Le scientifique suédois qui a séquencé le génome des Néandertaliens reçoit le prix Nobel de médecine
Un scientifique suédois s’est vu décerner le prix Nobel de physiologie ou de médecine 2022, pour ses « recherches pionnières » sur les hominidés disparus et l’évolution humaine.
Image d’entête : le généticien Svante Pääbo qui a reçu un prix Nobel pour ses travaux sur la génétique de l’évolution. (Niklas Elmehed)
Le comité Nobel a déclaré hier (3 octobre) que Svante Pääbo avait accompli « quelque chose d’apparemment impossible » en séquençant le génome de l’homme de Néandertal, un parent éteint de l’humain moderne.
Les recherches de Pääbo ont également conduit à la découverte d’un hominidé jusqu’alors inconnu, appelé Denisova ou Dénisovien. Ses travaux ont permis d’établir que des croisements avaient eu lieu entre l’Homo sapiens et ces hominidés éteints, après notre migration hors d’Afrique il y a environ 70 000 ans.
Svante Pääbo. (Frank Vinken)
Pääbo et son équipe ont découvert que chez les humains actuels d’origine européenne ou asiatique, environ 1 à 4 % de leur génome provient des Néandertaliens.
Quant au transfert de gènes avec les Dénisoviens, il a été observé pour la première fois dans les populations de Mélanésie et d’autres régions d’Asie du Sud-Est, où les individus portent jusqu’à 6 % d’ADN de Dénisoviens.
Grâce à ses recherches révolutionnaires, Pääbo a créé une discipline scientifique entièrement nouvelle, la paléogénomique. Ses découvertes ont créé une ressource unique utilisée par la communauté scientifique pour mieux comprendre l’évolution et les migrations humaines.
Le lauréat du prix Nobel Svante Pääbo a été jeté dans l’eau cette semaine pour ses travaux. (Jens Schlueter)
Svante Pääbo est né en 1955 à Stockholm. Il a soutenu sa thèse de doctorat en 1986 à l’université d’Uppsala avant de devenir chercheur postdoctoral à l’université de Zurich, puis à l’université de Californie aux États-Unis. Il est devenu professeur à l’université de Munich en Allemagne en 1990. En 1999, il a fondé l’Institut Max Planck d’anthropologie évolutive à Leipzig, où il est toujours actif à ce jour.
Pääbo occupe également un poste de professeur auxiliaire à l’Institut des sciences et de la technologie d’Okinawa, au Japon.
En 2015, il a été l’un des lauréats du prix Breakthrough 2016 en sciences de la vie, physique fondamentale et mathématiques.
Le prix Nobel de physiologie ou de médecine de l’année dernière a été attribué à David Julius et Ardem Patapoutian, pour leurs découvertes sur la façon dont la chaleur et le toucher sont transformés en signaux électriques dans notre corps.
Le scientifique irlandais William Campbell a remporté le prix en 2015 pour son rôle dans les découvertes concernant les thérapies permettant de lutter contre les infections parasitaires dues aux vers ronds.
Annoncée sur le site du Nobel Prize : The Nobel Prize in Physiology or Medicine 2022.