Sélectionner une page

Le plus ancien os de chien qui redéfinit la chronologie de la domestication canine

2 Déc 2022 | 0 commentaires

Os chien Erella 2 22

Des scientifiques viennent de dater à 17 000 ans un ancien os de chien découvert dans une grotte du nord de l’Espagne. Il s’agit des plus anciens restes de chien découverts jusqu’à présent en Europe, ce qui a d’importantes conséquences sur l’histoire des origines du meilleur ami de l’humain.

Image d’entête : le plus ancien os (humérus) de chien découvert dans une grotte en Espagne et décrit dans cette nouvelle étude. (Zestoa, Gipuzkoa/ UPV/EHU)

Les chiens (Canis lupus familiaris) sont présents parmi les humains depuis très longtemps. C’est en fait la première espèce que nous avons domestiquée, il y a environ 15 000 à 20 000 ans, bien avant que nous apprenions à apprivoiser et à élever des bovins, des moutons, des poulets ou des cochons d’Inde… Mais malgré le lien fort qui unit l’humain et le chien, la domestication canine est entourée d’un nombre surprenant de mystères.

Contrairement aux idées reçues, les chiens ne sont pas les descendants directs des loups gris (Canis lupus) qui subsistent aujourd’hui dans l’hémisphère nord, mais descendent plutôt d’un loup inconnu et éteint. Quand et où exactement les chiens ont été domestiqués sont autant de questions encore non résolues. Et personne ne sait exactement comment les deux espèces ont commencé leur relation, car les loups sont très indépendants et peuvent être assez agressifs. L’hypothèse la plus répandue est que certains loups amicaux de l’ère glaciaire se sont habitués à des humains qui leur donnaient des restes ou les laissaient fouiller dans les poubelles. Au fil du temps, ces individus plus dociles ont été sélectionnés, donnant naissance à des individus de moins en moins agressifs qui se déplaçaient avec les communautés de chasseurs-cueilleurs.

Auparavant, des études sur l’ADN canin ont permis de situer l’origine géographique de la domestication des chiens dans des lieux très différents, de la Chine au Moyen-Orient. Cependant, les restes incontestables des plus anciens chiens ont été trouvés en Eurasie, le plus vieux étant identifié à l’abri Morin, en France, datant d’environ 15 000 ans, associé au Magdalénien, l’une des plus anciennes cultures du Paléolithique supérieur.

Toutefois, outre les restes de chiens, les paléontologues ont également découvert des restes beaucoup plus anciens de loups ressemblant à des chiens, dont certains remontent à 40 000 ans. Ces “proto-chiens”, qui n’étaient ni des loups ni des chiens, semblent représenté une étape intermédiaire dans la domestication canine, bien que cela soit discuté, certains chercheurs proposant que ces anciens canidés aient pu n’être qu’un autre écotype (sous-espèce) de loups au Paléolithique supérieur plutôt que le résultat d’une tentative précoce de domestication.

Un ancien os d’humérus fissuré, découvert pour la première fois en 1977 dans la grotte d’Erralla, au Pays basque espagnol, complique encore l’histoire de la domestication des canidés, en apportant des réponses partielles à d’anciennes questions tout en suscitant de nouveaux mystères.

A partir de l’étude : L’os du chien de la grotte d’Eralla sous différents angles. (Hervella et col./ Journal of Archaeological Science – Reports)

Os chien Erella 1 22

Au départ, les chercheurs n’ont pas pu déterminer si l’os appartenait à un chien ou à un dhole (un chien sauvage asiatique apparenté aux chiens et aux renards). Récemment, une équipe de généticiens et d’anthropologues de l’Université du Pays basque en Espagne a utilisé une combinaison de datation au radiocarbone et d’analyses génétiques et morphologiques qui ont confirmé l’identification de ce spécimen comme étant le Canis lupus familiaris, le chien domestique.

La datation de l’os par le carbone 14 et la spectrométrie de masse par accélérateur montre que les restes datent de 17 000 à 17 500 ans, ce qui situe le chien d’Erralla dans la période magdalénienne et en fait peut-être les plus anciens restes de chien jamais découverts en Europe ou même ailleurs.

Les minutieuses analyses de la forme de l’os suggèrent que le chien d’Erralla n’est ni un loup ni un « chien », mais plutôt un chien domestiqué qui n’est pas si différent des animaux de compagnie actuels. Parallèlement, l’analyse génétique montre que le chien d’Erralla partageait la même lignée mitochondriale que d’autres chiens magdaléniens trouvés en France ou en Espagne. Sur la base de ces informations mitochondriales, en remontant l’horloge moléculaire, on peut supposer que les chiens sont apparus il y a environ 22 000 ans, au plus fort de la dernière période glaciaire. Cela signifie que des restes de chiens beaucoup plus anciens attendent d’être découverts.

Au cours du dernier maximum glaciaire, une grande partie de l’Eurasie était recouverte de couches de glace et des calottes glaciaires recouvraient les Alpes et les Pyrénées. Mais alors que cet hiver sans fin s’étendait sur une grande partie de l’Europe du Nord, la péninsule ibérique, avec son climat plus chaud, bien que relativement glacial, a servi de refuge à de nombreuses espèces d’oiseaux et d’animaux qui s’étaient éteints ailleurs, ainsi qu’à des chasseurs-cueilleurs comme ceux de la culture magdalénienne. Et cela incluait aussi leurs nouveaux compagnons : les chiens de l’ère glaciaire.

Selon les chercheurs dans leur étude :

En conclusion, les données analysées à ce jour indiquent que, durant le Magdalénien, le chien domestique faisait partie des groupes de chasseurs-cueilleurs d’Europe occidentale. Le chien d’Erralla (17 410-17 096 cal. BP) est l’un des plus anciens spécimens identifiés comme Canis lupus familiaris, et il partage l’haplogroupe mitochondrial C avec les chiens magdaléniens analysés à ce jour. Ces résultats prouvent que cet haplogroupe existait en Europe au moins depuis le Magdalénien inférieur, pendant le Dryas, et nous amènent à envisager une possible domestication du loup plus ancienne que ce qui a été proposé jusqu’à présent, au moins en Europe occidentale.

L’étude publiée dans le Journal of Archaeological Science – Reports : The domestic dog that lived ∼17,000 years ago in the Lower Magdalenian of Erralla site (Basque Country): A radiometric and genetic analysis et présentée sur le site de l’Université du Pays basque : One of Europe’s most ancient domestic dogs lived in the Basque Country.

Il n’y a aucune publicité sur GuruMeditation et le Guru ne compte que sur la reconnaissance de ses lecteurs/ lectrices. 

Merci pour votre aide !

“Saumon-mouth” : ce saumon préhistorique géant avait des dents semblables à des défenses

Comme tout droit sorti du film RRRrrrr!!!, ,avec son bestiaire à défenses de poulemouth, chevalmouth, chienmouth… voici un saumon préhistorique arborant des défenses.

Les plus anciens fossiles d’Oncorhynchus rastrosus datent d’environ 12 millions d’années, le long de la côte californienne. Ce saumon vivait le long des côtes pacifiques de l’Amérique du Nord et du Japon, atteignant une taille de 2,4 mètres et pesant 200 kg. De précédentes études des fossiles ont montré que le saumon du Pacifique…

Des cellules synthétiques capables de se former d’elles-mêmes agissent comme des cellules vivantes avec des capacités supplémentaires

À l’aide d’ADN et de protéines, des scientifiques ont créé de nouvelles cellules synthétiques qui agissent comme des cellules vivantes. En brouillant la frontière entre les matériaux artificiels et vivants, ces cellules peuvent être reprogrammées pour remplir de multiples fonctions, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles technologies de biologie synthétique censées dépasser les capacités de la nature.

Les cellules tirent leur structure et leur stabilité de leur cytosquelette, une structure de protéines qui enferme et protège d’autres composants…

Des scientifiques clonent deux furets en voie de disparition à partir de cellules congelées en 1988

Actuellement, il n’y a que 370 furets à pieds noirs vivants et tous descendent des sept mêmes furets élevés dans le cadre d’un programme de restauration dans les années 1980. Cela signifie que leur population présente une faible diversité génétique, ce qui ajoute encore plus de problèmes à une espèce déjà en difficulté.

Selon l’US Fish and Wildlife Service (USFWS), le département de l’Intérieur des États-Unis qui s’occupe de la gestion et la préservation de…

Des chercheurs découvrent la plus ancienne preuve irréfutable de l’existence du champ magnétique terrestre

Des chercheurs ont retrouvé au Groenland un témoignage du champ magnétique terrestre vieux de 3,7 milliards d’années, fournissant ainsi la plus ancienne estimation de son intensité à partir d’échantillons de roches entières.

Selon Claire Nichols, du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et chercheuse principale :

Il s’agit d’une avancée très importante, car nous essayons de déterminer le rôle de l’ancien champ magnétique lorsque la vie sur Terre est apparue.

L’analyse estime que le champ magnétique de la planète à l’époque semble avoir été remarquablement similaire à…

Une vaste étude génétique reconstitue l’arbre phylogénétique des plantes à fleurs

Au moyen de données génomiques provenant de plus de 9500 espèces, des botanistes ont dressé la carte des relations évolutives entre les plantes à fleurs. Ce nouvel arbre phylogénétique aidera les scientifiques à reconstituer les origines des plantes à fleurs et à orienter les futurs efforts de conservation.

Les plantes à fleurs et à fruits, appelées angiospermes, représentent environ 90 % des plantes terrestres. Elles sont essentielles au maintien des écosystèmes de la Terre…

D’étranges îles découvertes par la NASA sur un lac de lave de la lune de Jupiter, Io

La NASA a découvert une merveille géologique sur Io, la lune ardente de Jupiter, le monde le plus volcanique du système solaire. Les survols effectués par la sonde Juno ont révélé des montagnes inhabituellement escarpées et jusqu’alors inconnues, ainsi que de surprenantes îles dans un lac de lave.

En utilisant les données de Juno, les chercheurs ont créé des animations qui mettent en valeur ces lacs volcaniques et ces imposantes montagnes…

L’affaissement des villes chinoises est le signe d’un problème beaucoup plus global

Des dizaines de scientifiques chinois ont tiré la sonnette d’alarme en s’appuyant sur une analyse détaillée des données satellitaires pour déterminer les mouvements des sols à travers la Chine, en écrivant qu’un tiers des citadins du pays pourraient se retrouver dans une « ville en train de s’affaisser ».

Dirigée par Zurui Ao, Xiaomei Hu et Xie Hu de l’Université normale de Chine du Sud et de l’Université de Pékin, la recherche publiée cette semaine…

La voile solaire avancée de la NASA s’est déployée sans encombre dans l’espace

La NASA a lancé son système de voile solaire composite avancé (Advanced Solar Sail) à bord d’une fusée Electron de RocketLab, déployant ainsi une voile de 9 mètres en orbite terrestre basse…

Des millions de joueurs du jeu vidéo Borderlands 3 font avancer la recherche biomédicale

Plus de 4 millions de joueurs jouant à un mini-jeu de science citoyenne dans le jeu vidéo Borderlands 3 ont aidé à reconstituer l’histoire de l’évolution microbienne des bactéries de l’intestin humain…

La vieille sonde Voyager 1 de la NASA rétablit la transmission de ses données après 5 mois de charabia

La sonde Voyager 1 a renvoyé des données exploitables pour la première fois depuis plus de 5 mois, ce qui laisse espérer que la mission, vieille de 46 ans, pourra enfin reprendre ses activités normales.

La sonde interstellaire préférée de la NASA a transmis samedi au centre de contrôle de la mission des données sur la santé et l’état de ses systèmes embarqués…

Photos : Lorsque deux satellites dans des directions opposées se croisent dans l’espace à 10 000 km/h

La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA a pris une photo parfaitement synchronisée lorsqu’elle a croisé le chemin d’un autre engin spatial en orbite autour de la lune.

La sonde LRO, qui est en orbite autour de la lune depuis 15 ans, a pris plusieurs images de l’orbiteur lunaire Danuri de l’Institut de recherche aérospatiale de Corée, alors que les deux engins spatiaux, voyageant sur des orbites presque parallèles, se sont croisés dans des directions opposées au cours de trois orbites entre le 5 et le 6 mars…

Le professeur physicien Peter Higgs, célèbre pour avoir prédit l’existence du boson de Higgs, meurt à l’âge de 94 ans

Le professeur Peter Higgs, lauréat du prix Nobel, physicien théoricien britannique célèbre pour avoir prédit l’existence d’une nouvelle particule, le boson de Higgs, est décédé lundi 8 avril. L’université d’Édimbourg, où Higgs était professeur émérite, a annoncé mardi qu’il était « décédé paisiblement chez lui … à la suite d’une courte maladie ».

Les bosons de Higgs sont l’excitation quantique du champ de Higgs, un champ qui remplit tout l’univers et qui interagit avec les particules…

Voyager 1 : Les ingénieurs de la NASA ont repéré la puce défectueuse qui pourrait permettre de réparer l’ordinateur de la plus vieille sonde spatiale

L’une des plus anciennes (47 ans) et des plus lointaines sondes envoyées dans l’espace par l’humain, la sonde Voyager 1 souffre d’une importante défaillance qui l’empêche de transmettre des données scientifiques ou techniques vers la Terre. Les ingénieurs de la NASA ont réduit le problème de la sonde Voyager 1 à une seule puce défectueuse. Il pourrait désormais être possible de contourner la mémoire corrompue et de remettre la sonde interstellaire en état de marche…

Les astronautes sont conscients de la distance à laquelle ils "volent" dans l’espace en dépit de la microgravité

Des scientifiques étudiant les astronautes à bord de la Station spatiale internationale ont déterminé que les humains sont étonnamment doués pour s’orienter et évaluer la distance qu’ils ont parcourue en microgravité.

Selon Laurence Harris, spécialiste de la vision et de la perception du mouvement à l’université York au Canada, auteur principal de la nouvelle étude…

Pin It on Pinterest

Share This