Les microplastiques en suspension dans l’air ont de plus en plus d’influence sur le climat
Des plus profondes fosses océaniques au sommet des plus hautes montagnes, on trouve désormais des plastiques partout, et trouver comment les gérer est devenu un problème urgent.
Plusieurs nouvelles études ont été publiées cette semaine sur le problème mondial du plastique. L’une d’elles prédit l’impact des microplastiques en suspension dans l’air sur le climat.
Les microplastiques sont de minuscules débris de plastique de moins de 5 millimètres de long, qui se forment lorsque de plus gros morceaux se décomposent. Ils sont présents dans nos rivières, nos océans et nos sols et, ces dernières années, les scientifiques ont réalisé qu’ils se trouvaient même dans notre atmosphère, transportés dans le monde entier par les vents.
On ne sait pas grand-chose des microplastiques en suspension dans l’air ni de leur impact, mais nous savons que les aérosols présents dans l’atmosphère, y compris la poussière et les gaz à effet de serre, peuvent absorber, émettre et diffuser le rayonnement, et que leur présence peut donc avoir des effets de refroidissement ou de réchauffement.
De nouvelles recherches menées par l’université de Canterbury en Nouvelle-Zélande ont permis de modéliser l’impact des microplastiques en suspension dans l’air sur notre climat.
Selon Laura Revell, chimiste atmosphérique, qui a dirigé l’étude (lien plus bas) :
Nous avons étudié comment les fragments et les fibres de microplastiques, deux types de microplastiques couramment trouvés dans l’atmosphère, interagissent avec la lumière, et nous avons utilisé ces informations dans un modèle climatique mondial pour calculer l’impact global des microplastiques en suspension dans l’air sur le climat de la Terre.
Revell et son équipe ont découvert que les microplastiques sont efficaces pour disperser la lumière du soleil, et qu’ils ont donc un effet de refroidissement mineur dans la basse atmosphère de la Terre.
Toujours selon Laura Revell :
Cependant, ils peuvent également absorber les radiations émises par la Terre, ce qui signifie qu’ils contribuent, de manière très faible, à l’effet de serre.
L’ampleur réelle de l’influence des microplastiques sur le climat varie dans nos simulations de modèles climatiques, en fonction des hypothèses que nous avons formulées sur la façon dont les microplastiques sont distribués dans l’atmosphère terrestre. La recherche sur les microplastiques aéroportés étant très récente, les microplastiques ayant été signalés comme étant dans l’air il y a seulement quelques années, nous disposions d’un nombre très limité d’études pour éclairer nos recherches.
Mais l’influence des microplastiques dans l’atmosphère ne devrait qu’augmenter avec la consommation croissante de plastique. Cinq milliards de tonnes de déchets plastiques se sont accumulées dans les décharges et dans l’environnement naturel à ce jour, et l’on prévoit que ce chiffre doublera au cours des 30 prochaines années. En se dégradant, ce plastique injectera davantage de microplastiques dans l’atmosphère.
Revell de conclure :
Si nous ne prenons pas de mesures sérieuses pour lutter contre la pollution par les microplastiques, la production de plastique et les pratiques de gestion des déchets, l’abondance des microplastiques continuera d’augmenter et les microplastiques en suspension dans l’air pourraient contribuer aux changements climatiques futurs.
L’étude publiée dans Nature : Direct radiative effects of airborne microplastics et présentée sur le site de l’Université de Canterbury : Microplastics are in the air we breathe and in Earth’s atmosphere, and they affect the climate.
Qu’elle horreur :'(