Près de 14 000 scientifiques de 34 pays préviennent que les "signes vitaux" de la Terre s’aggravent rapidement
La crise climatique a de nouveau poussé 14 000 scientifiques de 34 pays à réaliser un rapport dans lequel ces experts lancent un nouvel avertissement sur l’état de notre planète, et cette dernière publication est véritablement catastrophique.
Image d’entête : carte des anomalies des indices de température terre-océan en juin par rapport à la référence 1951-1980. (Université de l’État de l’Oregon/ NASA)
Selon les chercheurs :
Nous approchons ou avons déjà franchi des points de basculement associés à des parties critiques du système terrestre, notamment les calottes glaciaires de l’Antarctique occidental et du Groenland, les récifs coralliens et la forêt amazonienne.
Compte tenu de ces développements alarmants, nous avons besoin de mises à jour courtes, fréquentes et facilement accessibles sur l’urgence climatique.
En 2019, 11 258 scientifiques ont publié un rapport, avertissant le monde de l’urgence climatique à laquelle nous sommes confrontés. Près de deux ans plus tard, les choses n’ont pas vraiment changé…
Selon Thomas Newsome, écologiste à l’université de Sydney :
L’augmentation des catastrophes liées au climat, notamment les méga-incendies australiens de 2019-20, et le fait que trois principaux gaz à effet de serre, le dioxyde de carbone, le méthane et l’oxyde nitreux, ont établi des records de concentration dans l’atmosphère en 2020 et à nouveau en 2021 sont particulièrement troublants.
Cela s’est produit malgré les changements survenus pendant la pandémie de COVID-19.
Le nouveau rapport (lien plus bas), a ajouté 2 800 noms de scientifiques au collectif grandissant, a noté que 1 990 juridictions ont officiellement déclaré ou reconnu une urgence climatique, et fourni une approche politique pour pouvoir atténuer certains des dommages que nous faisons à notre planète en réchauffement.
Les chercheurs suggèrent une « approche politique à court terme en trois volets » : un prix mondial du carbone nettement plus élevé, une élimination progressive et une interdiction éventuelle des combustibles fossiles à l’échelle mondiale, et le développement de réserves climatiques pour protéger et restaurer la biodiversité et les puits de carbone, comme la forêt amazonienne.
Bien entendu, les climatologues ne cessent de dénoncer les dangers du changement climatique anthropique (d’origine humaine) depuis au moins les années 1960, et proposent des solutions diverses et variées depuis les années 1980.
Bien qu’ils sachent ce que l’utilisation effrénée des combustibles fossiles fait au climat de la Terre, les émissions de gaz à effet de serre de l’humanité n’ont cessé d’augmenter et le réchauffement de la planète s’en est suivi. Aujourd’hui, les scientifiques nous avertissent que nous n’avons plus de temps à perdre.
Toujours selon Newsome :
Nous suggérons un besoin urgent de changement transformateur pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et, plus largement, la surexploitation de la planète par l’humain.
Il existe encore des possibilités de réorienter les mesures de soutien monétaire liées aux pandémies vers des activités respectueuses du climat ; il est encourageant de voir le désinvestissement des combustibles fossiles et les subventions aux combustibles fossiles s’améliorer de manière record.
Cependant, malgré le fait que bon nombre des 31 « signes vitaux » ou repères, comme les changements océaniques, le nombre de têtes de bétail et la fonte des glaces, aient atteint des niveaux historiques effroyables, il y a aussi quelques lueurs d’espoir.
Entre 2018 et 2021, l’énergie solaire et éolienne a augmenté de 57 % (même si cela reste 19 fois inférieur à la consommation de combustibles fossiles).
De même, entre 2018 et 2021, le désinvestissement dans le domaine des combustibles fossiles a fortement augmenté. Et depuis 2019, on observe également une légère baisse de la consommation d’énergie fossile, même si les chercheurs soulignent que cette baisse est probablement due à la pandémie et qu’elle devrait repartir à la hausse.
Le nouveau rapport a été publié pour s’aligner sur le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) prévu la semaine prochaine, qui, espérons-le, constituera un signal d’alarme encore plus fort. Les rapports du GIEC des années précédentes n’ont pas fait beaucoup de vagues.
Les scientifiques espèrent qu’il existe une volonté politique suffisante pour apporter les changements politiques nécessaires, afin de sauver littéralement le monde.
Le rapport publié dans BioScience : World Scientists’ Warning of a Climate Emergency 2021 et présentée sur le site de l’Université de Sydney : Earth’s vital signs worsen amid ‘business as usual’ climate policy.