Étonnamment, les comètes peuvent aussi générer des aurores dans la lumière ultraviolette
Une équipe du Southwest Research Institute (SwRI/ États-Unis) a repéré la première comète à créer une aurore dans le spectre ultraviolet.
Sur Terre, les aurores polaires sont créées lorsque des particules chargées provenant du Soleil frappent celles qui se trouvent dans l’atmosphère de notre planète. Elles se forment aux pôles, car c’est là que le champ magnétique terrestre est le plus faible, ce qui permet à ces particules d’atteindre l’atmosphère.
Image d’entête : La comète à la forme irrégulière 67P/Churyumov-Gerasimenko. (ESA/ Rosetta/ NAVCAM)
La découverte d’un phénomène similaire sur une comète, des corps dépourvus du champ magnétique de notre planète, a suscité l’enthousiasme des chercheurs, ce qui est compréhensible.
Selon le vice-président de la SwRI, le Dr Jim Burch, responsable de l’instrument Ion and Electron Sensor (IES) à bord de la sonde spatiale Rosetta de l’Agence spatiale européenne :
Les particules chargées provenant du Soleil et s’écoulant vers la comète dans le vent solaire interagissent avec le gaz entourant le noyau glacé et poussiéreux de la comète et créent les aurores.
L’instrument IES a détecté les électrons qui ont causé les aurores.
Rosetta a été lancé en 2004 et sa mission s’est terminée en 2016. Avec Philae, son module d’atterrissage, Rosetta fut la première de nos sondes à voler aux côtés d’une comète gelée, 67P/Churyumov-Gerasimenko, alors qu’elle s’élançait vers le Soleil, observant son comportement en cours de route.
Aujourd’hui, les données de Rosetta ont révélé des aurores ultraviolettes autour de 67P, les premières jamais observées sur une comète. Ces aurores sont produites par des particules chargées qui interagissent avec le « coma/ queue », la bulle de gaz qui est créée à partir de la comète et qui l’enveloppe. Cette interaction excite suffisamment les gaz pour les faire briller dans la lumière ultraviolette (UV).
Animation d’une aurore ultraviolette produite par la comète 67P. (ESA/ ATG medialab)
Le Dr Joel Parker, membre de la SwRI qui a traité les données du spectrographe ultraviolet lointain Alice sur Rosetta, raconte qu’au début, l’équipe pensait voir la « lueur du jour » de 67P, un phénomène bien documenté créé par cette bulle de gaz interagissant avec les photons (lumière). Mais ils se sont vite rendu compte que ce n’était pas le cas.
Selon Parker :
Nous avons été stupéfaits de découvrir que les émissions UV sont des aurores, qui ne sont pas provoquées par des photons, mais par des électrons du vent solaire qui séparent l’eau et d’autres molécules dans le coma et qui ont été accélérés dans l’environnement proche de la comète.
Les résultats montrent qu’il est possible que des aurores se forment autour des comètes, malgré leur absence d’enveloppe magnétique. Les techniques développées par l’équipe pour intégrer les données de plusieurs appareils et découvrir ces aurores peuvent nous servir à trouver des phénomènes similaires sur d’autres comètes dans le futur.
L’étude publiée dans Nature Astronomy : Far-ultraviolet aurora identified at comet 67P/Churyumov-Gerasimenko et présentée sur le site du Southwest Research Institute : SwRI instruments aboard Rosetta help detect unexpected ultraviolet aurora at a comet.