Sélectionner une page

L’un des plus grands écosystèmes de la Terre vit sous les fonds marins et se nourrit de sous-produits de radiations

6 Mar 2021 | 0 commentaires

Planché océanique 1 21

Des chercheurs de la Graduate School of Oceanography de l’Université du Rhode Island (URI/ États-Unis) rapportent que tout un écosystème de microbes sous la mer ne dépend pas de la lumière du soleil, mais des produits chimiques produits par l’irradiation naturelle des molécules d’eau.

Des communautés bactériennes entières vivant sous les fonds marins dépendent d’une source de nourriture très curieuse : l’hydrogène libéré par l’eau irradiée. Ce processus a lieu grâce à l’exposition des molécules d’eau aux radiations naturelles, et nourrit les microbes vivant à quelques mètres seulement sous le fond de l’océan. Loin d’être une stratégie d’alimentation spécifique, l’équipe note cependant que cette alimentation à base de radiations soutient l’un des plus grands écosystèmes de notre planète en volume.

Selon Justine Sauvage, auteure principale de l’étude et chercheuse à l’Université de Göteborg (Suède) qui a mené les recherches en tant que doctorante à l’Université du Rhode Island :

Ce travail apporte une nouvelle perspective importante sur la disponibilité des ressources que les communautés microbiennes souterraines peuvent utiliser pour se maintenir. C’est fondamental pour comprendre la vie sur Terre et pour limiter l’habitabilité d’autres corps planétaires, comme Mars.

Justine Sauvage mesure la teneur en oxygène dissous dans des carottes de sédiments prélevées dans l’Atlantique Nord. (Justine Sauvage/ Université du Rhode Island)

Sauvage-radiation 1 21

Le processus par lequel le rayonnement ionisant (par opposition à la lumière visible, par exemple) divise la molécule d’eau est connu sous le nom de radiolyse. Elle est tout à fait naturelle et se produit partout où il y a de l’eau et suffisamment de radiations. Les auteurs expliquent que le fond marin est un foyer particulier de radiolyse, très probablement en raison des minéraux présents dans les sédiments marins qui agissent comme catalyseurs du processus.

Tout comme le rayonnement sous forme de lumière solaire aide à nourrir les plantes, et à travers elles la plupart des autres formes de vie sur Terre, le rayonnement ionisant aide également à nourrir bon nombre de créatures. La radiolyse produit des composés élémentaires d’hydrogène et d’oxygène (oxydants), qui servent de nourriture aux communautés microbiennes vivant dans les sédiments. A quelques mètres sous le fond de l’océan, ajoute l’équipe, elle devient la principale source de nourriture et d’énergie pour ces bactéries selon Steven D’Hondt, professeur d’océanographie à l’URI et coauteur de l’étude, qui ajoute :

Les sédiments marins amplifient en fait la production de ces produits chimiques utilisables. Si vous avez la même quantité d’irradiation dans l’eau pure et dans les sédiments humides, vous obtenez beaucoup plus d’hydrogène à partir des sédiments humides. Ces sédiments rendent la production d’hydrogène beaucoup plus efficace.

On ne sait pas encore exactement pourquoi ce processus semble plus intense dans les sédiments humides. Il est probable que certains minéraux de ces dépôts puissent agir comme des semi-conducteurs, « rendant le processus plus efficace », selon M. D’Hondt.

Cette découverte a été faite après une série d’expériences menées au Centre des sciences nucléaires du Rhode Island. L’équipe a travaillé avec des échantillons de sédiments humides prélevés en divers points des océans Pacifique et Atlantique par l’Integrated Ocean Drilling Program (programme de forage océanique) et d’autres navires de recherche américains. Justine Sauvage en a mis quelques-uns dans des flacons et les a ensuite irradiés.

Échantillons de sédiments marins utilisés dans les expériences d’irradiation. (Justine Sauvage/ Université du Rhode Island)

Sauvage-radiation 2 21

À la fin, elle a comparé la quantité d’hydrogène produite dans les fioles avec les sédiments humides à celle des témoins (fioles irradiées d’eau de mer et d’eau distillée). La présence de sédiments a multiplié par 30 la production d’hydrogène, explique le document de recherche.

Selon le coauteur Arthur Spivack, professeur d’océanographie à l’Université du Rhode Island :

Cette étude est une combinaison unique d’expériences de laboratoire sophistiquées intégrées dans un contexte biologique mondial.

Les implications de ces résultats sont applicables à la fois à la Terre et aux autres planètes. Pour commencer, elle nous permet de mieux comprendre où et comment la vie peut se développer, même sans lumière solaire et en présence de radiations. Cela nous aide non seulement à mieux comprendre les profondeurs des océans, mais nous donne également des indices sur les endroits où la vie extraterrestre pourrait se cacher. Par exemple, de nombreux minéraux trouvés sur Terre sont également présents sur Mars, il y a donc une très forte probabilité que la radiolyse se produise sur la planète rouge dans les zones où de l’eau liquide est présente. Si elle se produit au même rythme que sur les fonds marins de la Terre, elle « pourrait potentiellement maintenir la vie au même niveau que celui des sédiments marins ».

L’astromobile Perseverance vient d’atterrir sur Mars pour une mission de récupération d’échantillons de roches et de surveillance d’environnements potentiellement habitables, nous n’aurons peut-être pas à attendre longtemps avant de pouvoir vérifier.

En même temps, les chercheurs expliquent que leurs découvertes ont également une valeur pour l’industrie nucléaire, notamment en ce qui concerne le stockage des déchets et la gestion des accidents nucléaires.

Selon D’Hondt :

Si vous stockez des déchets nucléaires dans des sédiments ou des roches, ils peuvent générer de l’hydrogène et des oxydants plus rapidement que dans l’eau pure. Cette catalyse naturelle peut rendre ces systèmes de stockage plus corrosifs qu’on ne le pense généralement.

À l’avenir, l’équipe prévoit d’examiner comment le processus se déroule dans d’autres environnements, à la fois sur Terre et au-delà, la croûte océanique, la croûte continentale et le sous-sol de Mars présentant un intérêt particulier pour eux. De plus, ils veulent également approfondir la façon dont les communautés souterraines qui dépendent de la radiolyse pour leur alimentation vivent, interagissent et évoluent.

L’étude publiée dans Nature Communications : The contribution of water radiolysis to marine sedimentary life et présentée sur le site de l’Université du Rhode Island : Microbes deep beneath seafloor survive on byproducts of radioactive process.

“Saumon-mouth” : ce saumon préhistorique géant avait des dents semblables à des défenses

Comme tout droit sorti du film RRRrrrr!!!, ,avec son bestiaire à défenses de poulemouth, chevalmouth, chienmouth… voici un saumon préhistorique arborant des défenses.

Les plus anciens fossiles d’Oncorhynchus rastrosus datent d’environ 12 millions d’années, le long de la côte californienne. Ce saumon vivait le long des côtes pacifiques de l’Amérique du Nord et du Japon, atteignant une taille de 2,4 mètres et pesant 200 kg. De précédentes études des fossiles ont montré que le saumon du Pacifique…

Des cellules synthétiques capables de se former d’elles-mêmes agissent comme des cellules vivantes avec des capacités supplémentaires

À l’aide d’ADN et de protéines, des scientifiques ont créé de nouvelles cellules synthétiques qui agissent comme des cellules vivantes. En brouillant la frontière entre les matériaux artificiels et vivants, ces cellules peuvent être reprogrammées pour remplir de multiples fonctions, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles technologies de biologie synthétique censées dépasser les capacités de la nature.

Les cellules tirent leur structure et leur stabilité de leur cytosquelette, une structure de protéines qui enferme et protège d’autres composants…

Des scientifiques clonent deux furets en voie de disparition à partir de cellules congelées en 1988

Actuellement, il n’y a que 370 furets à pieds noirs vivants et tous descendent des sept mêmes furets élevés dans le cadre d’un programme de restauration dans les années 1980. Cela signifie que leur population présente une faible diversité génétique, ce qui ajoute encore plus de problèmes à une espèce déjà en difficulté.

Selon l’US Fish and Wildlife Service (USFWS), le département de l’Intérieur des États-Unis qui s’occupe de la gestion et la préservation de…

Des chercheurs découvrent la plus ancienne preuve irréfutable de l’existence du champ magnétique terrestre

Des chercheurs ont retrouvé au Groenland un témoignage du champ magnétique terrestre vieux de 3,7 milliards d’années, fournissant ainsi la plus ancienne estimation de son intensité à partir d’échantillons de roches entières.

Selon Claire Nichols, du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et chercheuse principale :

Il s’agit d’une avancée très importante, car nous essayons de déterminer le rôle de l’ancien champ magnétique lorsque la vie sur Terre est apparue.

L’analyse estime que le champ magnétique de la planète à l’époque semble avoir été remarquablement similaire à…

Une vaste étude génétique reconstitue l’arbre phylogénétique des plantes à fleurs

Au moyen de données génomiques provenant de plus de 9500 espèces, des botanistes ont dressé la carte des relations évolutives entre les plantes à fleurs. Ce nouvel arbre phylogénétique aidera les scientifiques à reconstituer les origines des plantes à fleurs et à orienter les futurs efforts de conservation.

Les plantes à fleurs et à fruits, appelées angiospermes, représentent environ 90 % des plantes terrestres. Elles sont essentielles au maintien des écosystèmes de la Terre…

D’étranges îles découvertes par la NASA sur un lac de lave de la lune de Jupiter, Io

La NASA a découvert une merveille géologique sur Io, la lune ardente de Jupiter, le monde le plus volcanique du système solaire. Les survols effectués par la sonde Juno ont révélé des montagnes inhabituellement escarpées et jusqu’alors inconnues, ainsi que de surprenantes îles dans un lac de lave.

En utilisant les données de Juno, les chercheurs ont créé des animations qui mettent en valeur ces lacs volcaniques et ces imposantes montagnes…

L’affaissement des villes chinoises est le signe d’un problème beaucoup plus global

Des dizaines de scientifiques chinois ont tiré la sonnette d’alarme en s’appuyant sur une analyse détaillée des données satellitaires pour déterminer les mouvements des sols à travers la Chine, en écrivant qu’un tiers des citadins du pays pourraient se retrouver dans une « ville en train de s’affaisser ».

Dirigée par Zurui Ao, Xiaomei Hu et Xie Hu de l’Université normale de Chine du Sud et de l’Université de Pékin, la recherche publiée cette semaine…

La voile solaire avancée de la NASA s’est déployée sans encombre dans l’espace

La NASA a lancé son système de voile solaire composite avancé (Advanced Solar Sail) à bord d’une fusée Electron de RocketLab, déployant ainsi une voile de 9 mètres en orbite terrestre basse…

Des millions de joueurs du jeu vidéo Borderlands 3 font avancer la recherche biomédicale

Plus de 4 millions de joueurs jouant à un mini-jeu de science citoyenne dans le jeu vidéo Borderlands 3 ont aidé à reconstituer l’histoire de l’évolution microbienne des bactéries de l’intestin humain…

La vieille sonde Voyager 1 de la NASA rétablit la transmission de ses données après 5 mois de charabia

La sonde Voyager 1 a renvoyé des données exploitables pour la première fois depuis plus de 5 mois, ce qui laisse espérer que la mission, vieille de 46 ans, pourra enfin reprendre ses activités normales.

La sonde interstellaire préférée de la NASA a transmis samedi au centre de contrôle de la mission des données sur la santé et l’état de ses systèmes embarqués…

Photos : Lorsque deux satellites dans des directions opposées se croisent dans l’espace à 10 000 km/h

La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA a pris une photo parfaitement synchronisée lorsqu’elle a croisé le chemin d’un autre engin spatial en orbite autour de la lune.

La sonde LRO, qui est en orbite autour de la lune depuis 15 ans, a pris plusieurs images de l’orbiteur lunaire Danuri de l’Institut de recherche aérospatiale de Corée, alors que les deux engins spatiaux, voyageant sur des orbites presque parallèles, se sont croisés dans des directions opposées au cours de trois orbites entre le 5 et le 6 mars…

Le professeur physicien Peter Higgs, célèbre pour avoir prédit l’existence du boson de Higgs, meurt à l’âge de 94 ans

Le professeur Peter Higgs, lauréat du prix Nobel, physicien théoricien britannique célèbre pour avoir prédit l’existence d’une nouvelle particule, le boson de Higgs, est décédé lundi 8 avril. L’université d’Édimbourg, où Higgs était professeur émérite, a annoncé mardi qu’il était « décédé paisiblement chez lui … à la suite d’une courte maladie ».

Les bosons de Higgs sont l’excitation quantique du champ de Higgs, un champ qui remplit tout l’univers et qui interagit avec les particules…

Voyager 1 : Les ingénieurs de la NASA ont repéré la puce défectueuse qui pourrait permettre de réparer l’ordinateur de la plus vieille sonde spatiale

L’une des plus anciennes (47 ans) et des plus lointaines sondes envoyées dans l’espace par l’humain, la sonde Voyager 1 souffre d’une importante défaillance qui l’empêche de transmettre des données scientifiques ou techniques vers la Terre. Les ingénieurs de la NASA ont réduit le problème de la sonde Voyager 1 à une seule puce défectueuse. Il pourrait désormais être possible de contourner la mémoire corrompue et de remettre la sonde interstellaire en état de marche…

Les astronautes sont conscients de la distance à laquelle ils "volent" dans l’espace en dépit de la microgravité

Des scientifiques étudiant les astronautes à bord de la Station spatiale internationale ont déterminé que les humains sont étonnamment doués pour s’orienter et évaluer la distance qu’ils ont parcourue en microgravité.

Selon Laurence Harris, spécialiste de la vision et de la perception du mouvement à l’université York au Canada, auteur principal de la nouvelle étude…

Pin It on Pinterest

Share This