L’Inde lance sa première mission solaire alors que son astromobile lunaire se met en veille
L‘Inde poursuit ses efforts pour devenir une grande puissance spatiale en lançant sa première mission vers le Soleil, alors qu’elle vient de réussir son premier alunissage robotisé. Le 2 septembre 2003, la sonde solaire Aditya-L1 a décollé du centre spatial Satish Dhawan (SDSC) de Sriharikota à l’aide du booster/ lanceur (PSLV-C57), alors que l’astromobile lunaire Pragyan achevait son travail et se mettait en veille.
Image d’entête : représentation de l’observatoire spatial Aditya-L1. (ISRO)
Bien qu’elle lance des fusées depuis les années 1960, l’Inde n’est pas considérée comme un acteur majeur dans le domaine spatial. Mais depuis quelque temps, le pays tire une grande partie de son prestige de ses missions de plus en plus ambitieuses dans l’espace. La coïncidence entre Aditya-L1 et les missions lunaires Chandrayaan-3 n’est peut-être qu’une coïncidence, mais elle illustre l’ampleur des projets de l’Inde.
Aditya-L1 à bord de son véhicule de lancement au Centre spatial Satish Dhawan à Sriharikota, en Inde. (ISRO/ EPA-EFE)
Après une insertion réussie en orbite terrestre, Aditya-L1 est actuellement engagé dans une série de quatre manœuvres orbitales. La première d’entre elles consistait en une mise à feu du propulseur orbital le 3 septembre afin de faire passer son altitude orbitale de 245 km à 22 459 km. À l’issue de la quatrième manœuvre, la sonde quittera la Terre sur une trajectoire de croisière jusqu’à 1,5 million de km de la Terre, où elle se placera sur une orbite en halo autour du point de Lagrange L1 entre la Terre et le Soleil, où les forces gravitationnelles des deux corps célestes s’équilibrent.
Ce schéma indique les cinq points de Lagrange pour le système Terre-Soleil. (NOIRLab/ NSF/ AURA/ J. da Silva/ M. Zamani)
À cet endroit, le robot Aditya-L1 commencera à observer la photosphère et la couronne du Soleil à l’aide d’une série d’instruments embarqués, coronographe spécialisé, télescope imageur solaire dans l’ultraviolet, un spectromètre solaire à rayons X, deux spectromètres à rayons X , l’expérience sur les particules du vent solaire Aditya (ASPEX), l’analyseur de plasma pour Aditya (PAPA) et des magnétomètres numériques à haute résolution.
Pendant ce temps, la mission Chandrayaan-3 se prépare à une longue nuit de 14 jours, alors que la journée lunaire se termine au coucher du soleil sur son site d’atterrissage. Après avoir accompli les tâches qui lui avaient été confiées, l’astromobile Pragyan a transmis à la Terre les données qu’elle avait collectées et s’est mise en mode veille.
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Une procédure similaire sera probablement appliquée à l’atterrisseur Vikram qui a transporté Pragyan sur la Lune. Les deux engins sont alimentés par l’énergie solaire et n’ont pas d’unité de chauffage nucléaire pour les protéger du froid nocturne extrême qui endommagera très probablement leurs batteries et leurs composants électroniques au-delà de leur utilisation.
Cependant, le centre de contrôle de la mission ne désespère pas que ce petit somme ne soit qu’une sieste temporaire. Les panneaux solaires ont été placés dans la direction du soleil levant et l’on espère qu’au moins l’un des systèmes des vaisseaux aura survécu pour se réactiver lorsque les nouvelles journées commenceront le 22 septembre 2023.
A partir du site de l’Organisation indienne de recherche spatiale : ISRO.