Un collier vieux de 9 000 ans reconstitué à partir de la tombe d’un enfant du néolithique
Un collier a été retrouvé enterré avec un enfant de 8 ans qui vivait dans la Jordanie du néolithique, témoignant d’une culture ancienne et complexe.
Image d’entête, à partir de l’étude : le collier reconstitué. (Alarashi et col./ PLOS ONE)
Les parures ornant le corps de l’enfant comprennent plus de 2 500 pierres et coquillages colorés composant le collier, ainsi qu’un grand pendentif en pierre, une bague en nacre gravée et les plus anciens ours en ambre découverts dans la région du Levant. L’enfant a été enterré dans le village néolithique de Ba’ja, en Jordanie, il y a entre 8 800 et 9 400 ans.
Les chercheurs de l’équipe internationale, dirigée par Hala Alarashi du Conseil supérieur de la recherche scientifique d’Espagne, et de l’Université Côte d’Azur en France, et ses collègues ont réalisé une reconstitution physique du collier, qui est actuellement exposé au musée de Petra, dans le sud de la Jordanie.
Selon les chercheurs :
Les résultats de la reconstitution ont dépassé nos attentes, car ils ont révélé un imposant collier à plusieurs rangs de structure complexe et de conception intéressante.
Le collier est l’un des plus anciens et des plus impressionnants ornements datant du néolithique, c’est-à-dire de la fin de l’âge de pierre. Cette période du développement de la société humaine est considérée comme le stade final de l’évolution culturelle chez les humains préhistoriques, avec le développement d’un mode de vie agricole et sédentaire à la place du mode de vie des chasseurs-cueilleurs. La société néolithique est apparue il y a environ 12 000 ans, à peu près en même temps que la fin de la dernière période glaciaire, au Moyen-Orient.
Photos de terrain montrant la répartition des perles. (Alarashi et col./ PLOS ONE)
Le collier donne un aperçu intéressant des pratiques funéraires de l’époque, et sa complexité suggère qu’il appartenait à des individus de statut social élevé. Certains des matériaux utilisés pour fabriquer minutieusement le collier semblent avoir été échangés ou transportés depuis d’autres régions. Parmi les matériaux rares, figure de l’ambre fossile, qui n’a jamais été utilisé dans des œuvres humaines de cette époque.
L’association de matériaux exotiques pour la fabrication du collier révèle une dynamique sociale complexe entre les artisans Ba’ja, les commerçants et les membres de la communauté de haut rang.
L’étude publiée dans PLoS ONE (2023). Threads of memory: Reviving the ornament of a dead child at the Neolithic village of Ba`ja (Jordan).