La NASA prévoit de détruire l’ISS en la faisant s’écraser dans l’océan en 2030
La NASA prévoit de continuer à exploiter la Station spatiale internationale (ISS) jusqu’en 2030, après quoi l’ISS s’écrasera dans une partie éloignée de l’océan Pacifique. Néanmoins, sa prochaine et (probablement) dernière décennie sera très importante.
Le laboratoire spatial a été lancé en 2002 et a orbité à 227 milles marins au-dessus de la Terre, accueillant 200 astronautes du monde entier. À partir de 2031, l’ISS sera remplacée par des plateformes spatiales exploitées commercialement, ce que la NASA décrit comme un lieu de collaboration et de recherche scientifique avec le secteur privé.
Selon Phil McAlister, directeur de l’espace commercial à la NASA :
Le secteur privé est techniquement et financièrement capable de développer et d’exploiter des destinations commerciales en orbite terrestre basse, avec l’aide de la NASA. Nous sommes impatients de partager nos leçons apprises et notre expérience des opérations avec le secteur privé pour l’aider.
Cette nouvelle fait partie du rapport de transition de la NASA sur l’ISS, qui a été remis au Congrès américain. L’agence spatiale a indiqué qu’elle prévoyait de faire tomber l’ISS dans une zone connue sous le nom de South Pacific Oceanic Uninhabited Area, également appelée Point Nemo, le point de l’océan le plus éloigné de la terre et une tombe aquatique habituelle pour de nombreuses autres sondes spatiales.
Localisation du South Pacific Oceanic Uninhabited Area ou Point Nemo.
La zone est située à 3 200 km au nord de l’Antarctique et à 4 800 km de la Nouvelle-Zélande. Environ 300 débris spatiaux y ont été coulés depuis 1971, la plupart d’origine américaine ou russe, selon une étude de 2019. La NASA a déclaré que la station spatiale effectuerait des manœuvres de poussée qui assureraient une « entrée atmosphérique sûre » sur Terre.
Bien qu’elle la mette hors service dans moins de 10 ans, la NASA a toujours d’ambitieux projets pour l’ISS. L’objectif le plus important est de mener des recherches au profit de l’humanité, tout en menant une coopération internationale et en aidant les vols spatiaux privés américains à se développer et à permettre l’exploration de l’espace lointain. L’ISS serait utilisée comme « analogue d’une mission de transit vers Mars », selon la NASA.
Selon Robyn Gatens, directrice de l’ISS :
L’ISS entre dans sa troisième et plus productive décennie en tant que plateforme scientifique révolutionnaire en microgravité. Cette troisième décennie est celle des résultats, s’appuyant sur nos partenariats mondiaux réussis pour vérifier les technologies d’exploration et de recherche humaine afin de soutenir l’exploration de l’espace lointain.
La NASA travaille sur la transition de l’ISS depuis un certain temps déjà. La première phase a consisté en des accords avec Blue Origin, Nanoracks et Northrop Grumman, trois sociétés qui veulent construire des stations spatiales privées en orbite terrestre. La NASA a également conclu un accord avec Axiom Space, qui lancera vers l’ISS des modules qui formeront un appareil de vol libre.
La première phase devrait durer jusqu’en 2025. La deuxième sera similaire à l’approche adoptée par la NASA avec les services privés de transport d’équipages vers et depuis l’ISS, peut-on lire dans le rapport. Dès 2014, l’agence a attribué des contrats à Boeing et SpaceX, qui a lancé de multiples missions avec sa fusée Falcon 9 depuis mai 2020.
L’ISS a accueilli de nombreuses études scientifiques depuis des années. En 2016, l’astronaute Kate Rubins a séquencé de l’ADN dans l’espace pour la première fois. La première salade de laitues et de légumes verts cultivés dans l’espace a été consommée par les astronautes en 2015. Un objet a été imprimé en 3D sur la station spatiale pour la première fois en 2014. Et il y en aura d’autres bientôt.
Le rapport publié sur le site de la NASA : International Space Station Transition Report et annoncée sur ce même site : NASA Provides Updated International Space Station Transition Plan.
On notera deux points qui ne sont pas tout à fait anodins : le premier étant que la NASA assume tranquillement de contribuer à la pollution des océans (ISS = terres rares, composites, etc… ), le deuxième étant que la NASA collabore activement à l’appropriation de l’espace par les acteurs privés. C’est pour la Science, qu’on vous dit…