Le Triceratops “Big John” révèle que ces créatures n’étaient pas aussi pacifique
Dans le film de 1993, Jurassic Park, le Dr Ellie Sattler, paléobotaniste, se sépare du groupe pour s’occuper d’un Triceratops malade. La créature est décrite comme un gentil géant, mais il s’avère que le Triceratops pouvait aussi être agressif et pugnace.
Image d’entête : le squelette complet restauré du Triceratops horridus “Big John”. (l’Université de Chieti)
En fait, les paléontologues ont théorisé pendant des décennies que les Triceratops se livraient à de violents combats physiques entre eux, en se basant sur les preuves fossiles de blessures traumatiques du crâne. Aujourd’hui, dans une nouvelle étude (lien plus bas), des scientifiques italiens ont dévoilé d’autres preuves que les tricératops vivaient « par l’épée », s’engageant dans des batailles féroces.
« Big John » était un animal à trois pattes de taille prodigieuse qui vivait près de Hell Creek, dans l’actuel Montana (États-Unis), au Crétacé supérieur, il y a plus de 66 millions d’années.
Son squelette fossile extraordinairement complet, qui a été vendu à un propriétaire privé aux enchères l’année dernière pour 10 millions de dollars, a été pris dans la boue lorsque l’ancienne plaine inondable sur laquelle il est mort débordait périodiquement et il est resté là, intact pendant des dizaines de millions d’années, jusqu’à ce que des paléontologues le déterrent en 2014.
Selon cette nouvelle analyse, l’os du crâne de Big John présente une ouverture en forme de trou de serrure, appelée fenestra. La surface osseuse autour de cette ouverture est irrégulière et recouverte de dépôts en forme de plaques, ce qui, selon les auteurs, pourrait être un signe révélateur d’une infection. Plus fascinant encore, les chercheurs ont analysé des échantillons prélevés sur le bord de la fenestre. Ils ont constaté que le tissu osseux entourant le trou était poreux et parsemé de nombreux vaisseaux sanguins, caractéristiques d’un os nouvellement formé.
A partir de l’étude : le Triceratops horridus Big John. (a) Le squelette complet restauré ; la fenestre analysée ici est indiquée par le cercle blanc. (b) Détail du crâne. (c) Détail de la fenestre : un dépôt d’os réactif en forme de plaquette (flèches blanches) et des lésions lytiques (flèches noires) sont visibles sur la surface osseuse autour de la lésion. La région où a été prélevé l’échantillon à analyser est visible sur le bord inférieur. (Ruggero D’Anastasio et col./ Nature Scientific Reports)
Tous ces signes suggèrent que Big John a subi une blessure traumatique au crâne et qu’il a survécu. En fait, la blessure était probablement en cours de guérison depuis des mois au moment où il a rendu son dernier souffle.
Selon les chercheurs :
Compte tenu des délais de guérison des blessures traumatiques chez les reptiles modernes, ainsi que de la taille de la blessure traumatique et de la quantité de réparation osseuse, il est probable que la mort de Big John soit survenue au moins six mois après cet événement traumatique.
Il est rare en paléontologie que des restes fossilisés puissent nous renseigner sur le comportement d’un animal de son vivant, mais compte tenu de la taille et de l’emplacement de la blessure, les chercheurs estiment qu’elle n’aurait pu être causée que par un autre tricératops, ce qui donne du crédit à la théorie du combat.
Plus alléchant encore, l’étude offre des indices sur la façon dont les corps des dinosaures se remettaient d’un traumatisme.
Selon les chercheurs :
Bien que les mécanismes physiologiques et cellulaires qui sous-tendent le processus de guérison chez les dinosaures soient encore largement inconnus, il semblerait qu’ils soient similaires à ceux décrits chez les humains et les mammifères.
L’étude publiée dans Nature Scientific Reports : Histological and chemical diagnosis of a combat lesion in Triceratops et le communiqué de presse de l’Université de Chieti : Il più grande Triceratopo morì per le conseguenze di una ferita infetta.
Un animal a trois pattes?