Sélectionner une page

Les Incas droguaient de jeunes enfants pour les calmer avant de les sacrifier

5 Mai 2022 | 0 commentaires

Momie Inca 1 22

L’Empire inca était sans doute l’État le plus puissant des Amériques précolombiennes. Les ruines de cette civilisation autrefois puissante, les objets trouvés par les archéologues depuis des années et les témoignages des conquistadors espagnols parlent de richesses inouïes. Cependant, la richesse de l’Inca fut acquise par le sang de son peuple, des milliers de personnes étant sacrifiées sur des autels pour apaiser les dieux, des dieux qui se nourrissaient apparemment du sang des purs.

Image d’entête : une des momies impliquées dans l’étude, découverte en 1995. (Johan Reinhard)

La plupart des sacrifices humains concernaient des adolescents ou des enfants, qui recevaient parfois des drogues hallucinogènes. L’impression générale des spécialistes est que les victimes prenaient des drogues pour entrer en contact avec les forces surnaturelles pour lesquelles elles étaient sur le point de donner leur vie.

Cependant, une nouvelle étude qui a trouvé des traces de feuilles de coca et de l’ayahuasca, un puissant hallucinogène, est arrivée à une conclusion totalement différente. Plutôt que de les préparer à un “contact” avec l’un des centaines de « huacas » (dieux incas), les auteurs pensent que les victimes de sacrifices humains étaient droguées pour les rendre moins anxieuses et plus dociles à l’approche d’une mort certaine.

Au milieu des années 1990, des randonneurs escaladant le volcan Ampato, dans le sud du Pérou, ont trouvé les corps momifiés d’une adolescente inca et de deux autres petites filles, âgées de 6 à 7 ans.

Des examens ultérieurs des momies ont permis de conclure qu’elles étaient toutes victimes de sacrifices humains. Le volcan est un important site de culte dans la culture andine et incarnait l’une des huacas incas. Le fait que les momies aient été trouvées à une altitude de plus de cinq kilomètres suggère qu’elles sont mortes dans des circonstances très inhabituelles. Enfin, les restes des enfants ont été trouvés parmi des objets précieux, notamment des récipients en céramique, des vêtements finement décorés et des figurines en or et en argent.

Tout dans ces momies indique qu’elles ont été victimes d’un sacrifice, ce qui a fasciné les archéologues pendant des années. Mais ce n’est que récemment que des scientifiques ont effectué une analyse chimique des restes, et les résultats ont été assez choquants.

Selon le rapport toxicologique, les momies d’Ampato contenaient des composés chimiques présents dans les feuilles de coca, la plante utilisée pour la fabrication de la cocaïne, et dans l’ayahuasca, l’une des drogues hallucinogènes les plus puissantes au monde.

Les chercheurs ont trouvé des composés chimiques provenant de feuilles de coca et d’ayahuasca à l’intérieur des restes momifiés d’enfants sacrifiés par les Incas. (Dagmara Socha)

Momie Inca 2 22

À l’époque où les conquistadors espagnols sont arrivés sur le continent américain au XVIe siècle, l’Empire inca était à l’apogée de sa puissance. Bien que leur empire n’ait existé qu’une centaine d’années avant d’être interrompu par les Espagnols, les Incas ont réussi à créer 26 000 kilomètres de routes, à régner sur 10 millions de personnes et à imposer leur langue et leur culture d’un bout à l’autre des Andes. Dans un sens très réel, les Incas étaient les « Romains » du Nouveau Monde et, comme les Romains, ils étaient de fantastiques bâtisseurs d’empire.

L’un de leurs plus importants outils pour affirmer leur contrôle politique sur les vastes territoires qui s’étendaient dans les Andes était les cérémonies religieuses et aucune n’était plus importante que la Capacocha, un rituel macabre qui impliquait des sacrifices humains.

Bien que les Incas n’aient laissé aucun document écrit, les archéologues ont réussi à reconstituer une image de ce qu’impliquait la Capacocha en combinant des documents historiques des conquistadors, qui doivent être pris avec des pincettes, car il s’agissait d’envahisseurs qui avaient tout intérêt à donner une mauvaise image de leurs vaincus, des récits oraux transmis de génération en génération par les populations indigènes et des preuves archéologiques.

Nous savons, par exemple, que les sacrifices humains concernaient le plus souvent des jeunes femmes et des enfants, que le peuple inca jugeait purs et intacts, et donc dignes des dieux. Les candidates de choix étaient des femmes belles et vierges, qui étaient logées à l’écart du commun des mortels en attendant le jour où elles seraient sacrifiées par les prêtres.

Les enfants destinés au grand honneur d’être sacrifiés aux dieux devaient se rendre à Cusco, la capitale, où ils étaient accueillis par l’empereur lui-même. Il s’agissait toutefois d’un voyage ardu, qui pouvait durer des mois.

Selon certains récits, les enfants étaient amenés au sommet d’une montagne, la maison des huacas. Pendant la capacocha, le cœur des enfants était arraché de leur poitrine, une image macabre que certains reconnaîtront peut-être dans le film Apocalypto, nominé aux Oscars (qui mettait en scène des Mayas et non des Incas).

Cependant, les momies d’Ampato ne montrent aucun signe de coupure ou de pénétration. Il est plus probable qu’elles aient été étranglées, enterrées vivantes ou même tuées par le froid extrême qui règne au sommet des Andes.

Tuer des enfants innocents nous semble barbare et cruel, mais les Incas étaient convaincus que les sacrifices empêchaient les sécheresses, les famines, les éruptions volcaniques et toutes sortes de catastrophes naturelles provoquées par les dieux.

La nature humaine ne permettait pas aux Incas de tuer leurs propres enfants, sauf s’ils pensaient que les récompenses étaient dans l’intérêt de la société en général ou qu’ils pensaient que les enfants étaient envoyés dans un endroit meilleur. Les Incas n’étaient pas les seuls non plus, les Celtes d’Irlande et de Grande-Bretagne faisaient fréquemment des sacrifices humains à leurs dieux, tout comme les Mongols, les Scythes, les premiers Égyptiens et divers groupes méso-américains, qui pratiquaient tous des sacrifices humains, pour une raison ou une autre.

Les Espagnols ont prétendu que les Incas utilisaient les feuilles de coca comme médicament pour traiter diverses maladies et réduire la sensation de faim. Il semblerait également que les Incas utilisaient l’ayahuasca, une puissante boisson hallucinogène préparée à partir de plantes tropicales locales, qui peut provoquer des expériences de mort imminente pour améliorer l’humeur, préparer les soldats au combat et communiquer avec les dieux.

Toutefois, ce n’est que récemment que des chercheurs dirigés par Dagmara Socha, bioarchéologue au Centre d’études andines de l’université de Varsovie, ont pu confirmer que l’ayahuasca était effectivement utilisé lors des cérémonies.

L’analyse toxicologique des momies de la montagne sacrée a révélé la présence de feuilles de coca et d’harmine, une substance qui bloque la dégradation de la sérotonine et de la dopamine, régulatrices de l’humeur, et qui est utilisée à ce jour pour traiter la dépression. L’harmine est l’un des composants de l’ayahuasca, ce qui constitue la première preuve archéologique de l’utilisation de ce breuvage psychédélique par les Incas.

L’utilisation combinée des feuilles de coca et de l’harmine, qui produisent des sentiments extatiques mais n’induisent pas d’hallucinations, suggère que les victimes étaient droguées pour les rendre plus dociles au rituel. Comme les enfants étaient considérés comme un cadeau pour les dieux, ils devaient avoir l’air bien nourris et bien habillés, beaux et, surtout, heureux.

Selon les chercheurs dans leur étude :

Les chroniqueurs ont mentionné l’importance de l’humeur des victimes. Les Incas ont peut-être consciemment utilisé les propriétés antidépressives de Banisteriopsis caapi pour réduire l’anxiété et les états dépressifs des victimes.

L’étude publiée dans le Journal of Archaeological Science : Ritual drug use during Inca human sacrifices on Ampato mountain (Peru): Results of a toxicological analysis et annoncée sur le site du Centre d’études andines de l’Université de Varsovie : New article « Ritual drug use during Inca human sacrifices on Ampato mountain (Peru): Results of a toxicological analysis ».

Il n’y a aucune publicité sur GuruMeditation et le Guru ne compte que sur la reconnaissance de ses lecteurs/ lectrices. 

Merci pour votre aide !

Le Guru fait une pause dans ses écrits, car il a besoin de votre soutien !

Le Guru lance un appel aux dons afin de l’aider à poursuivre son activité…

Un orang-outan est le premier non-humain à soigner des blessures à l’aide d’une plante médicinale

]Un orang-outan sauvage mâle de Sumatra a été observé en train d’appliquer les feuilles mâchées d’une plante aux propriétés médicinales connues sur une plaie de sa joue. Il s’agirait du premier cas documenté de traitement actif d’une plaie par un animal sauvage à l’aide d’une substance végétale biologiquement active connue.

Les chercheurs ont observé l’orang-outan, qu’ils ont baptisé Rakus, en juin 2022 dans la zone de recherche de Suaq Balimbing, dans le parc national de…

Des chercheurs reconstituent le visage d’une Néandertalienne à partir d’un crâne écrasé vieux de 75 000 ans

Une équipe de paléo-archéologues est présentée dans un nouveau documentaire dans lequel ces experts ont reconstitué le visage d’une femme néandertalienne ayant vécu il y a 75 000 ans.

Le crâne, écrasé en centaines de fragments probablement par un éboulement après la mort, a été déterré en 2018 dans la grotte de Shanidar, au Kurdistan irakien. Baptisés Shanidar Z, les restes du Néandertalien sont peut-être la partie supérieure d’un squelette découvert dans…

Des scientifiques créent des cerveaux hybrides souris-rat avec des neurones des deux espèces

Des chercheurs américains ont utilisé une technique spéciale pour éliminer les neurones de souris en développement, qu’ils ont remplacés par des cellules souches de rat. Ces cellules se sont transformées en neurones de rat dans le cerveau de la souris, qui est AINSI devenu un cerveau hybride. Chose remarquable, les rongeurs modifiés sont en bonne santé et se comportent normalement, ce qui est très prometteur pour les thérapies régénératives neuronales.

Les recherches ont été menées par deux équipes indépendantes, qui ont publié leurs résultats…

La vie s’est épanouie alors que le champ magnétique de la Terre a failli disparaître il y a 590 millions d’années

Le champ magnétique terrestre a failli s’effondrer il y a quelque 590 millions d’années, exposant vraisemblablement la vie à la surface de la planète à un risque d’augmentation du rayonnement cosmique.

Selon de nouvelles recherches, l’affaiblissement temporaire du bouclier magnétique aurait pu être tout sauf une catastrophe biologique. En fait, il pourrait avoir augmenté les niveaux d’oxygène, créant ainsi les conditions idéales pour l’épanouissement des premières formes de vie…

Les “rayures de tigre” de la lune de Saturne, Encelade, sont liées à ses spectaculaires geysers

Les mouvements des lignes de faille de la croûte gelée d’Encelade, une des lunes de Saturne, pourraient être à l’origine des panaches de matière glacée qui s’échappent du ventre aqueux de la lune, selon une équipe de chercheurs qui a récemment modélisé ces mouvements.

L’étude de l’équipe s’est concentrée sur les “rayures de tigre” d’Encelade, de longues fissures situées principalement dans les parties méridionales de la lune, que certains pensent avoir été causées par un ancien impact. D’autres chercheurs ont…

Plus de 90 % des oiseaux polaires sont contaminés par des microplastiques

Le plastique est pratiquement partout sur Terre. De la plus haute montagne aux plus grandes profondeurs des océans, des régions polaires à l’intérieur de notre corps, il n’y a plus moyen d’y échapper. Bien que la pollution plastique soit loin d’être un nouveau problème, l’ampleur de la pollution par les microplastiques n’est apparue que récemment.

La pollution plastique est généralement divisée en macroplastiques (>5 cm), microplastiques (0,1 µm-5 mm) et nanoplastiques (<0,1 µm). Plus le plastique est...

Le plus haut observatoire du monde entre en fonction au Chili

Pour le Livre Guinness des records, l’Observatoire d’Atacama de l’Université de Tokyo (TAO) est l’observatoire astronomique le plus haut du monde.

Le TAO se trouve à une altitude de 5 640 mètres au sommet d’une montagne dans le désert d’Atacama, au nord du Chili. Le télescope de 6,5 m optimisé pour les infrarouges est enfin opérationnel après 26 ans de planification et de construction…

La voile solaire avancée de la NASA s’est déployée sans encombre dans l’espace

La NASA a lancé son système de voile solaire composite avancé (Advanced Solar Sail) à bord d’une fusée Electron de RocketLab, déployant ainsi une voile de 9 mètres en orbite terrestre basse…

Des millions de joueurs du jeu vidéo Borderlands 3 font avancer la recherche biomédicale

Plus de 4 millions de joueurs jouant à un mini-jeu de science citoyenne dans le jeu vidéo Borderlands 3 ont aidé à reconstituer l’histoire de l’évolution microbienne des bactéries de l’intestin humain…

La vieille sonde Voyager 1 de la NASA rétablit la transmission de ses données après 5 mois de charabia

La sonde Voyager 1 a renvoyé des données exploitables pour la première fois depuis plus de 5 mois, ce qui laisse espérer que la mission, vieille de 46 ans, pourra enfin reprendre ses activités normales.

La sonde interstellaire préférée de la NASA a transmis samedi au centre de contrôle de la mission des données sur la santé et l’état de ses systèmes embarqués…

Photos : Lorsque deux satellites dans des directions opposées se croisent dans l’espace à 10 000 km/h

La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA a pris une photo parfaitement synchronisée lorsqu’elle a croisé le chemin d’un autre engin spatial en orbite autour de la lune.

La sonde LRO, qui est en orbite autour de la lune depuis 15 ans, a pris plusieurs images de l’orbiteur lunaire Danuri de l’Institut de recherche aérospatiale de Corée, alors que les deux engins spatiaux, voyageant sur des orbites presque parallèles, se sont croisés dans des directions opposées au cours de trois orbites entre le 5 et le 6 mars…

Le professeur physicien Peter Higgs, célèbre pour avoir prédit l’existence du boson de Higgs, meurt à l’âge de 94 ans

Le professeur Peter Higgs, lauréat du prix Nobel, physicien théoricien britannique célèbre pour avoir prédit l’existence d’une nouvelle particule, le boson de Higgs, est décédé lundi 8 avril. L’université d’Édimbourg, où Higgs était professeur émérite, a annoncé mardi qu’il était « décédé paisiblement chez lui … à la suite d’une courte maladie ».

Les bosons de Higgs sont l’excitation quantique du champ de Higgs, un champ qui remplit tout l’univers et qui interagit avec les particules…

Voyager 1 : Les ingénieurs de la NASA ont repéré la puce défectueuse qui pourrait permettre de réparer l’ordinateur de la plus vieille sonde spatiale

L’une des plus anciennes (47 ans) et des plus lointaines sondes envoyées dans l’espace par l’humain, la sonde Voyager 1 souffre d’une importante défaillance qui l’empêche de transmettre des données scientifiques ou techniques vers la Terre. Les ingénieurs de la NASA ont réduit le problème de la sonde Voyager 1 à une seule puce défectueuse. Il pourrait désormais être possible de contourner la mémoire corrompue et de remettre la sonde interstellaire en état de marche…

Pin It on Pinterest

Share This