Voici Maggie, La plus grande structure de la Voie lactée
Des astronomes de l’Institut Max Planck d’Astronomie (MPIA/ Allemagne) ont mené une collaboration scientifique internationale pour découvrir la plus grande structure de la Voie lactée. Ce gigantesque filament d’hydrogène appelé Maggie mesure 3 900 années-lumière de long (soit 3900 x 9 461 milliards de kilomètres) et 130 années-lumière de large. Il s’est probablement formé il y a 13 millions d’années.
Image d’entête : une section de la vue latérale de la Voie lactée telle que relevée par le satellite Gaia de l’ESA. La bande sombre est constituée de gaz et de poussières, qui atténuent la lumière des étoiles incrustées. Le centre galactique de la Voie lactée est indiqué à droite de l’image, brillant sous la zone sombre. Le cadre à gauche du centre marque l’emplacement du filament « Maggie ». Elle montre la distribution de l’hydrogène atomique. Les couleurs indiquent les différentes vitesses du gaz. (ESA/Gaia/DPAC, IGO & T. Müller/J. Syed/MPIA)
Juan Soler, coauteur du projet, fut l’un des premiers astronomes à trouver la preuve de l’existence de cet objet il y a un an et il a décidé de lui donner le nom du plus long fleuve de Colombie, le Rio Magdalena. Selon lui, l’étude actuelle ne fait que prouver hors de tout doute que ce qu’il a trouvé est bien une structure cohérente.
Environ 380 000 ans après le Big Bang, l’hydrogène s’est formé et il est considéré comme la substance la plus abondante de l’univers. Malgré cela, les scientifiques ont déclaré que la détection de ce gaz est une tâche éreintante, ce qui rend la récente découverte de Maggie exceptionnellement intéressante.
Pour le premier auteur de l’étude, Jonas Syed, étudiant en doctorat au MPIA, l’emplacement de ce filament a contribué à la réussite de leur découverte. Ils ne savent pas exactement comment il est arrivé là, mais le filament d’hydrogène s’étend sur environ 1 600 années-lumière sous le plan de la Voie lactée.
D’après leurs observations, le rayonnement de l’hydrogène à environ 20 cm de longueur d’onde se détache de l’arrière-plan et rend le filament d’hydrogène plus visible. Une analyse plus approfondie de Maggie a également montré que le gaz converge en certains points du filament où l’hydrogène est susceptible de s’accumuler et de se condenser en nuages plus importants.
Cette image correspond au cadre de l’image d’entête. En plus de la distribution de l’hydrogène atomique, les couleurs indiquent les différentes gammes de vitesse du gaz telles que mesurées par les observations du relevé THOR. Le filament « Maggie » est visible dans la zone inférieure. (T. Müller/J. Syed/MPIA)
Cette image en fausses couleurs montre la distribution de l’hydrogène atomique mesurée à une longueur d’onde de 21 cm. La ligne pointillée rouge suit le filament « Maggie ». (J. Syed/MPIA)
Les chercheurs ont écrit dans leur étude (lien plus bas) que c’est le genre d’environnement où le gaz atomique se transforme lentement en une forme moléculaire. À l’extrémité ouest de Maggie se trouve un élément semblable à un nœud vers lequel des filaments de plus petite taille semblent converger, tandis que sa queue s’amincit dans sa partie ouest.
Parallèlement, sa partie nord-ouest est reliée au plan médian qui se nourrit de la matière des latitudes supérieures. Cependant, la majeure partie de Maggie est déconnectée de la matière du plan médian galactique. Les chercheurs ont estimé que Maggie contient 8 % d’hydrogène moléculaire (Dihydrogène).
Pour Syed, de nombreuses questions subsistent sur la plus grande structure de la Voie lactée. Ils espèrent obtenir des données supplémentaires la concernant et attendent maintenant qu’une fraction du gaz moléculaire soit analysée.
Les astronomes ont utilisé le satellite Gaia de l’Agence spatiale européenne (ESA) pour mesurer Maggie. Selon l’Agence Spatiale Européenne (ESA), Gaia est une ambitieuse mission destinée à dresser une carte en 3D de la Voie lactée. Au cours de cette opération, il a détecté le filament d’hydrogène.
Le satellite Gaia scannant le ciel au point de Lagrange L2. (ESA)
En outre, le satellite Gaia peut révéler la composition, la formation et l’évolution de la galaxie en fournissant des mesures précises et sans précédent de la position et de la vitesse radiale qui permettront de recenser les milliards d’étoiles de la galaxie.
Grâce au satellite Gaia, les scientifiques ont pu faire de nombreuses découvertes ces dernières années, notamment les 12 quasars dont la lumière est si fortement déviée par d’autres galaxies qu’ils sont plus visibles pour former des images distinctes de ce qu’ils appellent la « croix d’Einstein ».
L’étude publiée dans Astronomy & Astrophysics : The “Maggie” filament: Physical properties of a giant atomic cloud et présentée sur le site de l’Institut Max Planck d’Astronomie : A gigantic lane made of raw material for new stars.