Découverte des ancêtres des ptérosaures comblant un vide dans l’histoire des débuts de l’évolution
Le Guru revient sur quelques faits scientifiques annoncés la semaine passée, et ce tout au long de la semaine, alors qu’il était en pause pour son appel aux dons qui n’est pas tout à fait terminé et cela se passe par ici.
Cela prend du temps, en grande partie à cause de la difficulté à trouver de bonnes preuves, mais peu à peu, nous en apprenons davantage sur l’histoire des ptérosaures, les premiers vertébrés à avoir évolué vers le vol propulsé.
Image d’entête : représentation d’un ptéranodon volant à haute altitude, un genre de ptérosaure. (Elenarts/ Virginia Tech)
Il y a quelques semaines à peine, le Guru faisait état de recherches montrant que les cousins ailés des dinosaures ont amélioré leur vol tout au long de leur existence.
Une nouvelle étude (lien plus bas) suggère que leurs plus proches parents évolutifs étaient un groupe de petits animaux incapables de voler, semblables aux dinosaures, connus sous le nom de Lagerpétidés.
Une équipe internationale dirigée par Martín Ezcurra du Museo Argentino de Ciencias Naturales à Buenos Aires a utilisé des scanners de tomographie microscopique et des reconstructions en 3D pour analyser des crânes et des squelettes récemment découverts en Amérique du Nord, au Brésil, en Argentine et à Madagascar, révélant des similitudes dans l’anatomie des ptérosaures et des lagerpétidés.
Représentation artistique du Dromomeron (premier plan) une espèce de lagerpétidé accompagné de dinosaures et de membres apparentés, à partir de fossiles provenant du Ghost Ranch, au Nouveau-Mexique. (Donna Braginetz)
Selon Michelle Stocker, de Virginia Tech (États-Unis), coauteur de l’étude :
Les données de la tomodensitométrie ont été révolutionnaires pour la paléontologie. Certains de ces délicats fossiles ont été recueillis il y a près de 80 ans, et plutôt que de découper de manière destructrice ce premier crâne connu de Dromomeron, nous avons pu utiliser cette technologie pour reconstruire soigneusement l’anatomie du cerveau et de l’oreille interne…
Squelette partiel de Lagerpeton (hanches, jambes et vertèbres), de la famille des Lagerpetidae, datant de ~235 millions d’années en Argentine. (Sterling Nesbitt/ Virginia Tech)
L’une des révélations les plus frappantes fut que les lagerpétidés incapables de voler avaient développé certaines des caractéristiques neuroanatomiques qui permettaient aux ptérosaures de voler, notamment les traits caractéristiques de leur boîte crânienne et de leur oreille interne, ainsi que des os de leur paume, également allongés.
Les chercheurs ont utilisé une approche appelée « systématique phylogénétique » qui, comme l’explique Kevin Padian de l’université de Californie, Berkeley, dans un commentaire accompagnant l’étude, a été appliquée pour découvrir les relations entre « chaque groupe d’organismes ».
Il écrit :
Elle recherche les caractéristiques ayant évoluées récemment qui relient différents organismes, le raisonnement étant que les traits les plus récemment évolués doivent être apparus sous des formes très récemment divergentes les unes des autres, et doivent donc être les plus proches génétiquement.
Ces caractéristiques, qui semblent souvent insignifiantes même pour des observateurs expérimentés, fournissent la clé des relations, et parfois de l’évolution des adaptations, parce qu’un groupe divergent, les ptérosaures volants dans ce cas, peut avoir des caractéristiques inhabituelles qui reflètent des fonctions qui manquent à son groupe divergent apparenté.
Ezcurra et ses collègues suggèrent que leurs découvertes pourraient fournir un cadre complètement nouveau pour l’étude des ptérosaures. Certains paléontologues ont attribué leur morphologie unique à une évolution rapide, mais si les ptérosaures volants sont considérés comme leurs précurseurs, et donc comme une sorte “d’intermédiaire », les ptérosaures ont probablement évolué au même rythme que les autres grands groupes de reptiles.
Selon le coauteur de l’étude, Serjoscha Evers, de l’Université de Fribourg, en Suisse :
Le vol est un comportement si fascinant, et il a évolué à de multiples reprises au cours de l’histoire de la Terre. Proposer une nouvelle hypothèse sur leurs relations avec d’autres animaux éteints est un grand pas en avant dans la compréhension des origines du vol des ptérosaures.
L’étude publiée dans Nature : Enigmatic dinosaur precursors bridge the gap to the origin of Pterosauria et présentée sur le site de l’Institut polytechnique et université d’État de Virginie (Virginia Tech) : Virginia Tech paleontologists find pterosaur precursors that fill a gap in early evolutionary history.