Découverte d’une super-Terre potentiellement habitable
Des astronomes ont repéré une intrigante « super-Terre » en orbite autour d’une étoile naine rouge, à l’intérieur de la zone habitable, ce qui signifie qu’elle pourrait abriter de l’eau liquide à sa surface, un facteur clé pour l’habitabilité potentielle des exoplanètes.
Cette planète, baptisée TOI-715b, a un rayon d’environ 1,55 mètre et se trouve dans la zone habitable de l’étoile. Il y a également une autre planète candidate (au titre de planète) dans le système. Elle est de la taille de la Terre et, si sa présence est confirmée, il s’agira de la plus petite planète de la zone habitable découverte par le télescope spatial TESS jusqu’à présent.
Image d’entête : cette illustration montre comment la planète TOI-715 b, une super-Terre située dans la zone habitable autour de son étoile, pourrait apparaître à un observateur proche. (NASA/ JPL-Caltech)
Ci-dessous : représentation artistique de la surface d’une super-Terre en orbite autour d’une naine rouge. (ESO/ M. Kornmesser)
L’étoile, TOI-715, est une naine rouge moyenne. Sa masse et son rayon représentent environ un quart de ceux de notre Soleil. TOI-715b est proche de l’étoile, et son orbite rapprochée ne prend que 19 jours pour en faire le tour. Les naines rouges étant beaucoup moins lumineuses que le Soleil, la Super-Terre se trouve donc dans la zone d’habitabilité “prudente/ conservatrice” de l’étoile.
Les différents types d’exoplanètes : de gauche à droite, géante gazeuse, Neptune (géantes de glaces), super-Terre et terrestre. (NASA)
Une nouvelle étude, publiée la semaine dernière et dont l’auteure principale est Georgina Dransfield, de l’école de physique et d’astronomie de l’université de Birmingham, présente cette découverte.
La zone habitable est un moyen assez rudimentaire d’identifier les planètes susceptibles de contenir de l’eau liquide. Ses limites sont floues, voire contradictoires, puisque le type de spectre stellaire, l’albédo planétaire, la masse et même la nébulosité de l’atmosphère peuvent déterminer si une planète possède de l’eau liquide.
L’idée d’une “zone habitable prudente/ conservatrice” (CHZ pour conservative habitable zone) est plus utile. Il s’agit d’une région autour d’une étoile où une planète rocheuse reçoit entre 0,42 et 0,842 fois plus de rayonnement solaire que la Terre. Toute planète rocheuse recevant une telle quantité d’énergie se trouve dans la CHZ, quelle que soit la distance.
Cette figure tirée de l’étude montre la zone habitable prudente en bleu. L’axe des ordonnées indique la métrique de la spectroscopie de transmission, une mesure de la capacité de l’atmosphère d’une planète à répondre aux mesures spectroscopiques du JWST. L’axe des x indique le rayonnement stellaire. TOI-715b est représentée sous deux formes : un monde rocheux et un monde aquatique. S’il s’agit d’un monde aquatique, il est plus accessible à une spectroscopie efficace par le JWST. L’autre planète candidate de TOI-715 est représentée en vert. D’autres exoplanètes intéressantes sont également représentées, notamment les planètes TRAPPIST-1 en jaune. (G. Dransfield et col./ Monthly Notices of the Royal Astronomical Society)
La découverte d’une superterre dans la CHZ d’une étoile est toujours passionnante. Elle alimente la curiosité à l’égard des autres planètes et de la possibilité que certaines d’entre elles abritent d’autres formes de vie. C’est pourquoi elles sont plus intrigantes que des planètes comme les Jupiters chauds, par exemple, qui n’ont aucune chance d’abriter de l’eau liquide ou de la vie. Même les extrêmophiles les plus robustes ne peuvent survivre à l’environnement hostile d’un Jupiter chaud.
Heureusement, nous disposons d’autres télescopes encore plus sensibles, comme le télescope spatial James Webb (Webb ou JWST) de la NASA, qui pourraient être utilisés pour confirmer si l’une ou l’autre de ces planètes possèdent une atmosphère ou s’il s’agit d’un « monde aquatique » ou non. Le JWST a la capacité d’observer les spectres des atmosphères des exoplanètes et de déterminer leurs constituants. Mais même si le JWST est extrêmement puissant, certaines cibles présentent de meilleures opportunités pour la spectrométrie d’absorption que d’autres.
TOI-715b est une cible de choix car elle est proche de son étoile. Comme TOI-715 est une petite naine rouge et que la planète tourne autour d’elle tous les 19 jours, les transits de l’exoplanète devant son étoile sont plus profonds et plus fréquents. Cela signifie que le JWST a besoin de peu de temps pour observer l’atmosphère de la planète, ce qui constitue une utilisation efficace du temps du télescope spatial.
La perspective de trouver de grandes quantités d’eau dans l’atmosphère d’une exoplanète rend les scientifiques enthousiastes quant à la possibilité de découvrir des preuves de vie extraterrestre.
Cette nouvelle intervient après que le télescope a repéré l’année dernière une planète océanique apparemment « hycéanique », baptisée K2-18b, dont l’atmosphère est riche en hydrogène et en méthane.
L’étude publiée dans The Monthly Notices of the Royal Astronomical Society : A 1.55 Earth-radius habitable-zone planet hosted by TOI-715, an M4 star near the ecliptic South Pole et présentée sur le site de la NASA : Discovery Alert: A ‘Super-Earth’ in the Habitable Zone.
« Cette planète … a un rayon d’environ 1,55 mètre »
Il y a visiblement une faute de frappe.
1.55 fois la terre 🙂