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Les humains sont sur le point d’anéantir 50 milliards d’années d’évolution

27 Mai 2020 | 30 commentaires

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Concernant le titre : et non, ce n’est pas une erreur, les 50 milliards d’années d’évolution représente le cumul d’années réalisées par 25 000 espèces (il y en a sûrement plus) des espèces menacées par l’homme actuellement. “…nous risquions de perdre près de 50 milliards d’années d’évolution des amphibiens, des oiseaux, des mammifères et des reptiles.” 

Des chercheurs de la société zoologique de Londres (ZSL) et de l’Imperial College London (Royaume-Uni) ont réalisé l’une des analyses les plus complètes de l’histoire de l’évolution des vertébrés terrestres et de l’impact de l’activité humaine sur d’innombrables espèces d’amphibiens, d’oiseaux, de mammifères et de reptiles, ce qui, comme on pouvait s’y attendre, n’est pas très réjouissant.

Image d’entête : le bec-en-sabot (Balaeniceps rex), un très grand oiseau africain ressemblant à une cigogne, une des espèces prioritaires identifiées comme telles par cette étude. (ZSL/ Claudia Gray)

Les biologistes ont ainsi constaté que les régions les plus importantes pour l’histoire de l’évolution mondiale sont confrontées à des niveaux de pression humaine bien plus élevés que nous ne l’avions prévu, les 3/4 des régions les plus diverses étant soumises à une pression humaine élevée ou très élevée. Inversement, seuls 5 % de ces zones critiques sont soumises à une pression humaine faible ou nulle.

Selon l’auteur principal Rikki Gumbs, du programme EDGE of Existence de la ZSL et de l’Imperial College London :

Lorsque nous avons quantifié l’ampleur de l’impact des activités humaines sur l’arbre de la vie pour les amphibiens, les oiseaux et les mammifères, nous avons constaté qu’il était incompréhensiblement grand : près de 50 milliards d’années d’une histoire évolutionnaire unique risquent d’être perdues à jamais en raison des actions de l’humanité. Des chiffres aussi importants sont généralement associés à l’astrophysique, et non à la biodiversité.

C’est la première fois que des chercheurs ont étudié l’impact de l’activité humaine sur des zones où se trouvent d’importantes concentrations d’espèces distinctes et menacées sur le plan de l’évolution.

Bébé pangolin, menacé par l’activité humaine. (Yingboon Chongsomchai/ ZSL)

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Bien que ce ne soit pas un secret que l’humain provoque l’extinction de nombreuses espèces par l’empiètement sur l’habitat, la chasse, la pêche et le commerce d’animaux sauvages, la nouvelle étude a révélé des informations importantes que la conservation des animaux n’avait pas forcément remarquées auparavant.

Par exemple, les chercheurs concluent que de nombreuses régions du monde qui abritent le plus grand nombre de patrimoines évolutionnaires uniques sont également parmi les plus touchées par l’empreinte humaine. Il s’agit notamment des Caraïbes, des Ghâts occidentaux en Inde et de grandes régions d’Asie du Sud-Est.

Afin de déterminer la quantité d’histoire de l’évolution actuellement menacée d’extinction, les chercheurs se sont tournés vers des données concernant environ 25 000 espèces.

Toujours selon Gumbs :

Identifier quelles espèces et régions de la planète sont hautement uniques sur le plan de l’évolution et soumises à une pression humaine intense nous permettra de cibler les efforts de conservation pour mieux comprendre et conserver ces espèces et ces lieux uniques et étonnants.

Après avoir passé au peigne fin des centaines de gigaoctets de données et donné un sens à d’énormes ensembles de données, Gumbs et ses collègues ont été stupéfaits par les résultats de leurs calculs, que nous risquions de perdre près de 50 milliards d’années d’évolution des amphibiens, des oiseaux, des mammifères et des reptiles.

Tous les êtres vivants sur Terre peuvent remonter à un ancêtre commun. Cependant, de plus petits groupes d’espèces peuvent également remonter à des ancêtres communs, souvent beaucoup plus récents.

Les arbres phylogénétiques (ou arbre de vie) dressent la carte de ces relations, les ancêtres communs servant de points de ramification. Les biologistes dessinent l’arbre de vie ramifié en regroupant les espèces par caractéristiques communes qui illustrent le degré de parenté, comme la morphologie externe (forme/ apparence), l’anatomie interne, les comportements, les voies biochimiques, les séquences d’ADN et de protéines, et même les caractéristiques de fossiles.

L’arbre de vie des lépidosaures (lézards, serpents et Tuatara), dont les branches sont colorées en fonction de la taille de l’aire de répartition de chaque espèce.(Gumbs et Coll./ Nature Communications)

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Cependant, toutes les branches ne sont pas égales. Certaines sont larges et riches, englobant de nombreuses espèces vivantes apparentées, tandis que d’autres sont courtes et trapues. Ensuite, il y a des branches dans l’arbre de vie où il ne reste qu’une seule espèce. Lorsque cette espèce meurt, toute la lignée disparaît avec elle.

Par exemple, les chercheurs ont découvert que l’activité humaine menace des groupes d’espèces étroitement liées qui partagent de longues branches de l’arbre de vie, comme les pangolins et les tapirs. Cependant, certaines des espèces menacées d’extinction se trouvent à l’extrémité de branches extrêmement longues. Il s’agit notamment de l’ancien lézard crocodile chinois (Shinisaurus crocodilurus), du bec-en-sabot (Balaeniceps rex), un oiseau gigantesque de zones humides d’Afrique, et de l’Aye-aye (Daubentonia madagascariensis), un lémurien nocturne aux grands yeux jaunes et aux longs doigts frêles.

Espèces prioritaires identifiées comme telles par cette recherche, comme le Numbate (Myrmecobius fasciatus), la grenouille violette (Nasikabatrachus sahyadrensis), le gecko de Tokashiki (Goniurosaurus kuroiwae) et la tortue de la rivière Mary (Elusor macrurus).

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Ainsi, l’étude offre un cadre pour la conservation qui met en évidence les espèces prioritaires, telles que la tortue de la Mary River (Elusor macrurus), la grenouille violette (Nasikabatrachus sahyadrensis) et le numbat (Myrmecobius fasciatus).

Votre Guru avait déjà évoqué le risque d’extinction qui planait sur la tortue de la Mary River :

La tortue punk qui respire par l’anus menacée d’extinction

L’étude publiée dans Nature Communications : Human activity threatens billions of years of evolutionary history et présentée sur le site du programme EDGE of Existence de la ZSL : Human activities threaten billions of years of unique evolutionary history.

 

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