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Les températures mondiales pourraient déjà avoir dépassé les 1,5°C de réchauffement… il y a une dizaine d’années

7 Fév 2024 | 0 commentaires

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Une étude publiée cette semaine (lien plus bas) suggère que nous avons sérieusement sous-estimé le réchauffement climatique, alors que la Terre a déjà dépassé de plus de 1,5 °C les niveaux préindustriels.

Image d’entête : une éponge corallienne, Ceratoporella nicholsoni, qui pousse dans les Caraïbes, peut servir d’indicateur de la température de la mer sur 300 ans. (Kristen Grace/ Florida Museum)

La recherche, qui s’appuie sur la capacité inhabituelle des éponges de mer à conserver des données de température dans leur squelette, révèle que l’humain avait déjà provoqué un réchauffement considérable avant la période de référence de 1850-1900 sur laquelle repose l’accord de Paris. Cela signifie, selon la recherche, que la Terre s’est en fait réchauffée de 1,7 °C par rapport aux niveaux préindustriels.

Des climatologues indépendants ont déclaré que, bien que cette étude contienne des résultats intéressants, elle n’invalide pas les objectifs de 1,5 °C et de 2 °C de l’accord de Paris.

Des manifestants au sommet des Nations Unies sur le climat à Sharm el Sheikh, en Egypte. (Peter Dejong/AP)

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L’étude utilise un ensemble de données provenant des Caraïbes pour déterminer l’ampleur totale du réchauffement des océans de la planète au cours des 300 dernières années.

Selon Malcolm McCulloch,  chercheur sur les récifs coralliens à l’université d’Australie occidentale et premier auteur de l’étude :

Il faut avoir un point de référence à partir duquel le réchauffement climatique a commencé.

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), l’autorité mondiale en matière de science du climat, dont la modélisation et les projections sont à la base de l’accord de Paris, fixe sa référence aux années 1850-1900. Cette période, appelée « ère/ niveaux préindustriels » dans les rapports du GIEC, est utilisée pour des raisons « pragmatiques », selon McCulloch. C’est en effet à cette époque que les températures de surface de la mer ont commencé à être relevées régulièrement par les navires. Mais l’ère industrielle a commencé un siècle avant 1850, avec un changement faible mais perceptible des niveaux de CO2 dans l’atmosphère au début des années 1800.

Selon McCulloch, les relevés de température du XIXe siècle sont compliqués par d’autres facteurs. Tout d’abord, elles proviennent principalement de l’hémisphère nord, et en particulier des routes maritimes les plus courantes de cet hémisphère. Deuxièmement, les températures de surface de la mer peuvent être très variables, surtout si l’on utilise les techniques rudimentaires du XIXe siècle : « Ils jetaient souvent des seaux par-dessus bord, les remontaient et y plongeaient un thermomètre », explique McCulloch. Troisièmement, les éruptions volcaniques du début du XIXe siècle ont provoqué une petite période de refroidissement mondial.

Bien que les données recueillies par l’humain soient plus détaillées, les scientifiques ont utilisé d’autres données, telles que des carottes océaniques, pour déduire les températures mondiales. C’est ainsi que nous connaissons les températures mondiales des milliers et des millions d’années passées.

McCulloch et ses collègues ont utilisé une méthode de ce type : les éponges de mer des Caraïbes orientales. Une espèce d’éponge à longue durée de vie (Ceratoporella nicholsoni) conserve des enregistrements de température dans son squelette de carbonate : les températures océaniques influencent les signatures chimiques de ces squelettes au fur et à mesure de leur croissance.

Une éponge des Caraïbes qui a été coupée. De nombreuses espèces d’éponges vivent longtemps et, au fur et à mesure de leur croissance, elles enregistrent dans leur squelette les conditions de l’environnement qui les entoure. (Amos Winter/ AP)

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À l’aide de cette caractéristique, les chercheurs ont établi un relevé de température remontant à 300 ans. Ces données suggèrent que le réchauffement anthropique (d’origine humaine) a commencé dans les années 1860, soit environ 80 ans avant que les températures de surface de la mer ne commencent à augmenter. Leurs données montrent que, par rapport à 1700, les températures mondiales ont en fait augmenté de 1,7 °C. Ce chiffre est supérieur de 0,5 °C à l’augmentation de 1,2 °C actuellement établie. Les chercheurs prévoient un réchauffement de 2°C d’ici la fin de la décennie. Et un demi-degré, c’est une grande différence au niveau global.

Bien qu’il soit très difficile de prédire ce genre de choses, McCulloch estime que cela signifie que les effets du changement climatique se feront sentir plus tôt qu’on ne le pensait, il ajoute :

À mon avis, nos découvertes ont avancé l’horloge du changement climatique d’une dizaine d’années.

L’accord de Paris sur le changement climatique vise à maintenir l’augmentation des températures « bien en dessous de 2 °C », en visant 1,5 °C. Cette étude suggère que nous avons déjà dépassé la limite de 1,5 °C et que nous nous dirigeons à toute allure vers les 2 °C. Cela ne signifie pas que l’accord a échoué mais que cette étude pourrait déplacer la base de référence sur laquelle l’accord de Paris était fondé. Cette température de référence différente  ne signifie pas que nous devons revoir les objectifs de température de 1,5 °C et 2 °C, mais elle souligne la durée et l’ampleur de l’impact humain sur les systèmes mondiaux.

Des experts indépendants affirment que les recherches sont approfondies, mais qu’il ne s’agit que d’une seule étude par rapport aux quantités d’informations examinées par le GIEC. À première vue, cette nouvelle étude semble dire que le GIEC a radicalement sous-estimé le réchauffement. Or, ce sont précisément des études de ce type qui mettent en évidence les mérites du GIEC, dans lequel des centaines de scientifiques passent au peigne fin des milliers d’études scientifiques pour en tirer des conclusions solides.

Si cette étude semble bien corrélée avec les tendances de la température de surface mondiale et reflète d’autres résultats, il sera important de s’appuyer sur d’autres sources de données similaires au-delà de cette seule région pour établir la nature globale de ces relations. Les auteurs de l’étude affirment qu’il est désormais « encore plus urgent de réduire de moitié les émissions d’ici à 2030 », et les chercheurs indépendants sont d’accord sur ce point.

L’étude publiée dans Nature Climate Change : 300 years of sclerosponge thermometry shows global warming has exceeded 1.5 °C et présentée sur le site de l’Université d’Australie-Occidentale : Marine sponges reveal global warming has already exceeded 1.5 degrees.

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