Sélectionner une page

Le plancher océanique de l’Arctique s’effondre en immenses gouffres et le dégel du pergélisol en serait la cause

19 Mar 2022 | 1 commentaire

Doline pergélisol Arctique 1 22

Selon de nouvelles recherches, les côtes de l’Arctique sont criblées de dolines. Alors que la cause principale est censée être les processus naturels liés à la dernière période glaciaire, on ne sait toujours pas si le changement climatique provoqué par l’humain contribue ou non à la formation de ces gouffres.

Image d’entête : à partir des relevés du Monterey Bay Aquarium Research Institute (MBARI), ce gouffre massif s’est développé en seulement 9 ans sur le plancher océanique à partir du bord du plateau arctique dans la mer de Beaufort canadienne. (Eve Lundsten/ MBARI)

Le pergélisol fond dans toutes les régions du monde habituellement glaciales. L’Arctique ne fait pas exception. Les paysages y sont parsemés de dolines, des zones d’effondrement du sol qui provoquent des trous profonds à la surface. De nouvelles recherches indiquent que le même processus se produit également sous les eaux. Le dégel d’une grande zone de pergélisol à une profondeur de 500 mètres sur le versant continental de la mer de Beaufort au Canada provoque des « changements morphologiques extraordinairement rapides », expliquent les chercheurs.

La rapidité de ces effondrements est d’autant plus surprenante que le processus n’est pas lié à des expulsions de gaz méthane ou à un changement climatique d’origine humaine, comme c’est le cas dans d’autres régions du monde.

Selon Charlie Paull, un géologue du Monterey Bay Aquarium Research Institute (MBARI/ États-Unis) qui a dirigé l’étude :

Nous savons que de grands changements se produisent dans tout le paysage arctique, mais c’est la première fois que nous avons pu déployer une technologie permettant de voir que des changements se produisent également au large.

Si les dolines sous-marines que nous avons découvertes sont le résultat de cycles climatiques glaciaires-interglaciaires à plus long terme, nous savons que l’Arctique se réchauffe plus rapidement que n’importe quelle autre région de la planète. Alors que le changement climatique continue de remodeler l’Arctique, il est essentiel que nous comprenions également les changements dans le pergélisol submergé au large.

L’équipe a cartographié une zone de 25,9 kilomètres carrés de fond marin entre 2010 et 2019, signalant l’émergence de pas moins de 41 dolines sur la période de l’étude. La profondeur moyenne de ces dolines est de 6,7 mètres. La plus grande mesurait 225 m sur 98 m et sa profondeur était de 29 m, ce qui la rendait suffisamment grande pour contenir « un pâté de maisons composé d’immeubles de six étages ».

La technologie du MBARI, comprenant des véhicules sous-marins autonomes (AUV, à gauche) et un véhicule télécommandé portable (MiniROV, à droite), qui ont permis de révéler des changements rapides du plancher océanique dans la mer de Beaufort canadienne. (Charlie Paull/ MBARI)

Doline pergélisol Arctique 2 22

Ces dolines semblent aller de pair avec l’émergence de collines remplies de glace dans d’autres zones du plancher océanique.

Bien que les données sur les températures du plancher océanique dans la région soient limitées, celles disponibles ne semblent pas indiquer une tendance significative au réchauffement à ce niveau. En substance, l’équipe pense que les dolines et les collines qui s’élèvent sont dues à l’effondrement du sol dans les espaces vides laissés par le dégel des couches de pergélisol, qui semblent fondre en raison de la chaleur transportée (lentement) par les réseaux d’eaux souterraines. Ceux-ci, à leur tour, selon Charlie Paull, « dérivent de changements climatiques beaucoup plus anciens et plus lents liés à l’émergence de la Terre après la dernière période glaciaire, et semblent se produire le long du bord du pergélisol depuis des milliers d’années ».

Selon le coauteur de l’étude, Scott Dallimore, du Geological Survey of Canada et du Natural Resources Canada :

Cette recherche a été rendue possible grâce à une collaboration internationale au cours de la dernière décennie qui a permis d’accéder à des plateformes de recherche marine modernes telles que la technologie robotique autonome du MBARI et les brise-glaces exploités par la Garde côtière canadienne et l’Institut coréen de recherche polaire.

Le gouvernement du Canada et le peuple inuvialuit qui vit sur la côte de la mer de Beaufort accordent une grande importance à cette recherche, car les processus complexes décrits ont des répercussions sur l’évaluation des géorisques, la création d’un habitat marin unique et notre perception des processus biogéochimiques.

Les données limitées concernant la température du plancher océanique ne montrent pas de tendance au réchauffement. Au contraire, selon Paull :

Les preuves suggèrent que les caractéristiques sous-marines que nous avons observées en formation sont essentiellement des dolines et des escarpements en recul, qui s’effondrent dans l’espace vide laissé par le dégel du pergélisol riche en glace. En raison de la chaleur transportée par les systèmes d’eau souterraine qui se déplacent lentement. Ces changements découlent de changements climatiques beaucoup plus anciens et plus lents, liés à la sortie de la Terre de la dernière période glaciaire, et semblent se produire à la lisière du pergélisol depuis des milliers d’années.

Cela dit, on ne sait toujours pas si et comment le changement climatique provoqué par l’humain influe sur ce processus. L’infiltration des eaux souterraines provenant de la fonte du pergélisol sur le sol arctique semble être la principale voie par laquelle la chaleur est introduite dans l’environnement sous-marin : les zones sous-marines où l’infiltration des eaux souterraines est la plus faible restent relativement gelées, selon l’équipe. Nous savons que la fonte à la surface est largement liée au changement climatique. Il existe donc au moins un lien faible entre les deux processus, mais il y a tout simplement trop d’inconnues à l’heure actuelle pour tirer des conclusions fiables.

Les chercheurs pensent que des dégels et des effondrements similaires se produisent également dans les systèmes de pergélisol sous-marins dans d’autres régions du monde, mais les données dont nous disposons jusqu’à présent sont insuffisantes pour estimer l’ampleur du phénomène.

L’équipe poursuivra ses recherches pendant l’été arctique à l’aide de sonars embarqués et de véhicules sous-marins autonomes afin d’approfondir les connaissances sur ces phénomènes.

L’étude publiée dans The Proceedings of the National Academy of Sciences : Rapid seafloor changes associated with the degradation of Arctic submarine permafrost et présentée sur le site du Monterey Bay Aquarium Research Institute : Mapping reveals rapid changes to the Arctic seafloor as ancient submerged permafrost thaws.

Il n’y a aucune publicité sur GuruMeditation et le Guru ne compte que sur la reconnaissance de ses lecteurs/ lectrices. 

Merci pour votre aide !

“Saumon-mouth” : ce saumon préhistorique géant avait des dents semblables à des défenses

Comme tout droit sorti du film RRRrrrr!!!, ,avec son bestiaire à défenses de poulemouth, chevalmouth, chienmouth… voici un saumon préhistorique arborant des défenses.

Les plus anciens fossiles d’Oncorhynchus rastrosus datent d’environ 12 millions d’années, le long de la côte californienne. Ce saumon vivait le long des côtes pacifiques de l’Amérique du Nord et du Japon, atteignant une taille de 2,4 mètres et pesant 200 kg. De précédentes études des fossiles ont montré que le saumon du Pacifique…

Des cellules synthétiques capables de se former d’elles-mêmes agissent comme des cellules vivantes avec des capacités supplémentaires

À l’aide d’ADN et de protéines, des scientifiques ont créé de nouvelles cellules synthétiques qui agissent comme des cellules vivantes. En brouillant la frontière entre les matériaux artificiels et vivants, ces cellules peuvent être reprogrammées pour remplir de multiples fonctions, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles technologies de biologie synthétique censées dépasser les capacités de la nature.

Les cellules tirent leur structure et leur stabilité de leur cytosquelette, une structure de protéines qui enferme et protège d’autres composants…

Des scientifiques clonent deux furets en voie de disparition à partir de cellules congelées en 1988

Actuellement, il n’y a que 370 furets à pieds noirs vivants et tous descendent des sept mêmes furets élevés dans le cadre d’un programme de restauration dans les années 1980. Cela signifie que leur population présente une faible diversité génétique, ce qui ajoute encore plus de problèmes à une espèce déjà en difficulté.

Selon l’US Fish and Wildlife Service (USFWS), le département de l’Intérieur des États-Unis qui s’occupe de la gestion et la préservation de…

Des chercheurs découvrent la plus ancienne preuve irréfutable de l’existence du champ magnétique terrestre

Des chercheurs ont retrouvé au Groenland un témoignage du champ magnétique terrestre vieux de 3,7 milliards d’années, fournissant ainsi la plus ancienne estimation de son intensité à partir d’échantillons de roches entières.

Selon Claire Nichols, du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et chercheuse principale :

Il s’agit d’une avancée très importante, car nous essayons de déterminer le rôle de l’ancien champ magnétique lorsque la vie sur Terre est apparue.

L’analyse estime que le champ magnétique de la planète à l’époque semble avoir été remarquablement similaire à…

Une vaste étude génétique reconstitue l’arbre phylogénétique des plantes à fleurs

Au moyen de données génomiques provenant de plus de 9500 espèces, des botanistes ont dressé la carte des relations évolutives entre les plantes à fleurs. Ce nouvel arbre phylogénétique aidera les scientifiques à reconstituer les origines des plantes à fleurs et à orienter les futurs efforts de conservation.

Les plantes à fleurs et à fruits, appelées angiospermes, représentent environ 90 % des plantes terrestres. Elles sont essentielles au maintien des écosystèmes de la Terre…

D’étranges îles découvertes par la NASA sur un lac de lave de la lune de Jupiter, Io

La NASA a découvert une merveille géologique sur Io, la lune ardente de Jupiter, le monde le plus volcanique du système solaire. Les survols effectués par la sonde Juno ont révélé des montagnes inhabituellement escarpées et jusqu’alors inconnues, ainsi que de surprenantes îles dans un lac de lave.

En utilisant les données de Juno, les chercheurs ont créé des animations qui mettent en valeur ces lacs volcaniques et ces imposantes montagnes…

L’affaissement des villes chinoises est le signe d’un problème beaucoup plus global

Des dizaines de scientifiques chinois ont tiré la sonnette d’alarme en s’appuyant sur une analyse détaillée des données satellitaires pour déterminer les mouvements des sols à travers la Chine, en écrivant qu’un tiers des citadins du pays pourraient se retrouver dans une « ville en train de s’affaisser ».

Dirigée par Zurui Ao, Xiaomei Hu et Xie Hu de l’Université normale de Chine du Sud et de l’Université de Pékin, la recherche publiée cette semaine…

La voile solaire avancée de la NASA s’est déployée sans encombre dans l’espace

La NASA a lancé son système de voile solaire composite avancé (Advanced Solar Sail) à bord d’une fusée Electron de RocketLab, déployant ainsi une voile de 9 mètres en orbite terrestre basse…

Des millions de joueurs du jeu vidéo Borderlands 3 font avancer la recherche biomédicale

Plus de 4 millions de joueurs jouant à un mini-jeu de science citoyenne dans le jeu vidéo Borderlands 3 ont aidé à reconstituer l’histoire de l’évolution microbienne des bactéries de l’intestin humain…

La vieille sonde Voyager 1 de la NASA rétablit la transmission de ses données après 5 mois de charabia

La sonde Voyager 1 a renvoyé des données exploitables pour la première fois depuis plus de 5 mois, ce qui laisse espérer que la mission, vieille de 46 ans, pourra enfin reprendre ses activités normales.

La sonde interstellaire préférée de la NASA a transmis samedi au centre de contrôle de la mission des données sur la santé et l’état de ses systèmes embarqués…

Photos : Lorsque deux satellites dans des directions opposées se croisent dans l’espace à 10 000 km/h

La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA a pris une photo parfaitement synchronisée lorsqu’elle a croisé le chemin d’un autre engin spatial en orbite autour de la lune.

La sonde LRO, qui est en orbite autour de la lune depuis 15 ans, a pris plusieurs images de l’orbiteur lunaire Danuri de l’Institut de recherche aérospatiale de Corée, alors que les deux engins spatiaux, voyageant sur des orbites presque parallèles, se sont croisés dans des directions opposées au cours de trois orbites entre le 5 et le 6 mars…

Le professeur physicien Peter Higgs, célèbre pour avoir prédit l’existence du boson de Higgs, meurt à l’âge de 94 ans

Le professeur Peter Higgs, lauréat du prix Nobel, physicien théoricien britannique célèbre pour avoir prédit l’existence d’une nouvelle particule, le boson de Higgs, est décédé lundi 8 avril. L’université d’Édimbourg, où Higgs était professeur émérite, a annoncé mardi qu’il était « décédé paisiblement chez lui … à la suite d’une courte maladie ».

Les bosons de Higgs sont l’excitation quantique du champ de Higgs, un champ qui remplit tout l’univers et qui interagit avec les particules…

Voyager 1 : Les ingénieurs de la NASA ont repéré la puce défectueuse qui pourrait permettre de réparer l’ordinateur de la plus vieille sonde spatiale

L’une des plus anciennes (47 ans) et des plus lointaines sondes envoyées dans l’espace par l’humain, la sonde Voyager 1 souffre d’une importante défaillance qui l’empêche de transmettre des données scientifiques ou techniques vers la Terre. Les ingénieurs de la NASA ont réduit le problème de la sonde Voyager 1 à une seule puce défectueuse. Il pourrait désormais être possible de contourner la mémoire corrompue et de remettre la sonde interstellaire en état de marche…

Les astronautes sont conscients de la distance à laquelle ils "volent" dans l’espace en dépit de la microgravité

Des scientifiques étudiant les astronautes à bord de la Station spatiale internationale ont déterminé que les humains sont étonnamment doués pour s’orienter et évaluer la distance qu’ils ont parcourue en microgravité.

Selon Laurence Harris, spécialiste de la vision et de la perception du mouvement à l’université York au Canada, auteur principal de la nouvelle étude…

Pin It on Pinterest

Share This