Faire le mort : des neuroscientifiques trouvent une origine évolutive aux expériences de mort imminente
De nombreuses personnes de cultures et de contextes historiques différents ont rapporté avoir vécu des expériences de mort imminente. Lorsqu’ils traversent de telles expériences mettant leur vie en danger, il est courant de ressentir des choses telles que l’absence de douleur, la vision d’une lumière vive au bout d’un tunnel, ou le fait de se détacher de son corps et de flotter au-dessus de celui-ci, voire de s’envoler dans l’espace. Cette universalité suggère que les expériences de mort imminente ont une origine et un but biologiques, et une nouvelle étude semble confirmer cette idée.
Malgré plusieurs théories utilisées pour expliquer les expériences de mort imminente, personne ne sait vraiment ce qui les provoque ni pourquoi les humains les vivent. Les personnes religieuses pensent que les expériences de mort imminente constituent une preuve de la vie après la mort, en particulier de la séparation de l’esprit et du corps. Alors que les explications scientifiques des expériences de mort imminente incluent la dépersonnalisation, qui est un sentiment d’être détaché de son corps. L’auteur scientifique Carl Sagan a même suggéré que le stress de la mort produit un souvenir de la naissance, suggérant que le « tunnel » que les gens voient est une reconstitution du canal de la naissance.
Selon des chercheurs de l’université de Copenhague au Danemark et de l’université de Liège en Belgique, les expériences de mort imminente chez l’humain pourraient être le résultat de mécanismes évolutifs. Leurs recherches suggèrent que ces épisodes angoissants sont le résultat de la thanatose, un mécanisme de défense par lequel les animaux simulent leur mort pour améliorer leurs chances de survie.
Une grenouille Phyllomedusa burmeisteri en état de thanatose. (Wikimedia)
On pense généralement que la thanatose exploitait la tendance des prédateurs à éviter les proies mortes. Elle se caractérise par un certain nombre de caractéristiques : catalepsie, immobilité avec une posture couchée, mais raide, maintenue par une activité musculaire tonique prononcée, « flexibilité cireuse » des membres qui, s’ils sont déplacés par une force extérieure, conservent la nouvelle position imposée pendant de longues périodes, et absence de réaction aux stimuli extérieurs, tout en restant pleinement conscient de l’environnement.
La thanatose est très répandue chez les arthropodes et dans toutes les classes de vertébrés, y compris peut-être chez l’humain.
Selon Daniel Kondziella, neurologue à l’hôpital universitaire de Copenhague (Danemark):
En tant que stratégie de survie, la thanatose est probablement aussi ancienne que la réaction de combat ou de fuite.
Les chercheurs ont découvert que la thanatose, ou “immobilité tonique”, se produit chez les insectes, les poissons, les reptiles, les oiseaux et les mammifères. Leurs recherches ont également montré que les humains peuvent ressentir à la fois la thanatose et des expériences de mort imminente lorsqu’ils sont menacés par une attaque imminente mettant leur vie en danger, comme une rencontre avec un ours, un grave accident de la route ou une agression par un autre humain.
Selon Charlotte Martial, neuropsychologue du groupe scientifique sur le coma de l’Université de Liège (Belgique) :
Nous montrons que la phénoménologie et les effets de la thanatose et des expériences de mort imminente se chevauchent.
Kondziella et Martial concluent que l’acquisition du langage a amené les humains à transformer le sentiment de mort en perceptions beaucoup plus élaborées et riches qui caractérisent les expériences de mort imminente, lesquelles peuvent s’étendre à des situations au-delà de l’attaque par un prédateur. Par exemple, environ un patient sur dix ayant subi un arrêt cardiaque en milieu hospitalier connaît un tel épisode.
Selon Daniel Kondziella :
Il convient de noter que les mécanismes cérébraux proposés pour la simulation de la mort ne sont pas différents de ceux qui ont été suggérés pour induire des expériences de mort imminente, notamment l’intrusion du sommeil à mouvements oculaires rapides dans l’état de veille.
Cela renforce encore l’idée que les mécanismes évolutifs constituent un élément d’information important nécessaire à l’élaboration d’un cadre biologique complet pour les expériences de mort imminente.
La notion selon laquelle les expériences de mort imminente sont le produit d’un besoin biologique inhérent de survie est logique. Cependant, c’est loin d’être le dernier mot sur le sujet. Les expériences de mort imminente ne se prêtent pas facilement à une expérimentation en laboratoire bien contrôlée, ce qui limite considérablement la recherche, bien que cela puisse changer peut-être en utilisant des moyens pharmacologiques.
L’étude publiée dans Brain Communications : The evolutionary origin of near-death experiences: a systematic investigation et présentée sur le site de l’Université de Liège : Les expériences de mort imminente, une stratégie de survie qui trouve son origine dans la thanatose, commune dans le règne animal ?
Vous avez vraiment lu l article original, ou vous vous êtes arrêté à la page de presentation sur le site de l université de Liège…?
Tres déçu par l’etude en question qui ne prouve rien du tout car elle est orientée des le depart (en sciences, on ne doit jamais partir de la conclusion, et c est precisement ce qui a été fait ici, sinon on tombe irrémédiablement dans le piege du biais de confirmation) . Et ça n’a pas manqué.
Sur le nombre total (632) de cas etudies, 86% se sont passés dans un contexte sans predateurs. On base donc cette analogie avec la thanatose, sur les 13% (modern predators) et 1% (animal predators) restants.
Le detail des 86% n est evidemment pas donné (alors que dans une etude non biaisé des le depart, ça aurait du être le cas).
Un bel exemple de ce biais de confirmation est que, si on etait parti d une autre conclusion et qu’on avait voulu montrer que les NDE etaient un mecanisme de protection pour economiser l oxygene en situation de stress, on aurait pris la meme etude, et on aurait pointé uniquement les 10 ou 13% de cas de NDE(chose qu on ne peut même pas faire car on n’ a pas le detail des 86%) lors de noyades ou d asphyxie lors d incendies, et on serait retombé sur nos pattes.
En résumé, arriver à une conclusion pareille avec ce genre d etude n est juste pas serieux…