Aujourd’hui, la sonde Juno de la NASA devrait passer au plus près de la lune de Jupiter, Ganymède
La sonde Juno de la NASA devrait ou ait passé aujourd’hui à seulement 1 038 kilomètres de la surface de Ganymède, le plus gros satellite de Jupiter. Il s’agira du plus proche survol connu depuis l’avant-dernière approche de la sonde Galileo, il y a plus de 10 ans, et l’on s’attend à ce qu’il apporte de précieuses informations sur le satellite de Jupiter.
Image d’entête : cartes de Ganymède, la plus grande lune de Jupiter, basées sur les données des sondes Voyager et Galileo. (USGS Astrogeology Science Center/ Wheaton/ NASA/ JPL-Caltech)
Les instruments scientifiques de Juno commenceront à recueillir des données environ 3 heures avant l’approche la plus proche de la sonde. Ces mesures fourniront des informations sur la composition, l’ionosphère, la magnétosphère et l’enveloppe de glace de cette lune. Elles profiteront également aux futures missions vers le système jovien, qui comprend Jupiter, ses anneaux et ses lunes.
Selon Scott Bolton, le principal chercheur de la mission Juno :
Juno transporte une série d’instruments sensibles capables de voir Ganymède d’une manière qui n’a jamais été possible auparavant. En volant si près, nous ferons entrer l’exploration de Ganymède dans le 21e siècle, à la fois en complétant les missions futures avec nos capteurs uniques et en aidant à préparer la prochaine génération de missions vers le système jovien.
Animation de Ganymède en rotation, avec une carte géologique superposée à une mosaïque globale de couleurs. (USGS Astrogeology Science Center/Wheaton/ASU/NASA/JPL-Caltech)
Le survol de Juno est alimenté par l’énergie solaire et permettra d’envoyer les informations et les images de cette lune vers la Terre. En raison de la vitesse du survol, la lune passera d’un point lumineux à un disque visible, puis redeviendra un point lumineux en 25 minutes environ. Ganymède est plus grande que la planète Mercure et c’est la seule lune du système solaire à posséder sa propre magnétosphère.
Ganymède, qui mesure 5 268 kilomètres de diamètre, comparée à la lune de la Terre. (Apollo 17 Earth/ Gregory H. Revera/ NASA/ JPL/ DLR)
À l’aide d’un spectrographe ultraviolet, d’un radiomètre à micro-ondes et d’un cartographe infrarouge, Juno scrutera la croûte de glace d’eau de Ganymède, recueillant des données sur sa composition et sa température. Selon Bolton, le radiomètre micro-ondes fournira des informations sur la façon dont la composition et la structure de la croûte de glace de la lune varient en fonction de la profondeur.
La NASA utilisera également les signaux des longueurs d’onde de Juno pour réaliser une expérience d’occultation radio afin de sonder l’ionosphère ténue de la lune, la couche externe d’une atmosphère où les gaz sont excités par le rayonnement solaire pour former des ions. Cela aidera à comprendre le lien entre l’ionosphère de la lune, son champ magnétique et la magnétosphère de Jupiter.
Dans le même temps, la caméra de navigation de Juno, dont la mission initiale était d’aider l’orbiteur à garder le cap, sera chargée de recueillir des informations sur l’environnement de rayonnement à haute énergie dans la région proche de Ganymède. Heidi Becker, responsable de la surveillance des radiations de Juno, a expliqué qu’un ensemble spécial d’images sera collecté dans le cadre de cette expérience.
L’objectif principal de Juno est de comprendre l’origine et l’évolution de Jupiter. Sous sa dense couverture nuageuse, Jupiter garde les secrets des processus et des conditions fondamentales qui ont régi notre système solaire lors de sa formation. En tant que principal exemple de planète géante, Jupiter peut également fournir des informations essentielles pour comprendre les systèmes planétaires découverts autour d’autres étoiles.
Juno la deuxième sonde spatiale conçue dans le cadre du programme New Frontiers de la NASA. La première fut la mission New Horizons, qui a survolé la planète naine en juillet 2015 après un vol de 9 ans et demi. Juno va étudier l’existence d’un noyau planétaire solide, cartographier le champ magnétique de Jupiter, mesurer la quantité d’eau dans l’atmosphère et observer les aurores de la planète.
Tout comme le soleil, Jupiter est principalement composé d’hydrogène et d’hélium. Elle a donc dû se former très tôt, capturant la majeure partie de la matière laissée après la naissance de notre étoile. Mais on ne sait pas encore très bien comment cela s’est produit. La masse géante de Jupiter lui a permis de conserver sa composition d’origine, offrant ainsi un moyen de retracer l’histoire de notre système solaire.
Bien évidemment, le Guru vous fera part des découvertes de la sonde Juno sur Ganymède…
Annoncée sur le site de la NASA : NASA’s Juno to Get a Close Look at Jupiter’s Moon Ganymede.