La réponse immunitaire humaine contre le COVID-19 analysée pour la première fois (+ l’avis de l’OMS sur l’Ibuprofène et premier essai clinique d’un vaccin aux États-Unis)
Mardi (17.03), des chercheurs australiens ont indiqué qu’ils avaient réussi à cartographier la réponse immunitaire du corps humain face au coronavirus : comment le corps d’une personne qui a guéri a réagi pour se défendre face au virus, par rapport aux personnes qui ont malheureusement été mortellement atteintes par ce dernier.
Image d’entête : Impression en 3D d’une protéine du SRAS-CoV-2, également connue sous le nom de 2019-nCoV (le virus qui cause le COVID-19), devant une impression en 3D d’une particule de ce même virus. La protéine en pointe (au premier plan) permet au virus de pénétrer et d’infecter les cellules humaines. Sur le modèle du virus, la surface du virus (en bleu) est couverte de protéines à pointe (en rouge) qui permettent au virus de pénétrer et d’infecter les cellules humaines. (National Institute of Health)
C’est la première fois que quelqu’un réussit à cartographier la réponse immunitaire générale de notre corps contre le nouveau virus, ce qui pourrait avoir d’énormes implications pour la découverte d’un remède. Les résultats ont été obtenus à partir d’échantillons de sang prélevés sur une patiente porteuse du COVID-19 qui a été hospitalisée avec des symptômes modérés.
Selon Katherine Kedzierska, de l’Institut Peter Doherty de l’université de Melbourne :
Nous avons constaté une réponse immunitaire vraiment robuste qui a précédé la guérison clinique. Elle n’était visuellement pas encore rétablie, et trois jours plus tard, la patiente s’est rétablie.
En établissant une situation de référence pour les patients souffrant de cas modérés de la maladie, explique l’équipe, nous pouvons commencer à rassembler ce qui est différent ou manquant chez les patients qui deviennent mortellement malades.
L’équipe affirme que ses conclusions ont deux applications importantes. Premièrement, elles permettront aux virologistes de mettre au point un vaccin, car les vaccins visent à reproduire la réponse immunitaire naturelle de l’organisme face aux virus. Ils ont identifié quatre groupes distincts de cellules immunitaires dans le sang du patient COVID-19 pendant sa convalescence, ce qui est « très similaire à ce que l’on observe chez les patients atteints de la grippe », selon M. Kedzierska. C’est d’autant plus intéressant que nous disposons d’un vaccin antigrippal largement efficace, non pas qu’il faille considérer le nouveau coronavirus comme une grippe, mais dans les méthodes pour l’éradiquer.
D’ici là, les résultats pourraient également aider les autorités à mieux dépister les personnes infectées et à faire des prévisions plus fiables sur les groupes à risque lors de futures épidémies. Les marqueurs du système immunitaire identifiés dans cette étude pourraient également, du moins en théorie, être utilisés pour prédire quels patients développeront un cas bénin de la maladie et lesquels risquent de développer un cas plus grave.
La plupart des décès par COVID-19 ont été constatés chez des patients âgés ou souffrants de problèmes médicaux préexistants, notamment de maladies cardiaques et de diabète. M. Kedzierska a déclaré que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre pourquoi mais, jusqu’à présent, à quelques exceptions, les enfants semblent éviter l’infection et présentent peu ou pas de symptômes (porteur sain) après avoir contracté le virus.
Il faut espérer que les conclusions de cette étude se traduiront le plus rapidement possible par un traitement ou un vaccin efficace.
L’étude publiée dans Nature Medicine : Breadth of concomitant immune responses prior to patient recovery: a case report of non-severe COVID-19 et présentée sur le site de l’université de Melbourne : COVID-19: the immune system can fight back.
L’Organisation mondiale de la santé contre l’utilisation de l’ibuprofène dans le cas du nouveau coronavirus
Rapidement, le Guru vous indiquera également que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a recommandé mardi, par précaution*, aux personnes souffrant de symptômes du COVID-19 d’éviter de prendre de l’ibuprofène, suite à la mise en garde des responsables français contre les anti-inflammatoires qui pourraient aggraver les effets du virus.
L’avertissement du ministre français de la Santé, M. Veran, fait suite à une étude récente publiée dans la revue médicale The Lancet, qui émet l’hypothèse* qu’une enzyme stimulée par des anti-inflammatoires tels que l’ibuprofène pourrait faciliter et aggraver les infections à COVID-19. Il est à noter que d’autres chercheurs à travers le monde se sont interrogés sur cette prise de position du gouvernement français, alors que l’étude citée reste assez légère.
Premier essai américain d’un vaccin sur l’humain
Lundi, les Instituts nationaux de la santé américaine (NIH) ont annoncé qu’ils avaient commencé le premier essai chez l’homme d’un éventuel vaccin contre le SRAS-CoV-2, le premier sujet d’essai ayant reçu son vaccin le jour même. Mais si cet essai, basé à Seattle, et d’autres à venir sont certainement de bonnes nouvelles, il faudra encore beaucoup de temps et de chance pour qu’un vaccin quelconque atteigne le public.
Le vaccin expérimental est connu, pour l’instant, sous le nom de mRNA-1273 (mRNA pour ARNm (acide ribonucléique messager)) . Il a été créé grâce à une collaboration entre l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID) du NIH et la société de biotechnologie Moderna, basée à Cambridge, dans le Massachusetts.
Il s’agit d’un essai clinique de phase 1, ce qui signifie que les scientifiques sont principalement intéressés à tester l’innocuité de l’ARNm-1273 sur des personnes en bonne santé et à déterminer s’il est accompagné d’éventuels effets secondaires dangereux.
En théorie, les vaccins à ARNm devraient avoir leurs avantages par rapport aux anciens types de vaccins, dans l’espoir qu’ils soient plus faciles, moins chers et plus rapides à produire en masse et qu’ils puissent être adaptés à un large éventail de maladies… Mais dans la pratique, aucun gouvernement n’a encore approuvé de vaccins à ARNm, la plupart des candidats étant encore aux premiers stades de leur développement. En d’autres termes, la technologie qui sous-tend les vaccins à ARNm n’a pas encore été testée.
En tout état de cause, tous ces vaccins doivent être soigneusement évalués en termes d’efficacité et de sécurité et cela pourrait facilement prendre un à deux ans, selon les chercheurs.
Sur le site du NIH : NIH clinical trial of investigational vaccine for COVID-19 begins.