Finalement, vous pouvez avoir plus de 150 ami(e)s
Vous avez peut-être entendu dire que le cerveau humain peut gérer des relations sociales avec environ 150 personnes. Ou peut-être avez-vous entendu 200, ou 50, ou 104. Le nombre de Dunbar, proposé par l’anthropologue et psychologue de l’évolution Robin Dunbar dans les années 1990, a été obtenu en comparant la taille des groupes sociaux de primates à la taille et aux structures de leurs cerveaux. Si le nombre réel a quelque peu varié, le concept a depuis acquis une grande influence.
Image d’entête : Dunbar a trouvé son nombre en observant des primates se toiletter. (Wikimedia)
Une étude publiée cette semaine (lien plus bas) conteste ce chiffre, avec des analyses actualisées montrant que la taille des groupes humains ne peut être déterminée par la forme de nos cerveaux.
Selon Patrik Lindenfors, auteur de l’étude et professeur associé d’écologie zoologique à l’université de Stockholm, en Suède :
Le fondement théorique du nombre de Dunbar est bancal. Le cerveau des autres primates ne traite pas les informations exactement comme celui des humains, et la socialité des primates s’explique principalement par d’autres facteurs que le cerveau, comme ce qu’ils mangent et qui sont leurs prédateurs.
De plus, les humains présentent une grande variation dans la taille de leurs réseaux sociaux.
Cette étude a répété les analyses originales de Dunbar en utilisant des données et des méthodes statistiques plus récentes. L’équipe a constaté que si le nombre moyen d’interactions sociales qu’un humain pouvait gérer était d’un peu moins de 150, les marges d’erreur sur ce chiffre étaient énormes. Ils ont seulement pu dire qu’avec un taux de confiance de 95 %, le nouveau nombre de Dunbar se situe quelque part entre 2 et 520, ce qui n’est pas une estimation particulièrement utile.
Selon Andreas Wartel, un autre auteur de l’étude, également de l’université de Stockholm :
Il n’est pas possible de faire une estimation pour les humains avec quelque précision que ce soit en utilisant les méthodes et les données disponibles.
Ce nombre a inspiré les politiques et les entreprises du monde entier. En 2007, l’administration fiscale suédoise a restructuré ses bureaux pour rester dans la limite des 150 personnes.
Selob Lindenfors :
Cette réorganisation serait alors fondée sur l’hypothèse implicite, mais, espérons-le, involontaire, que leurs employés n’ont ni famille ni amis en dehors du travail.
Je pense que le nombre de Dunbar est largement répandu, y compris parmi les chercheurs, car il est si facile à comprendre. Notre affirmation selon laquelle il n’est pas possible de calculer un nombre n’est pas aussi divertissante.
L’étude publiée dans Biology Letters : ‘Dunbar’s number’ deconstructed et présentée sur le site de l’Université de Stockholm : New study deconstructs Dunbar’s number – yes, you can have more than 150 friends.