Il pourrait être physiquement impossible pour certaines civilisations extraterrestres de quitter leur planète
L‘équation de Drake, formulée par l’astrophysicien Frank Drake en 1961, explore la question de savoir pourquoi nous n’avons toujours pas rencontré de civilisation extraterrestre.
Image d’entête : représentation artistique d’une planète hycéanique (recouverte d’eau) en orbite autour d’une naine rouge. (Amanda Smith/ Université de Cambridge)
L’équation prend en considération un certain nombre de facteurs différents, notamment le nombre d’étoiles autour desquelles gravitent des planètes, le taux de formation de ces dernières et la fraction de planètes susceptibles de développer et d’entretenir la vie.
En jaune, l’équation de Drake et en bleu sa révision de 2016 . (université de Rochester)
Dans une nouvelle étude publiée cette semaine (lien plus bas), Elio Quiroga Rodríguez, professeur à l’Universidad del Atlántico Medio en Espagne, affirme que l’équation de Drake ne va pas assez loin. Selon lui, il est possible que des extraterrestres vivant dans l’eau ou dans d’autres liquides (exoplanète Hycéanique), ainsi que des civilisations sur des super-Terres, soient en fait piégés sur leur planète, même s’ils voulaient la quitter, en raison de « limitations physiques » un nouvel aspect fascinant de l’une des questions centrales de la recherche d’une vie extraterrestre intelligente.
Représentation artistique de l’exoplanète Hycéanique K2-18 b. (NASA/ CSA/ ESA/ J. Olmstead (STScI)/ N. Madhusudhan (Université de Cambridge)
Dans son étude, Quiroga affirme que l’équation de Drake devrait prendre en compte deux autres possibilités. La première serait que les civilisations vivant sur des planètes beaucoup plus grandes que la Terre auraient besoin d’une vitesse de sortie beaucoup plus élevée pour surmonter la puissante gravité de leur planète.
Selon Quiroga :
Si cette vitesse était trop élevée, les extraterrestres ne pourraient pas quitter la planète en utilisant n’importe quelle quantité de carburant concevable, et aucune structure de fusée viable ne pourrait résister aux pressions impliquées dans le processus, du moins avec les matériaux que nous connaissons.
Deuxièmement, le chercheur envisage des « mondes en forme de bocal » où la nécessité de développer des technologies de communication à longue distance est beaucoup moins forte, puisque les messages peuvent déjà voyager sur de vastes étendues sans avoir à être amplifiés par des techniques complexes dans un environnement fluide.
Toujours selon Quiroga :
Pour une telle espèce sous-marine, la communication entre les individus pourrait être possible sans qu’il soit nécessaire d’utiliser des dispositifs de communication. Une telle civilisation ne serait pas « communicante » et ne serait pas prise en compte dans l’équation de Drake.
En bref, il s’agit d’une extension d’une énigme déjà considérable à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui. Pourrait-il vraiment y avoir des extraterrestres ignorants qui vivent dans d’immenses océans, ou des civilisations frustrées qui luttent pour franchir l’immense puits gravitationnel de leur planète ? C’est une question qui mérite d’être posée.
L’étude publiée dans le Journal of the British Interplanetary Society : Introducing the Exoplanet Escape Factor and the Fishbowl Worlds (two conceptual tools for the search for extra terrestrial civilizations).