Sélectionner une page

Le prix Nobel de physique 2022 décerné à trois physiciens pour leurs travaux sur l’intrication quantique

6 Oct 2022 | 0 commentaires

Nobel Physique 1 22

La physique devient étrange dans le petit monde des atomes et des particules. Les lauréats du prix Nobel de physique de cette année ont exploré  »l’intrication quantique » avec des photons afin d’ouvrir un large éventail d’applications potentielles.

Image d’entête :  une représentation de l’intrication quantique. (Johan Jarnestad/ Académie royale des sciences de Suède)

Par exemple, les progrès de l’informatique quantique devraient révolutionner la manière dont nous traitons l’information.

Selon l’un des lauréats du prix Nobel (qui se partageront un tiers du prix d’un million de dollars), Anton Zeilinger, 77 ans, professeur de physique à l’université de Vienne, en Autriche, a déclaré à la BBC :

J’ai toujours été intéressé par la mécanique quantique, dès les premières lectures que j’en ai faites. Et j’ai en fait été frappé par certaines des prédictions théoriques parce qu’elles ne correspondaient pas aux intuitions habituelles que l’on pouvait avoir.

L’intrication quantique, appelée par Einstein « action fantôme à distance », est un effet bizarre où les états de deux particules « intriquées » sont liés, quelle que soit la distance qui les sépare.

Mais aucune particule n’existe dans un seul état. La position, la quantité de mouvement et les autres observables physiques de chaque particule sont indéterminées jusqu’à ce qu’elles soient mesurées. En d’autres termes, elles vivent dans ce que l’on appelle une « superposition » d’états à la fois. Ce n’est qu’une fois mesurée que la particule « s’effondre » dans un état unique. L’état dans lequel la particule s’effondre est déterminé par la probabilité qu’elle se trouve dans cet état.

Imaginez deux balles normales comme substituts des particules. L’une est blanche, l’autre est noire. Une machine envoie les boules dans des directions opposées à deux personnes (appelons-les Alice et Bob). Si Bob attrape la balle noire, il sait immédiatement qu’Alice a la balle blanche. C’est ce que l’on appelle la description des « variables cachées » : les boules contiennent des informations « cachées » sur la couleur à montrer.

Cependant, en mécanique quantique, les deux boules sont grises lorsqu’elles sont éjectées de la machine. Ce n’est qu’une fois attrapées qu’une boule devient blanche et l’autre noire.

Ces deux descriptions, mécanique quantique et variables cachées, peuvent être testées pour déterminer laquelle est correcte.

En 1997, l’équipe de Zeilinger a créé une paire de particules intriquées, A et B. En tirant la paire dans des directions opposées, la particule A rencontre une troisième particule, C. En s’emmêlant avec la nouvelle particule, A et C se retrouvent dans un nouvel état partagé. Bien que la particule C ait perdu son caractère unique, ses propriétés d’identification sont transférées à la particule B par son enchevêtrement/ intrication avec la particule A.

Cet étonnant effet est appelé transport quantique (quantum transportation) et il n’est pas compatible avec l’approche de la « variable cachée ».

Zeilinger et ses collègues ont été les premiers à réaliser des expériences de ce type.

Les expériences de transport quantique de Zeilinger s’appuient sur des travaux théoriques réalisés plusieurs décennies auparavant.

En 1964, le physicien John Stewart Bell a rédigé une étude en réponse à un document de recherche de 1935 cosigné par Albert Einstein, Boris Podolsky et Nathan Rosen. L’étude de 1935 présentait un paradoxe pour soutenir que la physique quantique est une théorie « incomplète » et proposait l’alternative des « variables cachées ».

Einstein et ses collaborateurs affirmaient que, si les modifications apportées à une particule intriquée peuvent influencer l’autre instantanément, quelle que soit la distance, alors soit (a) il existe une interaction entre les particules qui se déplace plus vite que la vitesse de la lumière (ce qui est impossible), soit (b) il existe une propriété non mesurée des particules qui prédétermine leurs états mesurés (variables cachées).

Bell s’est demandé ce qui se passerait si des mesures étaient prises sur chacune des particules intriquées indépendamment. Les variables cachées suggèrent que la corrélation entre les mesures est mathématiquement contrainte. Cette contrainte sera appelée plus tard l’inégalité de Bell.

Une telle contrainte hypothétique serait localisée dans l’environnement immédiat de la particule. Bell lui-même a déclaré dans que si une théorie des variables cachées « est locale, elle ne sera pas en accord avec la mécanique quantique, et si elle est en accord avec la mécanique quantique, elle ne sera pas locale ».

Les premières expériences rudimentaires corroborant le théorème de Bell remettant en cause le paradoxe Einstein-Podolsky-Rosen ont été réalisées en 1972 par le physicien américain John Clauser et ses collègues. D’autres expériences ont suivi dans les années 1980, sous la direction d’Alain Aspect, 75 ans (aujourd’hui), professeur émérite de physique à l’Université Paris-Saclay et à l’École Polytechnique en France et troisième physicien à partager ce prix Nobel.

John Clauser (à gauche), Anton Zeilinger et Alain Aspect ont remporté le prix Nobel de physique de cette année pour leurs recherches sur l’intrication quantique.(J. Clauser, Matthias Röder/ dpa/ The Royal Society)

Nobel Physique 2 22

Il s’avère que même Einstein avait parfois tort (ou du moins c’est ce qu’il semble).

Tout cela pourrait ressembler à des querelles de clocher du domaine de la physique théorique. En réalité, le fait que les expériences menées par Clauser, Aspect et Zeilinger montrent que la nature semble être en accord avec la mécanique quantique a de réelles implications. Ces expériences, ainsi que d’autres similaires menées ces dernières années, ont jeté les bases de la vague d’intérêt et de recherche sur l’information quantique.

Le prix a été décerné « pour des expériences avec des photons intriqués, établissant la violation des inégalités de Bell et ouvrant la voie à la science de l’information quantique », soulignant l’importance de la vérification expérimentale de ces travaux théoriques dans le développement de nouvelles technologies.

C’est grâce à l’intrication quantique que le stockage et le transfert d’informations quantiques et l’utilisation d’algorithmes de cryptage quantique sont possibles. Les développements de l’informatique quantique devraient révolutionner la manière dont nous sommes capables de traiter l’information.

Les ordinateurs quantiques sont censés être des milliers, voire des millions de fois plus rapides et plus puissants que les ordinateurs classiques modernes. Le cryptage quantique pourrait être inviolable. Des systèmes comportant plus de deux particules intriquées, mis au point par Anton Zeilinger et son équipe, sont désormais utilisés.

Selon Clauser à la BBC :

C’est utile pour les militaires et les banques, dans les communications sécurisées. La plus grande application à ma connaissance est celle des Chinois qui ont lancé un satellite il y a plusieurs années qu’ils utilisent pour des communications sécurisées sur des milliers de kilomètres.

Pour Eva Olsson, membre du comité Nobel de physique :

La science de l’information quantique est un « domaine dynamique et en plein essor. Ses prédictions ont ouvert les portes d’un autre monde, et elles ont également ébranlé les fondements mêmes de la façon dont nous interprétons les mesures.

Lors de la conférence de presse au cours de laquelle l’annonce de sa réception du prix a été annoncée, Zeilinger a souligné que ce prix devait animer la prochaine génération de physiciens.

Ce prix est un encouragement pour les jeunes, le prix ne serait pas possible sans plus de 100 jeunes qui ont travaillé avec moi au fil des années.

Pour tous les physiciens en herbe qui se débattent avec la physique quantique, les propres mots de Clauser après avoir reçu le prix pourraient vous donner un peu d’espoir.

Annoncée sur le site du Prix Nobel : The Nobel Prize in Physics 2022.

Il n’y a aucune publicité sur GuruMeditation et le Guru ne compte que sur la reconnaissance de ses lecteurs/ lectrices. 

Merci pour votre aide !

“Saumon-mouth” : ce saumon préhistorique géant avait des dents semblables à des défenses

Comme tout droit sorti du film RRRrrrr!!!, ,avec son bestiaire à défenses de poulemouth, chevalmouth, chienmouth… voici un saumon préhistorique arborant des défenses.

Les plus anciens fossiles d’Oncorhynchus rastrosus datent d’environ 12 millions d’années, le long de la côte californienne. Ce saumon vivait le long des côtes pacifiques de l’Amérique du Nord et du Japon, atteignant une taille de 2,4 mètres et pesant 200 kg. De précédentes études des fossiles ont montré que le saumon du Pacifique…

Des cellules synthétiques capables de se former d’elles-mêmes agissent comme des cellules vivantes avec des capacités supplémentaires

À l’aide d’ADN et de protéines, des scientifiques ont créé de nouvelles cellules synthétiques qui agissent comme des cellules vivantes. En brouillant la frontière entre les matériaux artificiels et vivants, ces cellules peuvent être reprogrammées pour remplir de multiples fonctions, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles technologies de biologie synthétique censées dépasser les capacités de la nature.

Les cellules tirent leur structure et leur stabilité de leur cytosquelette, une structure de protéines qui enferme et protège d’autres composants…

Des scientifiques clonent deux furets en voie de disparition à partir de cellules congelées en 1988

Actuellement, il n’y a que 370 furets à pieds noirs vivants et tous descendent des sept mêmes furets élevés dans le cadre d’un programme de restauration dans les années 1980. Cela signifie que leur population présente une faible diversité génétique, ce qui ajoute encore plus de problèmes à une espèce déjà en difficulté.

Selon l’US Fish and Wildlife Service (USFWS), le département de l’Intérieur des États-Unis qui s’occupe de la gestion et la préservation de…

Des chercheurs découvrent la plus ancienne preuve irréfutable de l’existence du champ magnétique terrestre

Des chercheurs ont retrouvé au Groenland un témoignage du champ magnétique terrestre vieux de 3,7 milliards d’années, fournissant ainsi la plus ancienne estimation de son intensité à partir d’échantillons de roches entières.

Selon Claire Nichols, du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et chercheuse principale :

Il s’agit d’une avancée très importante, car nous essayons de déterminer le rôle de l’ancien champ magnétique lorsque la vie sur Terre est apparue.

L’analyse estime que le champ magnétique de la planète à l’époque semble avoir été remarquablement similaire à…

Une vaste étude génétique reconstitue l’arbre phylogénétique des plantes à fleurs

Au moyen de données génomiques provenant de plus de 9500 espèces, des botanistes ont dressé la carte des relations évolutives entre les plantes à fleurs. Ce nouvel arbre phylogénétique aidera les scientifiques à reconstituer les origines des plantes à fleurs et à orienter les futurs efforts de conservation.

Les plantes à fleurs et à fruits, appelées angiospermes, représentent environ 90 % des plantes terrestres. Elles sont essentielles au maintien des écosystèmes de la Terre…

D’étranges îles découvertes par la NASA sur un lac de lave de la lune de Jupiter, Io

La NASA a découvert une merveille géologique sur Io, la lune ardente de Jupiter, le monde le plus volcanique du système solaire. Les survols effectués par la sonde Juno ont révélé des montagnes inhabituellement escarpées et jusqu’alors inconnues, ainsi que de surprenantes îles dans un lac de lave.

En utilisant les données de Juno, les chercheurs ont créé des animations qui mettent en valeur ces lacs volcaniques et ces imposantes montagnes…

L’affaissement des villes chinoises est le signe d’un problème beaucoup plus global

Des dizaines de scientifiques chinois ont tiré la sonnette d’alarme en s’appuyant sur une analyse détaillée des données satellitaires pour déterminer les mouvements des sols à travers la Chine, en écrivant qu’un tiers des citadins du pays pourraient se retrouver dans une « ville en train de s’affaisser ».

Dirigée par Zurui Ao, Xiaomei Hu et Xie Hu de l’Université normale de Chine du Sud et de l’Université de Pékin, la recherche publiée cette semaine…

La voile solaire avancée de la NASA s’est déployée sans encombre dans l’espace

La NASA a lancé son système de voile solaire composite avancé (Advanced Solar Sail) à bord d’une fusée Electron de RocketLab, déployant ainsi une voile de 9 mètres en orbite terrestre basse…

Des millions de joueurs du jeu vidéo Borderlands 3 font avancer la recherche biomédicale

Plus de 4 millions de joueurs jouant à un mini-jeu de science citoyenne dans le jeu vidéo Borderlands 3 ont aidé à reconstituer l’histoire de l’évolution microbienne des bactéries de l’intestin humain…

La vieille sonde Voyager 1 de la NASA rétablit la transmission de ses données après 5 mois de charabia

La sonde Voyager 1 a renvoyé des données exploitables pour la première fois depuis plus de 5 mois, ce qui laisse espérer que la mission, vieille de 46 ans, pourra enfin reprendre ses activités normales.

La sonde interstellaire préférée de la NASA a transmis samedi au centre de contrôle de la mission des données sur la santé et l’état de ses systèmes embarqués…

Photos : Lorsque deux satellites dans des directions opposées se croisent dans l’espace à 10 000 km/h

La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA a pris une photo parfaitement synchronisée lorsqu’elle a croisé le chemin d’un autre engin spatial en orbite autour de la lune.

La sonde LRO, qui est en orbite autour de la lune depuis 15 ans, a pris plusieurs images de l’orbiteur lunaire Danuri de l’Institut de recherche aérospatiale de Corée, alors que les deux engins spatiaux, voyageant sur des orbites presque parallèles, se sont croisés dans des directions opposées au cours de trois orbites entre le 5 et le 6 mars…

Le professeur physicien Peter Higgs, célèbre pour avoir prédit l’existence du boson de Higgs, meurt à l’âge de 94 ans

Le professeur Peter Higgs, lauréat du prix Nobel, physicien théoricien britannique célèbre pour avoir prédit l’existence d’une nouvelle particule, le boson de Higgs, est décédé lundi 8 avril. L’université d’Édimbourg, où Higgs était professeur émérite, a annoncé mardi qu’il était « décédé paisiblement chez lui … à la suite d’une courte maladie ».

Les bosons de Higgs sont l’excitation quantique du champ de Higgs, un champ qui remplit tout l’univers et qui interagit avec les particules…

Voyager 1 : Les ingénieurs de la NASA ont repéré la puce défectueuse qui pourrait permettre de réparer l’ordinateur de la plus vieille sonde spatiale

L’une des plus anciennes (47 ans) et des plus lointaines sondes envoyées dans l’espace par l’humain, la sonde Voyager 1 souffre d’une importante défaillance qui l’empêche de transmettre des données scientifiques ou techniques vers la Terre. Les ingénieurs de la NASA ont réduit le problème de la sonde Voyager 1 à une seule puce défectueuse. Il pourrait désormais être possible de contourner la mémoire corrompue et de remettre la sonde interstellaire en état de marche…

Les astronautes sont conscients de la distance à laquelle ils "volent" dans l’espace en dépit de la microgravité

Des scientifiques étudiant les astronautes à bord de la Station spatiale internationale ont déterminé que les humains sont étonnamment doués pour s’orienter et évaluer la distance qu’ils ont parcourue en microgravité.

Selon Laurence Harris, spécialiste de la vision et de la perception du mouvement à l’université York au Canada, auteur principal de la nouvelle étude…

Pin It on Pinterest

Share This