Sélectionner une page

Détection de la signature apparente de la vie dans l’atmosphère de Vénus

15 Sep 2020 | 0 commentaires

venus_mariner-10_1 20

Alors que la plupart des yeux sont tournés vers Mars où nous pourrions trouver, le plus probablement, de la vie au-delà de la Terre, nous devrions peut-être nous tourner vers une autre voisine. Dans l’atmosphère de Vénus, des astronomes ont fait l’étonnante découverte d’un gaz appelé phosphine, un candidat sérieux pour un signe de la présence d’une vie microbienne.

Image d’entête : une image récemment améliorée des nuages recouvrant Vénus, obtenue par la sonde Mariner 10 de la NASA en 1974. (NASA/ JPL-Caltech)

La phosphine est une molécule relativement rare sur Terre, et lorsqu’elle apparaît dans la nature, elle est généralement expulsée par les bactéries et autres microbes qui ne respirent pas d’oxygène. Comme elle ne peut pas être produite en quantité significative par d’autres processus connus, les chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT/ États-Unis) ont suggéré l’année dernière que la phosphine pourrait être une biosignature/ signe biologique très pertinent pour la présence d’une vie sur d’autres planètes :

Les nuages de Vénus hébergeraient-ils une vie microbienne ?

Et maintenant, il semble que la quête ait déjà porté ses fruits, tout près de chez nous. Une équipe d’astronomes , dont certains sont les mêmes chercheurs que ceux de l’étude précédente, ont maintenant trouvé de la phosphine dans l’atmosphère de Vénus.

Représentation artistique de Vénus présentant en encart une illustration de la molécule de phosphine. (ESO/ M. Kornmesser/ L. Calçada & NASA/ JPL/ Caltech)

Still-Molecules_small-credit-ESO-scaled

Avec des températures de surface atteignant les 464 °C et une pression atmosphérique près de 100 fois supérieure à celle de la Terre, Vénus est loin d’être un paradis. Mais on a longtemps émis l’hypothèse qu’une vie microscopique pourrait trouver refuge dans les hauteurs de l’atmosphère, à des altitudes comprises entre 53 et 62 km environ, où les températures sont beaucoup plus fraîches. Cette nouvelle détection de phosphine renforce l’hypothèse, mais l’inconvénient est que les nuages sont constitués d’acide sulfurique, ce qui pourrait être un défi pour le développement de tout type de vie tel que nous le connaissons.

Graphique présentant la zone atmosphérique tempérée dans laquelle des microbes aériens pourraient exister sur Vénus. (Jane S. Greaves et col.)

venus_phosphine 1 20

Selon Clara Sousa Silva, une chercheuse de l’étude :

Trouver de la phosphine sur Vénus fut un bonus inattendu. Cette découverte soulève de nombreuses questions, comme par exemple comment un organisme pourrait y survivre. Sur Terre, certains microbes peuvent supporter jusqu’à 5 % d’acide dans leur environnement, mais les nuages de Vénus sont presque entièrement constitués d’acide.

En utilisant le télescope James Clerk Maxwell (JCMT) et le réseau Atacama Large Millimeter/submillimeter Array (ALMA), l’équipe a repéré la signature spectrale de la phosphine, et elle a estimé sa concentration à environ 20 parties par milliard.

Cette vidéo montre comment le méthane a été détecté dans l’atmosphère de Mars. Le processus est le même pour trouver du phosphine sur Vénus.

Fait intrigant, l’équipe affirme que l’acide sulfurique présent dans ces nuages devrait constamment ronger la phosphine, ce qui signifie qu’un mécanisme quelconque permet de reconstituer régulièrement les réserves. Mais pourrait-il s’agir de la vie ? Les chercheurs ont exploré une série de processus naturels potentiels qui pourraient produire de la phosphine, notamment la lumière du soleil, la foudre, l’activité volcanique ou les minéraux qui remontent de la surface. Mais d’après leurs calculs, aucun d’entre eux ne peut expliquer la quantité de gaz détectée, il y avait 10 000 fois plus de phosphine que ce que l’on pourrait attendre de ces processus.

Vénus, vue par l’orbiteur Venus Express. (NASA)

Mariner_10_Venus 1 20

D’autre part, l’équipe a estimé que des organismes pourraient produire ce volume de phosphine en “travaillant” à seulement 10 % de leur productivité prévue.

Aussi passionnante que soit cette découverte, elle est loin de confirmer l’existence d’extraterrestres.

Selon Danny Price, un scientifique australien du projet Breakthrough Listen qui n’a pas participé à l’étude :

C’est énorme : cela pourrait être la première détection de vie au-delà de la Terre. Si la vie peut naître dans les nuages hyperacides de Vénus, il se peut que la vie soit répandue dans toute la galaxie. Mais avant d’être trop excités, nous devons prendre une profonde respiration de cet air vénusien et exclure les voies moins excitantes par lesquelles la phosphine pourrait se faufiler.

Il pourrait y avoir des mécanismes complexes de réapprovisionnement en phosphine dans l’atmosphère de Vénus, que nous n’avons pas vu se produire ici sur Terre. Nous devons faire d’intenses observations de suivi pour fournir des preuves supplémentaires.

Et il ne fait aucun doute que ce genre d’enquêtes suivra. Espérons que nous aurons bientôt une réponse à cette vieille question.

L’étude publiée dans Nature Astronomy : Phosphine gas in the cloud decks of Venus, présentée sur le site du James Clerk Maxwell : JCMT finds hints of life on Venus et sur le site de l’ESO : Possible Marker of Life Spotted on Venus.

 

Faire un Don !

Pourquoi ?

Parce qu’il n'y a aucune publicité ici et que le Guru compte sur la générosité de ses lecteurs(trices) pour continuer à faire vivre GuruMeditation (...et son créateur par la même occasion). D'autres méthodes vous seront proposées en plus de PayPal.

Le Guru fait une pause dans ses écrits, car il a besoin de votre soutien !

Le Guru lance un appel aux dons afin de l’aider à poursuivre son activité…

Un orang-outan est le premier non-humain à soigner des blessures à l’aide d’une plante médicinale

]Un orang-outan sauvage mâle de Sumatra a été observé en train d’appliquer les feuilles mâchées d’une plante aux propriétés médicinales connues sur une plaie de sa joue. Il s’agirait du premier cas documenté de traitement actif d’une plaie par un animal sauvage à l’aide d’une substance végétale biologiquement active connue.

Les chercheurs ont observé l’orang-outan, qu’ils ont baptisé Rakus, en juin 2022 dans la zone de recherche de Suaq Balimbing, dans le parc national de…

Des chercheurs reconstituent le visage d’une Néandertalienne à partir d’un crâne écrasé vieux de 75 000 ans

Une équipe de paléo-archéologues est présentée dans un nouveau documentaire dans lequel ces experts ont reconstitué le visage d’une femme néandertalienne ayant vécu il y a 75 000 ans.

Le crâne, écrasé en centaines de fragments probablement par un éboulement après la mort, a été déterré en 2018 dans la grotte de Shanidar, au Kurdistan irakien. Baptisés Shanidar Z, les restes du Néandertalien sont peut-être la partie supérieure d’un squelette découvert dans…

Des scientifiques créent des cerveaux hybrides souris-rat avec des neurones des deux espèces

Des chercheurs américains ont utilisé une technique spéciale pour éliminer les neurones de souris en développement, qu’ils ont remplacés par des cellules souches de rat. Ces cellules se sont transformées en neurones de rat dans le cerveau de la souris, qui est AINSI devenu un cerveau hybride. Chose remarquable, les rongeurs modifiés sont en bonne santé et se comportent normalement, ce qui est très prometteur pour les thérapies régénératives neuronales.

Les recherches ont été menées par deux équipes indépendantes, qui ont publié leurs résultats…

La vie s’est épanouie alors que le champ magnétique de la Terre a failli disparaître il y a 590 millions d’années

Le champ magnétique terrestre a failli s’effondrer il y a quelque 590 millions d’années, exposant vraisemblablement la vie à la surface de la planète à un risque d’augmentation du rayonnement cosmique.

Selon de nouvelles recherches, l’affaiblissement temporaire du bouclier magnétique aurait pu être tout sauf une catastrophe biologique. En fait, il pourrait avoir augmenté les niveaux d’oxygène, créant ainsi les conditions idéales pour l’épanouissement des premières formes de vie…

Les “rayures de tigre” de la lune de Saturne, Encelade, sont liées à ses spectaculaires geysers

Les mouvements des lignes de faille de la croûte gelée d’Encelade, une des lunes de Saturne, pourraient être à l’origine des panaches de matière glacée qui s’échappent du ventre aqueux de la lune, selon une équipe de chercheurs qui a récemment modélisé ces mouvements.

L’étude de l’équipe s’est concentrée sur les “rayures de tigre” d’Encelade, de longues fissures situées principalement dans les parties méridionales de la lune, que certains pensent avoir été causées par un ancien impact. D’autres chercheurs ont…

Plus de 90 % des oiseaux polaires sont contaminés par des microplastiques

Le plastique est pratiquement partout sur Terre. De la plus haute montagne aux plus grandes profondeurs des océans, des régions polaires à l’intérieur de notre corps, il n’y a plus moyen d’y échapper. Bien que la pollution plastique soit loin d’être un nouveau problème, l’ampleur de la pollution par les microplastiques n’est apparue que récemment.

La pollution plastique est généralement divisée en macroplastiques (>5 cm), microplastiques (0,1 µm-5 mm) et nanoplastiques (<0,1 µm). Plus le plastique est...

Le plus haut observatoire du monde entre en fonction au Chili

Pour le Livre Guinness des records, l’Observatoire d’Atacama de l’Université de Tokyo (TAO) est l’observatoire astronomique le plus haut du monde.

Le TAO se trouve à une altitude de 5 640 mètres au sommet d’une montagne dans le désert d’Atacama, au nord du Chili. Le télescope de 6,5 m optimisé pour les infrarouges est enfin opérationnel après 26 ans de planification et de construction…

La voile solaire avancée de la NASA s’est déployée sans encombre dans l’espace

La NASA a lancé son système de voile solaire composite avancé (Advanced Solar Sail) à bord d’une fusée Electron de RocketLab, déployant ainsi une voile de 9 mètres en orbite terrestre basse…

Des millions de joueurs du jeu vidéo Borderlands 3 font avancer la recherche biomédicale

Plus de 4 millions de joueurs jouant à un mini-jeu de science citoyenne dans le jeu vidéo Borderlands 3 ont aidé à reconstituer l’histoire de l’évolution microbienne des bactéries de l’intestin humain…

La vieille sonde Voyager 1 de la NASA rétablit la transmission de ses données après 5 mois de charabia

La sonde Voyager 1 a renvoyé des données exploitables pour la première fois depuis plus de 5 mois, ce qui laisse espérer que la mission, vieille de 46 ans, pourra enfin reprendre ses activités normales.

La sonde interstellaire préférée de la NASA a transmis samedi au centre de contrôle de la mission des données sur la santé et l’état de ses systèmes embarqués…

Photos : Lorsque deux satellites dans des directions opposées se croisent dans l’espace à 10 000 km/h

La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA a pris une photo parfaitement synchronisée lorsqu’elle a croisé le chemin d’un autre engin spatial en orbite autour de la lune.

La sonde LRO, qui est en orbite autour de la lune depuis 15 ans, a pris plusieurs images de l’orbiteur lunaire Danuri de l’Institut de recherche aérospatiale de Corée, alors que les deux engins spatiaux, voyageant sur des orbites presque parallèles, se sont croisés dans des directions opposées au cours de trois orbites entre le 5 et le 6 mars…

Le professeur physicien Peter Higgs, célèbre pour avoir prédit l’existence du boson de Higgs, meurt à l’âge de 94 ans

Le professeur Peter Higgs, lauréat du prix Nobel, physicien théoricien britannique célèbre pour avoir prédit l’existence d’une nouvelle particule, le boson de Higgs, est décédé lundi 8 avril. L’université d’Édimbourg, où Higgs était professeur émérite, a annoncé mardi qu’il était « décédé paisiblement chez lui … à la suite d’une courte maladie ».

Les bosons de Higgs sont l’excitation quantique du champ de Higgs, un champ qui remplit tout l’univers et qui interagit avec les particules…

Voyager 1 : Les ingénieurs de la NASA ont repéré la puce défectueuse qui pourrait permettre de réparer l’ordinateur de la plus vieille sonde spatiale

L’une des plus anciennes (47 ans) et des plus lointaines sondes envoyées dans l’espace par l’humain, la sonde Voyager 1 souffre d’une importante défaillance qui l’empêche de transmettre des données scientifiques ou techniques vers la Terre. Les ingénieurs de la NASA ont réduit le problème de la sonde Voyager 1 à une seule puce défectueuse. Il pourrait désormais être possible de contourner la mémoire corrompue et de remettre la sonde interstellaire en état de marche…

Pin It on Pinterest

Share This