignant une taille de 2,4 mètres et pesant 200 kg. De précédentes études des fossiles ont montré que le saumon du Pacifique…

Des cellules synthétiques capables de se former d’elles-mêmes agissent comme des cellules vivantes avec des capacités supplémentaires

À l’aide d’ADN et de protéines, des scientifiques ont créé de nouvelles cellules synthétiques qui agissent comme des cellules vivantes. En brouillant la frontière entre les matériaux artificiels et vivants, ces cellules peuvent être reprogrammées pour remplir de multiples fonctions, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles technologies de biologie synthétique censées dépasser les capacités de la nature.

Les cellules tirent leur structure et leur stabilité de leur cytosquelette, une structure de protéines qui enferme et protège d’autres composants…

Des scientifiques clonent deux furets en voie de disparition à partir de cellules congelées en 1988

Actuellement, il n’y a que 370 furets à pieds noirs vivants et tous descendent des sept mêmes furets élevés dans le cadre d’un programme de restauration dans les années 1980. Cela signifie que leur population présente une faible diversité génétique, ce qui ajoute encore plus de problèmes à une espèce déjà en difficulté.

Selon l’US Fish and Wildlife Service (USFWS), le département de l’Intérieur des États-Unis qui s’occupe de la gestion et la préservation de…

Des chercheurs découvrent la plus ancienne preuve irréfutable de l’existence du champ magnétique terrestre

Des chercheurs ont retrouvé au Groenland un témoignage du champ magnétique terrestre vieux de 3,7 milliards d’années, fournissant ainsi la plus ancienne estimation de son intensité à partir d’échantillons de roches entières.

Selon Claire Nichols, du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et chercheuse principale :

Il s’agit d’une avancée très importante, car nous essayons de déterminer le rôle de l’ancien champ magnétique lorsque la vie sur Terre est apparue.

L’analyse estime que le champ magnétique de la planète à l’époque semble avoir été remarquablement similaire à…

Une vaste étude génétique reconstitue l’arbre phylogénétique des plantes à fleurs

Au moyen de données génomiques provenant de plus de 9500 espèces, des botanistes ont dressé la carte des relations évolutives entre les plantes à fleurs. Ce nouvel arbre phylogénétique aidera les scientifiques à reconstituer les origines des plantes à fleurs et à orienter les futurs efforts de conservation.

Les plantes à fleurs et à fruits, appelées angiospermes, représentent environ 90 % des plantes terrestres. Elles sont essentielles au maintien des écosystèmes de la Terre…

D’étranges îles découvertes par la NASA sur un lac de lave de la lune de Jupiter, Io

La NASA a découvert une merveille géologique sur Io, la lune ardente de Jupiter, le monde le plus volcanique du système solaire. Les survols effectués par la sonde Juno ont révélé des montagnes inhabituellement escarpées et jusqu’alors inconnues, ainsi que de surprenantes îles dans un lac de lave.

En utilisant les données de Juno, les chercheurs ont créé des animations qui mettent en valeur ces lacs volcaniques et ces imposantes montagnes…

L’affaissement des villes chinoises est le signe d’un problème beaucoup plus global

Des dizaines de scientifiques chinois ont tiré la sonnette d’alarme en s’appuyant sur une analyse détaillée des données satellitaires pour déterminer les mouvements des sols à travers la Chine, en écrivant qu’un tiers des citadins du pays pourraient se retrouver dans une « ville en train de s’affaisser ».

Dirigée par Zurui Ao, Xiaomei Hu et Xie Hu de l’Université normale de Chine du Sud et de l’Université de Pékin, la recherche publiée cette semaine…

La voile solaire avancée de la NASA s’est déployée sans encombre dans l’espace

La NASA a lancé son système de voile solaire composite avancé (Advanced Solar Sail) à bord d’une fusée Electron de RocketLab, déployant ainsi une voile de 9 mètres en orbite terrestre basse…

Des millions de joueurs du jeu vidéo Borderlands 3 font avancer la recherche biomédicale

Plus de 4 millions de joueurs jouant à un mini-jeu de science citoyenne dans le jeu vidéo Borderlands 3 ont aidé à reconstituer l’histoire de l’évolution microbienne des bactéries de l’intestin humain…

La vieille sonde Voyager 1 de la NASA rétablit la transmission de ses données après 5 mois de charabia

La sonde Voyager 1 a renvoyé des données exploitables pour la première fois depuis plus de 5 mois, ce qui laisse espérer que la mission, vieille de 46 ans, pourra enfin reprendre ses activités normales.

La sonde interstellaire préférée de la NASA a transmis samedi au centre de contrôle de la mission des données sur la santé et l’état de ses systèmes embarqués…

Photos : Lorsque deux satellites dans des directions opposées se croisent dans l’espace à 10 000 km/h

La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA a pris une photo parfaitement synchronisée lorsqu’elle a croisé le chemin d’un autre engin spatial en orbite autour de la lune.

La sonde LRO, qui est en orbite autour de la lune depuis 15 ans, a pris plusieurs images de l’orbiteur lunaire Danuri de l’Institut de recherche aérospatiale de Corée, alors que les deux engins spatiaux, voyageant sur des orbites presque parallèles, se sont croisés dans des directions opposées au cours de trois orbites entre le 5 et le 6 mars…

Le professeur physicien Peter Higgs, célèbre pour avoir prédit l’existence du boson de Higgs, meurt à l’âge de 94 ans

Le professeur Peter Higgs, lauréat du prix Nobel, physicien théoricien britannique célèbre pour avoir prédit l’existence d’une nouvelle particule, le boson de Higgs, est décédé lundi 8 avril. L’université d’Édimbourg, où Higgs était professeur émérite, a annoncé mardi qu’il était « décédé paisiblement chez lui … à la suite d’une courte maladie ».

Les bosons de Higgs sont l’excitation quantique du champ de Higgs, un champ qui remplit tout l’univers et qui interagit avec les particules…

Voyager 1 : Les ingénieurs de la NASA ont repéré la puce défectueuse qui pourrait permettre de réparer l’ordinateur de la plus vieille sonde spatiale

L’une des plus anciennes (47 ans) et des plus lointaines sondes envoyées dans l’espace par l’humain, la sonde Voyager 1 souffre d’une importante défaillance qui l’empêche de transmettre des données scientifiques ou techniques vers la Terre. Les ingénieurs de la NASA ont réduit le problème de la sonde Voyager 1 à une seule puce défectueuse. Il pourrait désormais être possible de contourner la mémoire corrompue et de remettre la sonde interstellaire en état de marche…

Les astronautes sont conscients de la distance à laquelle ils "volent" dans l’espace en dépit de la microgravité

Des scientifiques étudiant les astronautes à bord de la Station spatiale internationale ont déterminé que les humains sont étonnamment doués pour s’orienter et évaluer la distance qu’ils ont parcourue en microgravité.

Selon Laurence Harris, spécialiste de la vision et de la perception du mouvement à l’université York au Canada, auteur principal de la nouvelle étude…

Pin It on Pinterest

Share This