De nouvelles preuves que des geysers d’eau glacés s’échapperaient d’un océan souterrain sur la lune de Jupiter, Europe
Selon une nouvelle étude (lien plus bas), il y a presque 20 ans de cela, en 200, la sonde spatiale Galileo de la NASA aurait croisé un panache/ geyser d’eau, une éruption cryovolcanique, lors d’un survol de la lune glacée de Jupiter, Europe.
Europe semble être égratignée et marquée de cicatrices brun-rougeâtre, qui s’entrecroisent sur sa surface comme le révèle cette image très récemment retraitée de la sonde Galileo.
Image très récemment retraitée de la surface de la lune Europe obtenue par la sonde Galileo. (NASA / JPL-Caltech)
Ces « cicatrices » sont fixées dans une couche de glace d’eau, dont on pense qu’elle fait au moins plusieurs kilomètres d’épaisseur et qu’elle couvre un vaste océan souterrain.
Représentation de l’océan qui se cache sous la surface d’Europe, s’infiltrant à travers certaines de ses fissures en surface. (NASA)
Les couleurs visibles à la surface de la lune sont représentatives de la composition de la surface et de la taille des grains de glace : les zones brun-rougeâtre contiennent une forte proportion de substances non glacées, tandis que les zones bleu-blanc sont relativement pures.
Les scientifiques planétaires sont désireux d’explorer les dessous de l’épaisse couche de glace d’Europe, et ils peuvent le faire indirectement en recherchant des preuves d’activité émanant du dessous.
Dans cette nouvelle étude, Hans Huybrighs, chercheur à l’L’Agence Spatiale Européenne (ESA), et ses collègues ont analysé les données d’archives recueillies par l’expérience SSI (Solid-State Imaging) de Galileo lors du survol désigné E26 de la sonde en janvier 2000.
Les scientifiques ont cherché à comprendre pourquoi ils avaient moins détecté que prévu des particules ultrarapides chargées (électriquement) à proximité d’Europe pendant le survol.
Les chercheurs ont d’abord attribué cette situation au fait qu’Europe obscurcissait le détecteur et empêchait de mesurer ces particules chargées, généralement abondantes.
Cependant, le Dr Hans et ses collègues ont découvert qu’une partie de cet appauvrissement en protons était due à un panache de vapeur d’eau projeté dans l’espace.
Ce panache a perturbé l’atmosphère mince et ténue d’Europe et il a perturbé les champs magnétiques dans la région, modifiant le comportement et la prévalence des protons énergétiques à proximité.
Selon les chercheurs :
Les panaches sur Europe offriraient un moyen possible d’accéder et de caractériser le contenu de son océan souterrain, qui serait autrement extrêmement difficile à explorer.
Comme ils l’indiquent, si de tels panaches sont effectivement présents et percent la coquille glacée de la lune, ils offriraient un moyen possible d’accéder et de caractériser le contenu de son océan souterrain, qui serait autrement incroyablement difficile à explorer.
Pour cela, deux nouvelles missions vers Europe sont prévues. La mission Juice de l’ESA, dont le lancement est prévu en 2022, étudiera Jupiter et ses lunes glacées. Juice transportera l’équipement nécessaire pour échantillonner directement les particules dans les panaches de vapeur d’eau de la lune et aussi pour les détecter à distance, dans le but de révéler les secrets de son vaste et mystérieux océan. Elle devrait arriver dans le système de Jupiter en 2029, pour étudier l’habitabilité potentielle et les océans souterrains de trois des lunes de la planète géante : Ganymède, Callisto et Europe.
Puis, en 2023, la NASA prévoit de lancer la mission Europa Clipper, un explorateur robotique dédié à l’étude d’Europe. Elle explorera la calotte glaciaire et l’intérieur d’Europe pour en savoir plus sur la composition de la lune, sa géologie et les interactions entre la surface et le sous-sol, ainsi que pour déterminer si la vie peut exister ou non dans l’océan intérieur d’Europe.
L’étude publiée dans Geophysical Research Letters : An Active Plume Eruption on Europa During Galileo Flyby E26 as Indicated by Energetic Proton Depletions et présentée sur le site de l’ESA : New evidence of watery plumes on Jupiter’s moon Europa.