Le télescope James Webb prend une nouvelle photo épique de l’explosion d’une étoile, la supernova Cassiopée A
Le télescope spatial James Webb (JWST ou Webb) de la NASA vient de prendre une magnifique image d’une étoile qui a explosé, et pas n’importe quel corps céleste.
L’image d’entête présente Cassiopée A, l’un des vestiges de supernova les plus étudiés, situé à quelque 11 000 années-lumière de notre galaxie, dans toutes les longueurs d’onde du spectre.
L’image a été présentée par la première dame des Etats-Unis et épouse de Joe Biden, Jill Biden, lors de la célébration du calendrier de l’Avent de la Maison Blanche, présentant les instruments scientifiques révolutionnaires et sensibles de l’observatoire.
Grâce à la caméra dans le proche infrarouge (NIRCam) du James Webb, nous pouvons voir des couches de matériaux s’entrechoquer avec le gaz libéré alors que l’étoile entame ses derniers instants, une nouvelle vision éblouissante de notre voisinage cosmique grâce au télescope le plus puissant jamais lancé dans l’espace.
Mais c’est ce que la dernière image ne montre pas qui intrigue les astronomes. Des observations distinctes réalisées par l’instrument MIRI (Mid-Infrared Instrument) du télescope Webb en avril (image ci-dessous) ont révélé des structures jusqu’alors inconnues dans l’enveloppe interne de Cassiopée A. Ces structures sont mystérieusement absentes de la dernière image prise par la NIRCam du télescope, ce qui a donné lieu à une véritable enquête sur les raisons de cette absence, d’après la NASA.
L’image MIRI de Cassiopée A publiée en avril. (NASA, ESA, CSA, STScI, D. Milisavljevic/Purdue University, T. Temim/Princeton University, I. De Looze/Université de Gand, J. DePasquale/STScI)
L’image MIRI montrait un élément verdâtre surnommé « monstre vert » (Green Monster) par les chercheurs et qui reste inexpliqué à ce jour. La nouvelle image ne montre que les contours ténus de cette structure, ce qui ajoute au mystère.
La nouvelle image révèle également des poussières et des molécules qui tourbillonnent et qui finiront par former les composants de nouvelles étoiles et de nouvelles planètes. L’échelle de l’image est absolument stupéfiante : certains de ces filaments, trop petits pour être détectés par la seule NIRCam du télescope, mesurent 10 milliards de kilomètres de diamètre, selon l’agence spatiale, soit 645 000 fois la distance entre la Terre et le Soleil.
La plupart des structures complexes représentées sur l’image, qui s’étend sur une distance vertigineuse de 10 années-lumière, soit 60 000 milliards de kilomètres, ouvrent de toutes nouvelles perspectives de recherche.
Selon Danny Milisavljevic, scientifique à l’université Purdue (États-Unis) :
Après toutes ces années consacrées à l’étude de Cassiopée A, il est vraiment incroyable de pouvoir résoudre ces détails, qui nous permettent de mieux comprendre comment cette étoile a explosé.
Présentée sur le site de l’ESA : Researchers stunned by Webb’s new high-definition look at exploded star.