Les Vikings ont effectivement atteint les Amériques bien avant Christophe Colomb
Plusieurs objets en bois découverts sur un site archéologique à Terre-Neuve, au Canada, dressent un scénario passionnant : des Vikings étaient sur ces côtes en 1021, il y a mille ans. Il s’agirait de la plus ancienne traversée humaine de l’Atlantique connue dans l’histoire, précédant de plus de 450 ans la découverte des Amériques par Christophe Colomb.
Image d’entête : image aérienne d’une reconstitution d’un bâtiment de l’âge viking adjacent au site de L’Anse aux Meadows. (Glenn Nagel Photography)
Ce n’est pas vraiment une nouvelle que les Vikings aient atteint les Amériques avant que les explorateurs européens ne les aient officiellement « découvertes ». À notre connaissance, ces explorateurs scandinaves se sont installés sur un site connu sous le nom de L’Anse aux Meadows, dans ce qui est aujourd’hui la péninsule de Terre-Neuve. Nous savons que cela s’est produit dès le premier millénaire avant Jésus-Christ, mais nous n’avions pas de date précise.
De nouvelles recherches viennent toutefois nous donner une estimation fiable de la date à laquelle les premiers Européens ont atteint et colonisé ces rivages.
Les artefacts ne sont en fait que des bouts de bois. Le bois a fini dans une tourbière voisine et les conditions dans cette tourbière étaient très bonnes pour la préservation de la matière organique. C’est ainsi qu’ils ont subsisté jusqu’à aujourd’hui.
Une reconstitution des structures vikings à L’Anse aux Meadows. (Dylan Kereluk/ Wikimedia)
Ces pièces de bois ont été identifiées comme ayant appartenu à des Vikings en fonction de leur emplacement au sein de la colonie, et par des traces sur leur surface indiquant qu’elles ont été transformées à l’aide d’outils métalliques. Les peuples indigènes vivant en Amérique à l’époque ne connaissaient pas le travail du métal, ce qui constitue une indication très fiable de l’origine des objets.
Au microscope, morceau de bois présentant des traces de taille. (Université de Groningue)
Les auteurs ont analysé ces morceaux de bois trouvés sur le site de L’Anse aux Meadows en utilisant des techniques de datation au carbone (ou « datation par le radiocarbone« ). Bien que ce type d’analyse ne puisse pas révéler quand le bois a été transformé, il peut nous indiquer quand les arbres originaux ont été coupés pour la première fois. Lorsque des organismes tels que les plantes vivent, ils absorbent du carbone de leur environnement. Lorsqu’ils meurent ou sont coupés, ce processus s’arrête. En analysant le rapport des isotopes du carbone dans un échantillon de tissu organique, puis en le comparant à de nombreuses références historiques, les chercheurs peuvent estimer avec une assez bonne précision la date à laquelle les processus se sont arrêtés.
Margot Kuitems, première auteure de l’étude et scientifique à l’université de Groningue, prépare des échantillons dans l’installation de radiocarbone du Centre de recherche sur les isotopes de Groningue, aux Pays-Bas. (Ronald Zijlstra)
Ce qui a permis à l’équipe d’obtenir un résultat aussi précis dans le cas de ces morceaux de bois, ce sont les « augmentations soudaines de la production de l’isotope 14C dues à des événements de rayonnement cosmique ». Cette augmentation a été documentée comme se produisant « de manière synchrone dans les enregistrements dendrochronologiques du monde entier », et constitue donc un événement très bien établi et fiable pour dater les morceaux de bois. Le marqueur particulier qu’ils ont utilisé ici était un changement dans le rapport des isotopes du carbone atmosphérique causé par un événement qui a produit des rayons cosmiques (tempête solaire) en 993 après JC.
Selon l’équipe, ces résultats placent l’année 1021 ap. J.-C. comme la nouvelle période à laquelle l’Europe et les Amériques sont entrées en contact.
Selon les chercheurs :
Nous fournissons la date la plus ancienne pour les Européens sur le continent américain. En effet, c’est la seule date de présence des Européens sur le continent américain avant l’arrivée de Christophe Colomb, quelque 471 ans plus tard. Cette date représente également la première fois dans toute l’histoire de l’humanité que l’océan Atlantique a été traversé et que l’humanité a fait le tour du monde. Nous pensons que cela revêt en soi une signification particulière.
Au-delà de la valeur de ces découvertes pour les historiens, cette étude montre également comment les événements liés aux rayons cosmiques, bien qu’ils soient complètement éloignés de l’archéologie ou de ce qui se passe sur la planète Terre, peuvent être utilisés comme points de référence pour dater des événements historiques.
L’étude publiée dans Nature : Evidence for European presence in the Americas in ad 1021 et présentée sur le site de l’Université de Groningue : Europeans in the Americas 1000 years ago.
« Nous savons que cela s’est produit dès le premier millénaire avant Jésus-Christ, mais nous n’avions pas de date précise. »
plutôt après je suppose?
(merci pour votre travail que je consulte depuis plusieurs années, je suis un grand fan)